Colique

ParDeborah M. Consolini, MD, Thomas Jefferson University Hospital
Vérifié/Révisé mars 2025
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Les coliques sont des périodes fréquentes et prolongées de pleurs sans raison apparente chez un nourrisson par ailleurs en bonne santé.

Bien que le terme de colique évoque une origine intestinale, l'étiologie en est inconnue.

Les coliques apparaissent généralement au cours du premier mois de vie, culminent vers l'âge de 6 semaines et se terminent de manière fiable et spontanée à l'âge de 3 à 4 mois. Les crises de pleurs et d'irritabilité surviennent souvent au même moment du jour ou de la nuit et se poursuivent pendant des heures sans raison apparente. Quelques nourrissons pleurent presque en permanence. Des pleurs excessifs peuvent générer de l'aérophagie, source de flatulence et de distension abdominale. Habituellement, le nourrisson qui souffre de coliques mange et prend du poids normalement, bien que de vigoureux mouvements de succion, hors tétées, puissent évoquer une faim excessive.

(Voir aussi Les pleurs chez l'enfant.)

Évaluation des coliques

Le but est de distinguer les coliques des autres causes de pleurs excessifs, des troubles médicaux particulièrement graves et/ou traitables tels que

Anamnèse

L'anamnèse de la maladie actuelle doit établir le début et la durée des pleurs du nourrisson en réponse aux tentatives de le consoler, et ainsi déterminer si ces pleurs sortent des limites de la normale (jusqu'à 3 heures/jour pour un nourrisson de 6 semaines). De plus, un questionnement approfondi peut révéler que les pleurs ne sont pas la principale préoccupation, mais un symptôme que les parents utilisent pour justifier leur visite au clinicien afin de présenter un autre problème, p. ex., une inquiétude face à la mort d'un enfant précédent ou leurs sentiments d'incapacité à s'occuper d'un nouvel enfant.

La revue des systèmes doit rechercher les symptômes de troubles responsables, dont l'instabilité thermique, la constipation, la diarrhée et les vomissements (troubles gastro-intestinaux), ainsi que la toux, la respiration sifflante et la congestion nasale (infection respiratoire).

Les antécédents médicaux comprennent l’examen de l’histoire de la naissance du patient, de tout problème médical, des antécédents de blessures, des médicaments, du développement et de l’état vaccinal.

Examen clinique

L'examen clinique commence par une vérification des signes vitaux et des paramètres de croissance, puis un examen approfondi à la recherche de signes de traumatisme ou de maladie médicale. Les nourrissons atteints de coliques ne présentent pas de nouveaux résultats d’examen, à l’exception de la possibilité de pleurs excessifs, qui peuvent ne pas être présents pendant l’examen.

Signes d'alarme

Les signes suivants sont particulièrement préoccupants:

Interprétation des signes

Souvent, les nourrissons qui ont des coliques sont amenés après des jours ou des semaines de pleurs; une anamnèse et un examen normaux à ce stade est plus rassurante que chez les nourrissons qui ont des pleurs aigus (1 à 2 jours).

Examens complémentaires

Aucun examen n'est nécessaire à moins que des anomalies spécifiques aient été décelées à l'anamnèse ou à l'examen clinique.

Traitement des coliques

Les parents doivent être rassurés sur le fait que le nourrisson est en bonne santé, que ses pleurs ne sont pas liés à un mauvais comportement parental et que les coliques disparaîtront d'elles-mêmes sans effet indésirable à long terme. Les médecins doivent faire preuve de compassion, car un nourrisson souffrant de coliques peut être source de stress intense pour les parents.

Les mesures suivantes peuvent être utiles:

  • Dans le cas des nourrissons qui pleurent pendant de courtes périodes: en le prenant dans les bras, en le berçant ou en le caressant doucement

  • Pour les nourrissons qui ont de grandes envies de téter et qui pleurent peu de temps après avoir été alimenté: lui permettre d'avoir une succion active (p. ex., une tétine)

  • Si l'allaitement au biberon dure < 15 à 20 min: tétines avec des trous plus petits et/ou une sucette

  • Pour les enfants très actifs, agités: paradoxalement, les emmailloter (p. ex., dans une gigoteuse)

Un transat pour nourrisson, de la musique et un bruit blanc (p. ex., aspirateur, moteur de voiture, sèche-linge ou sèche-cheveux) peuvent également s'avérer apaisants. La fatigue contribuant souvent aux pleurs excessifs, les parents doivent également être invités à coucher régulièrement l'enfant éveillé dans le berceau afin d'encourager l'apaisement autonome et favoriser de bonnes habitudes de sommeil.

Si le clinicien soupçonne qu’un nourrisson présente une intolérance aux protéines du lait de vache, une préparation hypoallergénique peut être essayée; toutefois, les changements fréquents de préparation doivent être évités. Parfois, chez les nourrissons nourris au sein, l'élimination du lait de vache ou d'un autre aliment (en particulier les aliments ou substances stimulantes [p. ex., café, thé, cola, chocolat, compléments alimentaires]) de l'alimentation de la mère apporte un soulagement, de même que l'arrêt des médicaments qui contiennent des stimulants (p. ex., les décongestionnants).

Points clés

  • Une colique est définie par des pleurs excessifs sans raison apparente chez un nourrisson par ailleurs en bonne santé.

  • Les coliques se terminent généralement vers l'âge de 3 à 4 mois.

  • Écarter les causes médicales des pleurs par l'anamnèse et l'examen clinique; le test est inutile, sauf en cas de signes spécifiques.

  • Des mesures physiques (p. ex., bercer, balancer, emmailloter) peuvent être essayées, de même que des modifications diététiques; la réponse à ces mesures est variable, et habituellement les coliques disparaissent avec le temps.

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