Diabète sucré (DS) chez les enfants et les adolescents

ParAndrew Calabria, MD, The Children's Hospital of Philadelphia
Vérifié/Révisé avr. 2024
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Les faits en bref

Le diabète sucré est une maladie où le taux de glucose dans le sang est anormalement élevé, car l’organisme ne produit pas assez d’insuline ou ne répond pas normalement à l’insuline produite.

  • Le diabète décrit un groupe de maladies avec des taux de glycémie élevés (hyperglycémie) causés par une diminution de la production d’insuline, une diminution de l’effet de l’insuline, ou les deux.

  • Les symptômes habituels lors du diagnostic comprennent une soif et une miction excessives, et une perte de poids.

  • Le diagnostic repose sur les symptômes et les résultats des analyses d’urine et de sang.

  • Le traitement dépend du type de diabète, mais inclut des injections d’insuline ou d’autres médicaments, ainsi que des modifications du choix des aliments, de l’exercice physique et une perte de poids (en cas de surpoids).

Les symptômes, le diagnostic et le traitement du diabète sont similaires chez les enfants et les adultes. Cependant, la prise en charge du diabète chez l’enfant peut être plus complexe. Elle doit être adaptée au degré de maturité physique et émotionnelle de l’enfant et aux variations constantes de l’alimentation, de l’activité physique et du stress.

Glycémie (glucose)

Le diabète est une maladie qui affecte la quantité de sucre dans le sang.

Il existe de nombreux types de sucres, et certains types sont une combinaison de deux sucres simples. Les granules blancs de sucre généralement utilisés dans la cuisine ou ajoutés au café ou au thé sont du saccharose. Le saccharose est naturellement extrait de la canne à sucre et de la betterave sucrière. Le saccharose est composé de deux sucres simples différents, le glucose et le fructose. Un autre type de sucre, le lactose, est présent dans le lait. Le lactose est composé de deux sucres simples, le glucose et le galactose.

Le saccharose et le lactose doivent être dégradés par l’intestin en composants élémentaires avant de pouvoir être absorbés. Le glucose est le principal sucre utilisé par le corps pour produire de l’énergie ; durant et après l’absorption, la plupart des sucres sont donc transformés en glucose. Lorsque les médecins parlent de glycémie, ils parlent donc en fait du taux de glucose dans le sang.

Le taux de glucose dans le sang varie normalement pendant la journée. Il augmente après un repas et revient aux niveaux observés avant le repas dans les 2 heures suivant le repas. Une fois que le taux de glucose dans le sang est revenu au taux observé avant le repas, la production d’insuline diminue. La variation de la glycémie est comprise en général entre 70 et 110 milligrammes par décilitre (mg/dl), ou 3,9 à 6,1 millimoles par litre (mmol/l) de sang, chez les personnes en bonne santé. En cas de prise de glucides en grande quantité, les concentrations peuvent encore plus augmenter.

Insuline

L’insuline est une hormone qui est libérée par le pancréas. L’insuline contrôle la quantité de glucose dans le sang et permet au glucose de passer du sang vers les cellules. Sans une quantité appropriée d’insuline, le glucose ne passe pas vers les cellules et s’accumule dans le sang. Lorsque le taux de glucose augmente dans le sang, il commence à apparaître dans les urines. Ce glucose attire davantage d’eau dans les urines, par conséquent les personnes urinent plus (polyurie) et ont donc soif plus souvent et boivent davantage (polydipsie). Sans insuline, des problèmes électrolytiques et une déshydratation peuvent se développer. Le manque d’insuline entraîne également la dégradation des lipides et des protéines.

Types de diabète chez l’enfant et l’adolescent

Les types de diabète chez les enfants sont similaires à ceux des adultes. Il s’agit du :

  • Prédiabète

  • Diabète de type 1

  • Diabète de type 2

Prédiabète

Le prédiabète est une affection qui se caractérise par des taux de glycémie trop élevés pour être jugés normaux, mais pas suffisamment élevés pour être appelés diabète. Chez les enfants, le prédiabète est plus fréquent chez les adolescents en situation d’obésité. Il est temporaire chez plus de la moitié des adolescents, mais se développe en diabète chez les autres, tout spécialement chez ceux qui continuent à prendre du poids.

Diabète de type 1

Le diabète de type 1 survient lorsque le pancréas produit peu ou pas d’insuline. Le diabète de type 1 est le type de diabète le plus courant chez les enfants, représentant environ deux tiers de tous les cas de diabète. Il s’agit de l’une des maladies chroniques les plus courantes chez l’enfant. Vers l’âge de 18 ans, 1 enfant sur 300 a développé un diabète de type 1.

Le diabète de type 1 peut apparaître à tout moment au cours de l’enfance, y compris durant la petite enfance, mais il se déclare habituellement entre 4 et 6 ans ou entre 10 et 14 ans.

Dans le diabète de type 1, le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, car le système immunitaire attaque et détruit les cellules pancréatiques fabriquant l’insuline (cellules des îlots pancréatiques). Cette destruction peut être déclenchée par des facteurs environnementaux chez les personnes ayant hérité de certains gènes les prédisposant à développer un diabète. Ces gènes sont plus fréquents dans certains groupes ethniques (tels que les Scandinaves et les Sardes).

Les proches parents d’une personne atteinte de diabète de type 1 sont exposés à un risque accru de développer un diabète. Les frères et sœurs ont un risque d’environ 6 %, et les vrais jumeaux ont un risque de plus de 50 %. Le risque de diabète pour un enfant dont un parent souffre de diabète de type 1 est d’environ 4 à 9 % si le père est affecté et d’environ 1 à 4 % si c’est la mère qui est affectée.

Les enfants souffrant de diabète de type 1 sont exposés à un risque plus élevé de développer d’autres maladies où le système immunitaire s’attaque lui-même (maladies auto-immunes), particulièrement certains types de maladie de la thyroïde et la maladie cœliaque.

Diabète de type 2

Le diabète de type 2 survient, car les cellules de l’organisme ne répondent pas adéquatement à l’insuline (ce que l’on appelle insulinorésistance). Contrairement au diabète de type 1, le pancréas peut fabriquer de l’insuline, mais ne peut pas en fabriquer suffisamment pour surmonter l’insulinorésistance. Ce déficit est souvent appelé carencerelative en insuline par opposition à la carence absolue observée dans le diabète de type 1.

Chez les enfants, le diabète de type 2 affecte principalement les adolescents, mais il est de plus en plus fréquent chez les jeunes enfants en situation de surpoids (poids supérieur à 85 % des enfants d’âge, de sexe et de taille similaires) ou chez les enfants en situation d’obésité (poids supérieur à 95 % des enfants d’âge, de sexe et de taille similaires). Jusque dans les années 1990, plus de 95 % des enfants ayant développé un diabète présentaient un diabète de type 1, mais de nos jours, principalement en raison de l’augmentation du nombre d’enfants en situation de surpoids ou d’obésité, environ un tiers des enfants ayant reçu un diagnostic de diabète sont atteints d’un diabète de type 2.

Le diabète de type 2 se développe généralement après la puberté. Bien que de nombreux enfants développent un diabète de type 2 entre 10 et 14 ans, le taux le plus élevé survient à la fin de l’adolescence, entre 15 et 19 ans (voir Obésité chez les adolescents). Par rapport aux enfants atteints de diabète de type 1, les enfants atteints de diabète de type 2 sont beaucoup plus susceptibles d’avoir un parent au premier degré (parent, frère ou sœur) ou au second degré (demi-frère ou demi-sœur, oncle, tante ou grand-parent) atteint de diabète de type 2.

L’augmentation du diabète de type 2 durant l’enfance s’est révélée particulièrement importante chez les enfants d’origine ethnique amérindienne, noire, hispanique, américano-asiatique et issues des îles du Pacifique.

Les autres enfants présentant un risque accru de diabète de type 2 incluent les enfants qui :

Le saviez-vous ?

  • Le diabète de type 2 affecte fréquemment les personnes en situation d’obésité.

Symptômes du diabète chez l’enfant et l’adolescent

Des taux élevés de glycémie entraînent de nombreux symptômes immédiats et des complications à long terme.

Diabète de type 1

Les symptômes du diabète de type 1 se développent rapidement, habituellement en quelques jours à quelques semaines, et ils ont tendance à apparaître d’une façon typique. Les taux élevés de glycémie provoquent une miction excessive chez l’enfant. Les enfants peuvent mouiller leur lit ou devenir incapables de contrôler leur vessie la journée. Chez les enfants qui ne sont pas encore propres, les couches peuvent être davantage mouillées ou plus lourdes. Cette perte de liquides entraîne une augmentation de la soif et de la prise de liquides.

Environ la moitié des enfants perdent du poids et présentent des troubles de la croissance.

Certains enfants se déshydratent, ce qui entraîne une faiblesse, de la fatigue et une accélération du pouls. Les enfants peuvent également avoir des nausées et des vomissements dus aux cétones (sous-produits de la dégradation des graisses) dans le sang. La vision peut devenir floue.

Si les symptômes ne sont pas reconnus comme étant causés par un diabète et ne sont pas traités, les enfants peuvent développer un trouble mettant en jeu le pronostic vital appelé acidocétose diabétique.

Diabète de type 2

De nombreux enfants ne présentent aucun symptôme, ou seulement des symptômes légers, et leur diabète de type 2 peut être détecté uniquement lorsque des analyses de sang ou d’urine sont réalisées pour d’autres raisons (comme au cours d’un examen clinique avant de pratiquer un sport ou de partir en colonie).

Les symptômes que les enfants atteints de diabète de type 2 présentent sont moins graves que ceux du diabète de type 1 et ils se développent plus lentement. Les parents peuvent remarquer une augmentation de la soif et de la quantité d’urine de l’enfant, ou seulement de vagues symptômes, comme une fatigue.

Les enfants atteints de diabète de type 2 sont moins susceptibles de développer une acidocétose que ceux atteints de diabète de type 1, mais une acidocétose ou un type de déshydratation et de confusion sévères (état hyperglycémique hyperosmolaire) peuvent tout de même se développer.

Complications du diabète chez l’enfant et l’adolescent

Le diabète peut causer des complications immédiates et des complications à long terme. La complication immédiate la plus grave est l’acidocétose diabétique.

Les complications à long terme sont généralement dues à des problèmes de santé mentale ou à des problèmes vasculaires. Bien que ces problèmes vasculaires mettent plusieurs années à se développer, meilleur est le contrôle du diabète, plus faibles seront les risques de survenue de ces complications.

Acidocétose diabétique

L’acidocétose diabétique est présente au moment du diagnostic chez jusqu’à un quart des enfants atteints de diabète de type 1, et est parfois présente au moment du diagnostic chez les enfants atteints de diabète de type 2.

L’acidocétose diabétique est également fréquente chez les enfants ayant précédemment reçu un diagnostic de diabète de type 1. Elle se développe chez environ 1 à 10 % des enfants atteints de diabète de type 1 chaque année, généralement car ces enfants n’ont pas pris leur insuline. L’acidocétose diabétique peut également se développer chez les enfants qui ont déjà eu des épisodes d’acidocétose, qui sont confrontés à des circonstances sociales difficiles ou qui sont déprimés ou ont d’autres troubles de santé mentale, ce qui peut avoir un impact sur la façon dont ils contrôlent leur diabète. Des problèmes d’administration d’insuline (par exemple, des problèmes avec leur pompe à insuline) peuvent rapidement conduire à une acidocétose diabétique. Une acidocétose diabétique peut également survenir si les enfants ne reçoivent pas suffisamment d’insuline au cours de leur maladie (lorsque les enfants sont malades, ils ont besoin d’une plus grande quantité d’insuline).

Sans insuline, les cellules ne peuvent pas utiliser le glucose présent dans le sang. Les cellules utilisent alors un mécanisme substitutif de production d’énergie qui brûle les graisses en produisant des produits appelés cétones.

Les cétones acidifient le sang (acidocétose), ce qui entraîne des nausées, des vomissements, une fatigue et des douleurs abdominales. Les cétones donnent à l’haleine de l’enfant une odeur semblable à celle du solvant de vernis à ongles. La respiration devient profonde et rapide, car l’organisme s’efforce de corriger l’acidité du sang (voir Présentation de l’équilibre acidobasique). Certains enfants développent des céphalées et peuvent devenir confus ou moins alertes. Ces symptômes peuvent être causés par l’accumulation de liquides dans le cerveau (œdème cérébral).

L’acidocétose diabétique peut évoluer en coma et entraîner le décès si elle n’est pas traitée. Les enfants en acidocétose diabétique sont également déshydratés et présentent souvent d’autres déséquilibres chimiques dans le sang, comme des taux de potassium et de sodium anormaux.

Troubles mentaux

Les troubles mentaux (voir Soutien) sont fréquents chez les enfants diabétiques. Jusqu’à la moitié des enfants développent une dépression, de l’anxiété ou d’autres troubles psychologiques (voir Présentation des troubles mentaux chez les enfants et les adolescents).

Comme l’insuline peut générer une prise de poids, les troubles des conduites alimentaires constituent un grave problème chez les adolescents, qui ne prennent parfois pas leurs doses d’insuline pour essayer de contrôler leur poids.

Les problèmes de santé mentale peuvent affecter la capacité des enfants à suivre leur programme alimentaire et leur traitement, et ainsi entraîner un mauvais contrôle de leur glycémie.

Effets sur les vaisseaux sanguins

Le diabète entraîne un rétrécissement des vaisseaux de petit et grand diamètre. Le rétrécissement peut altérer de nombreux organes. Bien que le rétrécissement des vaisseaux sanguins commence à se développer quelques années après l’apparition du diabète, l’altération des organes n’est généralement évidente que des années plus tard et est rarement présente pendant l’enfance.

Les lésions des petits vaisseaux sanguins affectent le plus souvent les yeux, les reins et les nerfs. Les lésions des vaisseaux sanguins des yeux dues au diabète (rétinopathie diabétique) peuvent entraîner une perte de la vue. Les lésions des reins (appelées (néphropathie diabétique) peuvent entraîner une insuffisance rénale. Les lésions des nerfs (appelées neuropathie diabétique) peuvent entraîner un engourdissement, des picotements ou une sensation de brûlure au niveau des bras et des jambes. Ces problèmes sont plus fréquents chez les enfants qui ont un diabète de type 2 que ceux qui ont un diabète de type 1. Ces problèmes peuvent également être présents au moment du diagnostic ou plus tôt chez les enfants atteints de diabète de type 2.

Les lésions des gros vaisseaux sanguins impliquent le plus souvent les artères du cœur et du cerveau. Les modifications des vaisseaux sanguins chez les enfants diabétiques peuvent contribuer à l’hypertension artérielle. Le rétrécissement des artères du cœur peut causer un infarctus du myocarde. Le rétrécissement des artères du cerveau peut causer un accident vasculaire cérébral. La crise cardiaque et l’accident vasculaire cérébral ne surviennent pas fréquemment au cours de l’enfance, mais peuvent apparaître plus tard au cours de la vie.

Diagnostic du diabète chez l’enfant et l’adolescent

  • Analyses de glycémie

  • Dosage de l’hémoglobine A1c (HbA1C)

  • Parfois, test d’hyperglycémie provoquée par voie orale

  • Détermination du type de diabète (type 1, type 2)

Le diagnostic de diabète est un processus en deux parties. Les médecins déterminent tout d’abord si l’enfant est diabétique, puis déterminent le type de diabète. Les enfants présentant des complications subissent également d’autres analyses.

Diagnostic du diabète chez l’enfant

Les médecins suspectent un diabète lorsque les enfants présentent des symptômes typiques ou quand une analyse d’urine réalisée pendant un examen clinique de routine met en évidence du glucose. Pour confirmer le diagnostic, les médecins mesurent la glycémie.

Les taux de glycémie peuvent être mesurés le matin avant le petit-déjeuner (ce que l’on appelle taux de glycémie à jeun) ou à tout moment sans se soucier des repas (ce que l’on appelle taux de glycémie aléatoire). Les enfants sont considérés comme diabétiques lorsqu’ils présentent des symptômes typiques de diabète et un taux de glycémie élevé. Si la glycémie à jeun est de 126 mg/dl (7,0 mmol/l) ou plus lors de 2 tests réalisés à des moments différents, les enfants sont diabétiques. Si le taux de glycémie aléatoire est de 200 mg/dl (11,1 mmol/l) ou plus, les enfants sont probablement diabétiques, mais doivent faire tester leur glycémie à jeun pour confirmer le diagnostic.

Les médecins mesurent également le taux d’une protéine dans le sang, l’hémoglobine A1c (HbA1C). L’hémoglobine est la substance rouge porteuse d’oxygène dans les globules rouges. Lorsque le sang est exposé à des taux de glucose élevés pendant une période prolongée, le glucose se lie à l’hémoglobine et forme HbA1C. Comme il faut beaucoup de temps à HbA1C pour se former et se dégrader, son taux change sur plusieurs semaines ou mois, et non pas de minute en minute, contrairement au taux de glycémie. Les taux d’HbA1C reflètent donc les taux de glycémie sur une période de 2 à 3 mois. Les enfants ayant un taux d’HbA1C de 6,5 % ou plus sont considérées comme diabétiques. Les taux d’HbA1C sont spécialement utiles dans le diagnostic du diabète de type 2 chez les enfants qui ne présentent pas de symptômes typiques.

Un autre type d’analyse de sang appelé test d’hyperglycémie provoquée par voie orale peut être réalisé chez les enfants ne présentant aucun symptôme ou dont les symptômes sont peu graves ou non typiques. Cet examen est réalisé à jeun. On pratique une prise de sang pour mesurer la glycémie à jeun. Ensuite, l’enfant prend un liquide spécial contenant une grande quantité de glucose. Les médecins mesurent alors les taux de glycémie 2 heures plus tard. Si le taux est égal ou supérieur à 200 mg/dl (11,1 mmol/l), les enfants sont considérés comme diabétiques. Ce test est similaire au test subi par les femmes enceintes à la recherche d’un diabète gestationnel.

Analyse biologique

Diagnostiquer le type et le stade du diabète

Pour faire la différence entre le diabète de type 1 et le diabète de type 2, les médecins réalisent des analyses de sang permettant de détecter des anticorps dirigés contre diverses protéines fabriquées par les cellules productrices d’insuline dans le pancréas. Les anticorps sont importants pour combattre les substances étrangères telles que les germes, mais parfois les anticorps attaquent des cellules saines. Dans le cas du diabète, les cellules qui fabriquent de l’insuline et d’autres substances chimiques associées à l’insuline sont des exemples de cellules saines qui peuvent être attaquées. Ces anticorps sont généralement présents chez les enfants atteints de diabète de type 1 et sont rarement présents chez les enfants atteints de diabète de type 2. Le diabète de type 1 est un exemple de maladie auto-immune.

Une fois le diabète de type 1 diagnostiqué, les médecins peuvent déterminer le stade. Le diabète de type 1 progresse par stade :

  • Stade I : Les enfants présentent au moins 2 anticorps spécifiques au diabète (les anticorps sont dosés avec des analyses de sang), mais ont une glycémie normale et aucun symptôme de diabète.

  • Stade II : Les enfants présentent au moins 2 anticorps spécifiques au diabète, un taux de glycémie anormal et généralement aucun symptôme de diabète.

  • Stade III : Les enfants présentent au moins 2 anticorps spécifiques au diabète, un taux de glycémie élevé et des symptômes de diabète.

  • Stade IV : Les enfants sont atteints de diabète de type 1 avec des symptômes sévères (comme un dysfonctionnement rénal avec présence de protéines dans les urines).

Analyses après le diagnostic

Les enfants ayant reçu un diagnostic de diabète de type 1 font généralement l’objet d’analyses de sang supplémentaires à la recherche d’autres maladies auto-immunes, telles que la maladie cœliaque et une maladie de la thyroïde. Ces examens sont réalisés au moment du diagnostic, et tous les 1 à 2 ans par la suite.

Les médecins réalisent parfois des examens à la recherche d’autres problèmes tels qu’un trouble des glandes surrénales (maladie d’Addison), des troubles articulaires et musculaires (tels que l’arthrite juvénile idiopathique) et des troubles gastro-intestinaux supplémentaires (tels qu’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin).

Les enfants ayant reçu un diagnostic de diabète de type 2 font l’objet d’analyses de sang pour déterminer si leur foie et leurs reins fonctionnent correctement, ainsi que des analyses d’urine. Lors du diagnostic, les enfants souffrant de diabète de type 2 subissent également des tests à la recherche d’autres problèmes, tels qu’hypertension artérielle, taux sanguins élevés de lipides et stéatose hépatique, car ces problèmes sont courants chez les enfants souffrant de diabète de type 2. D’autres tests sont réalisés en fonction des symptômes. Par exemple, les enfants présentant une somnolence diurne ou qui ronflent font l’objet d’un test à la recherche d’une apnée obstructive du sommeil et les adolescentes qui sont poilues et ont de l’acné ou des règles irrégulières font l’objet d’un test à la recherche d’un syndrome des ovaires polykystiques.

Traitement du diabète chez l’enfant et l’adolescent

  • Nutrition et exercice physique

  • Pour le diabète de type 1, injections d’insuline

  • Pour le diabète de type 2, metformine et parfois insuline ou autres médicaments

L’objectif principal du traitement du diabète est de maintenir la glycémie le plus possible dans les limites normales, avec le maximum de sécurité. Néanmoins, il n’existe aucun traitement qui maintienne parfaitement la glycémie dans des valeurs normales. Lorsque les personnes font beaucoup d’effort pour essayer de maintenir leur glycémie dans la plage normale, elles augmentent le risque d’avoir une glycémie parfois trop basse. Une glycémie basse est appelée hypoglycémie et peut être dangereuse.

Bien que les progrès en matière de technologie du diabète aient amélioré la qualité des soins et le contrôle de la glycémie, les diabétiques n’ont pas tous bénéficié de ces progrès. Aux États-Unis, les enfants blancs ou non hispaniques présentent un taux plus faible de complications et de résultats défavorables. L’origine ethnique, le statut socio-économique, le lieu d’habitation et l’environnement physique, l’accès à des aliments sains et l’accès aux soins de santé sont des exemples d’autres facteurs qui contribuent à déterminer si un enfant diabétique peut contrôler sa glycémie avec succès.

Les enfants diabétiques doivent porter une identification médicale (telle qu’un bracelet ou une carte) pour indiquer aux professionnels des soins d’urgence qu’ils sont diabétiques. Cette information permet aux professionnels de santé de commencer plus rapidement des traitements salvateurs, en particulier en cas de traumatisme ou d’altération de la conscience.

Nutrition et exercice physique

Les enfants souffrant d’un des deux types de diabète doivent :

  • Faire des choix alimentaires sains

  • Perdre du poids en cas de surpoids

  • Faire de l’exercice régulièrement

La gestion nutritionnelle générale et l’éducation sont particulièrement importantes chez tous les enfants diabétiques. Les recommandations alimentaires pour les enfants diabétiques se basent sur les recommandations alimentaires saines destinées à tous les enfants et visent à maintenir un poids corporel idéal et une croissance optimale et à prévenir les complications du diabète à court et long termes.

Tous les enfants doivent manger régulièrement et ne sauter aucun repas. Bien que la plupart des régimes alimentaires permettent une certaine flexibilité quant à la prise de glucides et aux heures des repas, il est important de prendre des repas et des collations programmées à la même heure à peu près chaque jour et contenant des quantités similaires de glucides pour un contrôle optimal du glucose. Les glucides présents dans les aliments étant transformés en glucose dans l’organisme, toute variation de la prise de glucides entraîne des modifications de la glycémie.

Le fait de choisir des aliments sains peut permettre de contrôler la glycémie et protéger la santé cardiaque. Les enfants doivent manger des fruits et des légumes, des céréales complètes et des aliments riches en fibres (par exemple, des aliments contenant au moins 3 grammes de fibres par portion). L’alimentation ne doit pas contenir de glucides hautement transformés (raffinés), tout particulièrement les bonbons, les produits de boulangerie (tels que les biscuits, les beignets et les pâtisseries), ainsi que les boissons sucrées. Les enfants ne doivent pas consommer plus de 120 à 240 ml de jus de fruits (pur jus) par jour. Ils doivent éviter les sodas, le thé glacé sucré, la limonade, le punch aux fruits et les boissons énergisantes. Les enfants doivent également éviter les aliments contenant des graisses saturées, tels que les produits de boulangerie, les produits de grignotage (tels que les chips et les tortillas), les aliments frits (tels que les frites) et la restauration rapide. Certains de ces aliments peuvent encore contenir des acides gras trans, les ingrédients courants contenus dans certains aliments commerciaux, qui sont en cours d’élimination, car ils sont associés à un risque accru de maladie cardiovasculaire.

Dans le diabète de type 1, on apprend aux parents et aux enfants plus grands à évaluer la teneur en glucides des aliments et à développer un plan alimentaire. Chez la plupart des enfants souffrant de diabète de type 1, l’apport alimentaire n’est pas spécifié de manière rigide et se base sur les modèles alimentaires habituels des enfants et les doses d’insuline sont adaptées à l’apport en glucides. Les nourrissons et les enfants d’âge préscolaire représentent un véritable défi pour les parents, car ils ne mangent pas des quantités régulières d’aliments et peuvent développer une hypoglycémie, mais peuvent ne pas être capables de communiquer les symptômes d’hypoglycémie à leurs parents.

Dans le diabète de type 2, les modifications du mode de vie concernent le poids chez la plupart des enfants. Les étapes visant à améliorer les choix alimentaires et à gérer l’apport alimentaire incluent l’élimination des boissons sucrées, le contrôle de la taille des portions, la consommation d’aliments à faible teneur en matières grasses et l’augmentation de la consommation de fibres en mangeant davantage de fruits et de légumes.

Il est important de pratiquer régulièrement une activité physique, car elle améliore le contrôle de la glycémie et permet de perdre du poids plus facilement. Comme une activité physique intense peut entraîner une chute significative de la glycémie, certains enfants souffrant de diabète de type 1 peuvent devoir consommer des glucides supplémentaires avant et/ou pendant une séance.

Surveillance de la glycémie

La fréquence de la surveillance dépend du type de diabète.

Dans le diabète de type 1, la glycémie doit être vérifiée 6 à 10 fois par jour et doit être mesurée avant tous les repas, avant d’aller se coucher, avant une collation, en cas de maladie et si les enfants présentent des symptômes d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie. Un auto-test du glucose par piqûre du doigt est le test le plus souvent utilisé pour surveiller la glycémie. La plupart des appareils de mesure de la glycémie (glucomètres) utilisent une goutte de sang obtenue en piquant le bout du doigt avec un petit appareil appelé lancette. La lancette est constituée d’une aiguille fine qui peut servir à ponctionner directement le doigt, ou être introduite dans un dispositif à ressort qui permet de ponctionner automatiquement la peau de façon simple et rapide. La goutte est placée sur une bandelette réactive et cette dernière est lue par un appareil (glucomètre). L’appareil rapporte le résultat sur un écran numérique. Comme l’activité physique peut faire baisser la glycémie pendant 24 heures, elle doit être mesurée plus fréquemment les jours où les enfants font une activité physique ou sont plus actifs. Parfois, la glycémie doit être mesurée pendant la nuit.

Dans le diabète de type 2, les taux de glucose dans le sang doivent être régulièrement mesurés, mais généralement moins souvent que dans le diabète de type 1. Plusieurs facteurs déterminent la fréquence de l’autosurveillance, y compris les taux de glycémie des enfants entre les repas et après avoir mangé. La fréquence de la surveillance doit augmenter jusqu’à 3 fois par jour au minimum si la glycémie des enfants n’est pas correctement contrôlée, lorsqu’ils sont malades ou lorsque des symptômes d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie sont perçus. Lorsque la glycémie est contrôlée, les tests à domicile se limitent à quelques mesures de la glycémie entre les repas et après les repas par semaine.

Une fois une certaine expérience acquise, les parents et les enfants peuvent ajuster la dose d’insuline nécessaire à un meilleur contrôle glycémique. En général, à partir de l’âge de 10 ans, les enfants commencent à contrôler eux-mêmes leur taux de glycémie, et à s’injecter seuls l’insuline. Les parents doivent encourager cette autonomie, mais doivent aussi s’assurer que l’enfant est en mesure de gérer ses doses. Les médecins apprennent à la plupart des enfants comment adapter leur dose d’insuline selon les valeurs de la glycémie obtenues chez eux.

Les parents doivent utiliser un journal, une application, une feuille de calcul, un lecteur intelligent ou un programme basé sur le cloud pour tenir des registres quotidiens détaillés de tous les facteurs pouvant affecter le contrôle de la glycémie, notamment le taux de glycémie, le moment et la quantité des doses d’insuline, la consommation de glucides, l’activité physique et tout autre facteur pertinent (par exemple, maladie, collation tardive ou dose d’insuline manquée).

Les enfants diabétiques voient généralement le médecin plusieurs fois par an. Celui-ci vérifie la croissance et le développement, contrôle les valeurs de la glycémie consignées par un parent ou saisies par un appareil de surveillance, fournit des informations et des conseils sur la nutrition et mesure le taux d’hémoglobine glyquée (hémoglobine A1C). Le médecin surveille généralement les éventuelles complications du diabète à long terme en dosant les protéines dans les urines, en vérifiant la fonction thyroïdienne (dosage des hormones thyroïdiennes), en pratiquant des tests à la recherche de lésions nerveuses et un examen ophtalmologique. Des tests de dépistage peuvent être réalisés une fois par an ou à d’autres intervalles.

Les systèmes de mesure du glucose en continu (MGC) sont une méthode de plus en plus courante pour surveiller la glycémie. Ils peuvent remplacer l’auto-surveillance de routine de la glycémie chez certains enfants. Dans les systèmes MGC, un petit capteur de glucose placé sous la peau mesure la glycémie toutes les 1 à 5 minutes, 24 heures sur 24. Ils transmettent les résultats de glycémie en temps réel sans fil à un dispositif pouvant être intégré à une pompe à insuline, à un moniteur sans fil pouvant être porté sur une ceinture ou à une application sur montre connectée ou smartphone. Les systèmes enregistrent également les résultats pour qu’ils puissent être consultés par le médecin. Il est possible de paramétrer des alarmes sur le système MGC pour indiquer quand le taux de glycémie est trop faible ou trop élevé. Ainsi, ce dispositif peut aider les personnes atteintes de diabète de type 1 à prendre connaissance rapidement de fluctuations inquiétantes de leur glycémie afin de pouvoir y répondre immédiatement. L’utilisation d’un système MGC peut contribuer à réduire le taux d’HbA1C.

Deux types de systèmes MGC sont actuellement disponibles : la MGC en temps réel et la MGC à balayage intermittent.

La MGC en temps réel peut être utilisée chez les enfants âgés de 2 ans et plus. Ce type de système transmet automatiquement un flux continu de données glycémiques à l’utilisateur en temps réel, fournit des alertes et des alarmes actives, et transmet également les données glycémiques à un récepteur, une montre connectée ou un smartphone. La MGC en temps réel doit être utilisée le plus souvent possible, idéalement quotidiennement, pour un bénéfice maximal.

La MGC à balayage intermittent peut être utilisée chez les enfants âgés de 4 ans et plus. Ce type de système fournit le même type de données glycémiques que la MGC en temps réel, mais nécessite que l’utilisateur lise intentionnellement le capteur pour obtenir des informations. Les systèmes MGC à balayage intermittent récents ont des alertes et des alarmes en option. Le balayage intermittent de la MGC doit être effectué fréquemment, au moins toutes les 8 heures. Les enfants qui utilisent un système de MGC doivent être capables de mesurer leur glycémie en se piquant le doigt pour calibrer leur dispositif, et de vérifier leurs résultats de glycémie s’ils ne correspondent pas à leurs symptômes.

Bien que les dispositifs de MGC puissent être utilisés avec n’importe quel schéma insulinique, ils sont généralement portés par des utilisateurs de pompe à insuline. Lorsqu’ils sont utilisés en association avec une pompe à insuline, l’association est connue sous le nom de traitement par pompe augmentée par capteur. Ce traitement nécessite un ajustement manuel des doses d’insuline en fonction des résultats de la MGC.

D’autres systèmes de MGC sont intégrés à une pompe et peuvent également réduire la dose d’insuline si la glycémie chute trop. Cette intégration peut réduire le nombre d’épisodes où la glycémie chute trop, même en comparaison avec le traitement par pompe augmentée par capteur.

Les pompes à insuline en circuit fermé peuvent être utilisées chez les enfants âgés de 2 ans et plus. Elles administrent la quantité appropriée d’insuline, grâce à des algorithmes informatiques complexes contenus dans un smartphone ou un appareil similaire et relient un capteur MGC à une pompe à insuline pour déterminer la glycémie et contrôler l’administration d’insuline. Les systèmes actuels en circuit fermé ne sont pas vraiment automatisés, car les utilisateurs doivent fournir manuellement de l’insuline pour les repas et les collations, et faire des ajustements lorsqu’ils effectuent une activité physique. Ainsi, l’administration d’insuline est étroitement contrôlée, ce qui limite les épisodes d’hyper et d’hypoinsulinémie. Un système en boucle fermée entièrement automatisé, parfois appelé pancréas artificiel, est en cours d’évaluation et n’est pas encore commercialisé.

Le saviez-vous ?

  • Les enfants atteints de diabète de type 1 ont toujours besoin d’injections d’insuline, même s’ils perdent du poids ou font des choix alimentaires sains.

Traitement du diabète de type 1

Pour contrôler la glycémie, les enfants souffrant de diabète de type 1 ont besoin d’injections d’insuline.

Lorsqu’un diabète de type 1 est diagnostiqué pour la première fois, les enfants sont en général hospitalisés. Les enfants atteints de diabète de type 1 reçoivent des liquides (pour traiter la déshydratation) et de l’insuline. Le recours à l’insuline est toujours nécessaire car rien d’autre n’est efficace. Les enfants ne présentant pas d’acidocétose diabétique (ACD) lors du diagnostic reçoivent généralement au moins 2 injections quotidiennes d’insuline. Le traitement par insuline est en général instauré à l’hôpital afin que la glycémie puisse être fréquemment vérifiée et que les médecins puissent modifier les doses d’insuline.

Après le diagnostic, les enfants doivent régulièrement prendre de l’insuline. Les médecins travaillent avec les enfants et leur famille pour déterminer le meilleur schéma insulinique.

Il existe plusieurs types de schémas insuliniques :

  • Schéma avec plusieurs injections quotidiennes (PIQ) utilisant un schéma insulinique basal-bolus

  • Traitement par pompe à insuline

  • Schéma PIQ fixe ou schéma avec insuline prémélangée (moins fréquent)

La plupart des enfants atteints de diabète de type 1 doivent être traités avec des schémas PIQ ou avec un traitement par pompe à insuline.

Le schéma basal-bolus est le schéma PIQ privilégié. Ce schéma implique une injection d’insuline à action prolongée (dose basale) chaque jour, puis des injections supplémentaires distinctes (doses bolus) d’insuline à action rapide immédiatement avant les repas. Chaque dose bolus peut être différente selon la quantité de nourriture que va manger l’enfant ou la glycémie à ce moment-là.

Un avantage du schéma basal-bolus est qu’il permet une certaine flexibilité quant à l’heure des repas et la quantité consommée pendant les repas.

Dans le traitement par pompe à insuline, la dose basale d’insuline est administrée au moyen d’une petite sonde souple (cathéter) laissée sous la peau. Des bolus complémentaires administrés au moment du repas ou pour corriger une glycémie élevée sont administrés sous forme d’injections d’insuline à action rapide distinctes en utilisant la pompe à insuline.

Le traitement par pompe à insuline est de plus en plus utilisé chez les enfants. Les bénéfices potentiels comprennent un meilleur contrôle de la glycémie, une meilleure sécurité d’emploi et une meilleure satisfaction de l’utilisateur, par rapport aux schémas PIQ. Ce traitement est privilégié chez les jeunes enfants, tels que les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire, et offre globalement un degré de contrôle supplémentaire à de nombreux enfants.

Le système fixe des schémas PIQ est moins fréquemment utilisé. Si un schéma basal-bolus ne constitue pas une option (par exemple, si une supervision adéquate n’est pas possible, comme lorsqu’aucun adulte ne peut administrer des injections à l’école ou à la garderie), des schémas PIQ fixes peuvent constituer une option. Dans le cadre de ces schémas, les enfants reçoivent en général une quantité spécifique (fixe) d’insuline à action rapide avant le petit-déjeuner et le dîner, et une dose fixe à action prolongée au moment du coucher.

Les schémas fixes offrent moins de souplesse, nécessitent un programme quotidien pour les repas et sont largement remplacés par des schémas basal-bolus lorsque c’est possible.

Les schémas avec insuline prémélangée utilisent un mélange fixe de deux formes d’insuline : l’une agissant rapidement et ne durant que quelques heures, et une agissant moins rapidement mais plus longtemps. Les ratios habituels d’insuline sont 70/30 (70 % d’insuline à action prolongée et 30 % d’insuline à action brève) ou 75/25. Les enfants reçoivent une injection lors du petit-déjeuner et une autre au moment du dîner.

Un avantage des schémas prémélangés est que le nombre d’injections est inférieur et qu’ils sont plus faciles à gérer. Cependant, les schémas prémélangés sont moins flexibles en ce qui concerne les horaires des repas et les quantités de nourriture et ne peuvent pas être ajustés aussi fréquemment. Ainsi, ces schémas ne contrôlent pas aussi bien la glycémie que les autres schémas.

Méthodes d’administration de l’insuline

L’insuline peut être injectée de plusieurs manières :

  • Flacon et seringue

  • Stylo à insuline

  • Pompe à insuline

Certains enfants utilisent un flacon et une seringue. Avec cette méthode, chaque dose d’insuline est prélevée avec une seringue dans un flacon et est injectée sous la peau, généralement dans le bras, la cuisse ou la paroi abdominale. Les petites seringues, avec des aiguilles très fines, rendent les injections presque indolores. La quantité d’insuline dans la seringue varie selon la quantité d’insuline devant être injectée. Les jeunes enfants utilisent souvent des seringues avec des demi-repères afin d’utiliser des plus petites doses d’insuline.

Le stylo à insuline permet à de nombreux enfants de transporter et d’utiliser facilement de l’insuline, notamment pour ceux qui doivent réaliser plusieurs injections par jour en dehors du domicile. Le stylo contient une cartouche contenant suffisamment d’insuline pour plusieurs doses. La dose administrée lors de chaque injection est ajustée en tournant la partie supérieure du stylo.

Un autre dispositif est la pompe à insuline qui pompe automatiquement de l’insuline en continu à partir d’un réservoir au moyen d’un cathéter laissé sous la peau. Le site du cathéter doit être changé tous les 2 à 3 jours. De plus en plus d’enfants utilisent des pompes à insuline, même les jeunes enfants. La pompe imite de plus près la manière dont l’organisme distribue normalement l’insuline. Les pompes sont programmées pour libérer de petites doses d’insuline en continu pendant 24 heures (ce que l’on appelle dose basale) et peuvent être déclenchées manuellement pour administrer des doses d’insuline supplémentaires (ce que l’on appelle dose bolus) lors des repas ou pour traiter une hyperglycémie. Contrairement aux autres méthodes, les pompes à insuline n’utilisent que de l’insuline à action brève. Les enfants n’ont pas besoin d’insuline à action prolongée, car ils reçoivent en continu une petite quantité d’insuline dans la dose basale. La pompe peut être programmée pour administrer différentes quantités d’insuline à différents moments du jour et de la nuit.

Les pompes à insuline peuvent être utilisées avec des systèmes de surveillance continue de la glycémie (voir Systèmes de surveillance continue de la glycémie [Continuous Glucose Monitoring, CGM]) afin de mieux suivre les tendances de la glycémie tout au long de la journée. De nouvelles pompes à insuline ont été développées et combinent une pompe à insuline et un système de surveillance continue de la glycémie en un seul appareil.

Pour certains enfants, la pompe permet un meilleur contrôle, alors que d’autres ne la jugent pas pratique ou développent des plaies ou des infections au niveau du cathéter. Les enfants doivent changer de sites pour les injections et la pompe afin de ne pas développer de lipohypertrophie. La lipohypertrophie est une accumulation d’amas graisseux sous la peau. Les nodules se forment aux sites d’injection qui ont été utilisés de manière excessive pour l’insuline et peuvent entraîner des variations de la glycémie, car ils peuvent empêcher l’absorption régulière de l’insuline.

Traitement du diabète de type 2

En général, les enfants qui ont un diabète de type 2 n’ont pas besoin d’être traités à l’hôpital, sauf si le diabète est sévère. Généralement, ils reçoivent des médicaments pour réduire leur taux de glycémie (antihyperglycémiants) lors d’une consultation médicale standard. Les enfants présentant un diabète sévère peuvent devoir être hospitalisés pour instaurer un traitement par insuline. Plus rarement, les enfants souffrant de diabète de type 2 développent une déshydratation sévère ou, comme dans le diabète de type 1, une acidocétose diabétique (ACD).

Le plus souvent, la metformine est le premier médicament administré par voie orale chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans. Elle est instaurée à faible dose et souvent augmentée pendant plusieurs semaines pour atteindre des doses plus importantes. Elle peut être prise avec de la nourriture ou administrée sous forme de formulation à libération prolongée pour prévenir les nausées et les douleurs abdominales.

L’insuline est administrée aux enfants hospitalisés en raison d’une cétose, d’une ACD ou d’un état hyperglycémique hyperosmolaire. L’insuline peut souvent être arrêtée au bout de plusieurs semaines, lorsque la glycémie est revenue dans une plage normale après un traitement par metformine. Les enfants dont le diabète de type 2 n’est pas contrôlé par la metformine seule reçoivent de l’insuline ou un autre médicament appelé liraglutide. Environ la moitié des adolescents souffrant de diabète de type 2 requièrent finalement de l’insuline.

Le liraglutide, l’exénatide et le dulaglutide sont des médicaments injectables qui peuvent être administrés aux enfants âgés de plus de 10 ans atteints de diabète de type 2. Le sémaglutide est un autre médicament injectable qui peut être administré aux personnes âgées de 12 ans et plus pour contrôler le diabète de type 2 et traiter l’obésité. Ces médicaments sont appelés agonistes du GLP-1. Le GLP-1 est une hormone qui joue plusieurs rôles dans l’organisme, notamment en empêchant une plus grande quantité de glucose d’entrer dans la circulation sanguine, en ralentissant la vidange gastrique et en affectant les régions du cerveau qui traitent la faim et la satiété. Les agonistes du GLP-1 agissent comme l’hormone GLP-1 et contribuent donc à contrôler la glycémie en déclenchant la libération d’insuline par le pancréas et en ayant un effet qui réduit l’appétit et la faim, ce qui entraîne une perte de poids. Les agonistes du GLP-1 permettent également de réduire le taux d’HbA1C. Ils peuvent être administrés aux enfants sous metformine, mais dont le taux d’HbA1C ne se situe pas dans la plage cible, ou être administrés à la place de la metformine aux enfants qui ne tolèrent pas ce médicament.

L’empagliflozine est un médicament pris par voie orale qui peut être administré aux enfants de plus de 10 ans atteints de diabète de type 2. Ce médicament est un inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2). L’empagliflozine permet de réduire la glycémie en augmentant la quantité de glucose qui est éliminée de l’organisme dans les urines. Elle ne peut pas être prise par les personnes atteintes d’une maladie rénale sévère ou sous dialyse. Elle peut augmenter le risque d’ACD et provoquer des infections urinaires (IU) et des infections génitales par des levures.

D’autres médicaments utilisés pour les adultes souffrant de diabète de type 2 peuvent être utiles pour certains adolescents, mais ils sont plus onéreux, et les données sur leur utilisation chez les enfants sont limitées.

Dans le cas de certains enfants qui perdent du poids, améliorent leurs choix alimentaires et pratiquent une activité physique régulière, il est parfois possible d’arrêter les médicaments.

Traitement des complications du diabète

L’acidocétose diabétique (ACD) est généralement prise en charge dans des unités de soins intensifs. Les patients requièrent souvent des liquides par voie intraveineuse pour corriger la déshydratation. Ils ont également souvent besoin de solutions de potassium par voie intraveineuse pour corriger les taux de potassium bas. Les enfants doivent souvent recevoir de l’insuline par voie intraveineuse en cas d’acidocétose diabétique.

Pour empêcher le développement d’une acidocétose diabétique et minimiser la nécessité d’hospitalisation, les enfants et les familles doivent utiliser des bandelettes réactives de dépistage des cétones afin de vérifier la présence ou non de cétones dans le sang ou les urines. Des analyses de sang peuvent être préférées pour les jeunes enfants et pour les enfants chez qui il est difficile d’obtenir un échantillon d’urine, ceux présentant des épisodes fréquents d’acidocétose diabétique, et les utilisateurs d’une pompe à insuline. Les tests de dépistage des cétones doivent être réalisés chaque fois que l’enfant est malade (quel que soit le taux de glycémie) ou lorsque le taux de glycémie est élevé. Des taux de cétones élevés peuvent indiquer une acidocétose diabétique, tout spécialement si les enfants présentent également une douleur abdominale, des vomissements, une somnolence ou une respiration rapide.

Une hypoglycémie est un taux de glycémie bas qui survient lorsque trop d’insuline ou trop d’antihyperglycémiant est administré ou lorsque l’enfant ne mange pas régulièrement ou pratique une activité physique particulièrement vigoureuse et soutenue. Les symptômes précurseurs incluent une confusion ou tout autre comportement anormal, et les enfants sont souvent pâles et/ou transpirent.

Pour traiter l’hypoglycémie, il faut donner aux enfants du sucre sous n’importe quelle forme, comme des comprimés de glucose, des bonbons durs, du glucose en gel ou une boisson sucrée, comme un verre de jus de fruits. Si les enfants sont incapables de manger ou de boire (par exemple, parce qu’ils sont confus, désorientés, ont des convulsions ou sont inconscients), une injection de glucagon est réalisée.

Si une hypoglycémie sévère n’est pas traitée, elle entraîne une faiblesse, une confusion, voire un coma ou le décès.

Chez les adultes, les adolescents ou chez les enfants plus grands, les épisodes d’hypoglycémie entraînent rarement des troubles à long terme. Cependant, des épisodes fréquents d’hypoglycémie chez les enfants de moins de 5 ans peuvent perturber leur développement intellectuel. Les enfants en bas âge peuvent également ne pas avoir conscience des symptômes précurseurs de l’hypoglycémie. Pour diminuer les risques d’hypoglycémie, les médecins et les parents doivent surveiller les jeunes enfants diabétiques avec attention et autoriser des valeurs glycémiques cibles légèrement plus élevées. Les systèmes de surveillance de la glycémie en continu peuvent aider les enfants, car ces systèmes émettent une alarme lorsque la glycémie chute en dessous d’une plage spécifiée.

Adolescents diabétiques

Certains enfants diabétiques contrôlent leur diabète sans difficulté ou conflit. Chez d’autres, le diabète devient une source continuelle de stress pour la famille et le contrôle du diabète se dégrade. Les adolescents peuvent rencontrer des problèmes particuliers dans le cadre du contrôle de leur glycémie pour les raisons suivantes :

  • Les changements hormonaux au cours de la puberté : ces changements affectent la réponse de l’organisme à l’insuline. Des doses plus élevées sont, de ce fait, habituellement nécessaires au cours de cette période.

  • Le mode de vie des adolescents : la pression des pairs, des activités accrues, des emplois du temps irréguliers, des inquiétudes relatives à l’image du corps ou des troubles des conduites alimentaires peuvent affecter le régime alimentaire prescrit, particulièrement leur plan de repas.

  • Les expériences avec l’alcool, les cigarettes et les drogues illicites : les adolescents qui font des expériences avec ces substances sont susceptibles de négliger leur régime alimentaire et peuvent être exposés à un risque accru de complications du diabète (telles qu’une hypoglycémie et une acidocétose diabétique).

  • Les conflits avec les parents et d’autres figures d’autorité : ces conflits peuvent rendre les adolescents moins disposés à suivre leur régime alimentaire.

Certains adolescents ont donc besoin qu’un parent ou un autre adulte reconnaisse ces problèmes et leur donne l’opportunité de parler des problèmes avec un professionnel de santé. Un professionnel de santé peut faire en sorte de s’assurer que les adolescents demeurent attentifs au contrôle de leur glycémie, comme il se doit. Les parents et les professionnels de santé doivent encourager les adolescents à vérifier fréquemment leur glycémie.

Il est bénéfique pour un adolescent que le médecin prenne en compte les horaires et les activités souhaités par celui-ci et adopte une approche souple pour résoudre les problèmes, en collaborant avec lui plutôt qu’en lui imposant des solutions.

Soutien

Les enfants diabétiques et leurs proches sont souvent affectés par des problèmes de santé mentale. La prise de conscience qu’ils souffrent d’une affection chronique peut rendre certains enfants tristes, contrariés et, parfois même les conduire à nier leur maladie. Les parents peuvent rechercher un médecin, un psychologue ou un conseiller capable de confronter ces émotions et d’aider l’enfant à respecter le régime alimentaire, l’activité physique, les tests de glycémie et les médicaments requis. Les troubles mentaux non traités peuvent entraîner des difficultés à contrôler la glycémie.

Les colonies de vacances pour enfants diabétiques leur permettent de partager leurs expériences tout en apprenant à devenir personnellement plus responsables de leur état.

Dans le cadre du traitement du diabète, le médecin généraliste de l’enfant peut faire appel à d’autres spécialistes, tels qu’un spécialiste en endocrinologie pédiatrique, une diététicienne, un éducateur spécialisé dans le diabète, une assistante sociale ou un psychologue. Des groupes de soutien familial peuvent également constituer une aide. Le médecin peut aussi fournir aux parents des informations à transmettre à l’école, de sorte que le personnel scolaire sache ce qu’il doit faire.

Dépistage et prévention du diabète chez l’enfant et l’adolescent

Diabète de type 1

Étant donné le taux élevé d’évolution vers les stades du diabète de type 1 où les personnes présentent des symptômes et la période prolongée avant l’apparition des symptômes, des traitements ont été étudiés afin de prévenir ou de retarder l’apparition du diabète de type 1 (stade III).

Un anticorps monoclonal, le téplizumab, peut retarder l’apparition du diabète de type 1 chez les personnes âgées de 8 ans ou plus qui ne présentent pas encore de symptômes de diabète (stade II). Les personnes reçoivent une perfusion de téplizumab une fois par jour pendant 14 jours. Il peut entraîner de la fièvre, des nausées, de la fatigue et des céphalées au cours des 5 premiers jours, ainsi qu’une diminution des globules blancs appelés lymphocytes (lymphopénie). Le téplizumab peut retarder l’apparition des symptômes du diabète de type 1 pendant environ 2 ans.

Diabète de type 2

Comme des mesures rapides (telles qu’un changement de choix alimentaires, une augmentation de l’activité physique et une perte de poids) peuvent prévenir ou retarder le début du diabète de type 2, les enfants exposés à un risque de diabète de type 2 doivent être surveillés par le biais d’une analyse de sang qui mesure le taux d’hémoglobine A1c. Cette analyse doit être réalisée pour la première fois lorsque l’enfant a 10 ans, ou au début de la puberté (si elle survient avant 10 ans), et renouvelée tous les 3 ans si les résultats sont normaux.

Certains facteurs de risque de diabète de type 2 peuvent être empêchés. Par exemple, les enfants obèses doivent perdre du poids et tous les enfants doivent faire une activité physique régulière (voir Nutrition et exercice physique).

Informations supplémentaires

Les ressources suivantes, en anglais, peuvent être utiles. Veuillez noter que LE MANUEL n’est pas responsable du contenu des ressources.

  1. American Diabetes Association (Association américaine contre le diabète) : Informations complètes sur le diabète, notamment des ressources pour vivre avec le diabète

  2. JDRF (anciennement Juvenile Diabetes Research Foundation [Fondation pour la recherche sur le diabète juvénile]) : Informations générales sur le diabète de type 1

  3. National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases : Informations générales sur le diabète, notamment sur les dernières recherches et les programmes de sensibilisation communautaires

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