Antigènes tumoraux

ParRobert Peter Gale, MD, PhD, DSC(hc), Imperial College London
Vérifié/Révisé juil. 2024
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    De nombreuses cellules tumorales produisent des molécules cancéreuses ou spécifiques du cancer, habituellement des peptides, qui peuvent être libérés dans le sang ou exposés à la surface cellulaire. Toute molécule capable d'être reconnue par le système immunitaire et de déclencher une réponse immunitaire est considérée comme antigénique. Des antigènes associés au cancer ou spécifiques du cancer ont été identifiés dans la plupart des cancers humains, dont le lymphome de Burkitt, le neuroblastome, le mélanome, l'ostéosarcome, le cancer des cellules rénales, le cancer du sein, le cancer de la prostate, le cancer du poumon et le cancer du côlon. Un rôle clé du système immunitaire est la détection de ces antigènes afin de permettre un ciblage ultérieur pour l’éradication. Cependant, la réponse immunitaire aux antigènes tumoraux varie et est souvent insuffisante pour prévenir la croissance tumorale (voir aussi Réponse de l'hôte contre les tumeurs).

    Les antigènes associés à la tumeur ne sont que relativement spécifiques des cellules tumorales.

    Les antigènes spécifiques de la tumeur ne sont présents que sur les cellules tumorales.

    Les antigènes spécifiques de la tumeur et les antigènes associés à la tumeur sont généralement des portions de molécules intracellulaires exprimées à la surface cellulaire souvent associées à des molécules codées par le complexe majeur d'histocompatibilité ou les gènes HLA (Human Leukocyte Antigen). Cependant, plusieurs antigènes qui ont une expression sélective à la surface des cellules tumorales ne sont pas associés au complexe majeur d'histocompatibilité et peuvent être candidats à un ciblage thérapeutique. Les exemples comprennent

    • La mésothéline, qui est surexprimée sur diverses cellules tumorales mais également dans les cellules mésothéliales normales

    • La Claudin 18.2, qui est exprimée dans une proportion significative des cancers gastriques ainsi que dans des tumeurs pancréatiques, œsophagiennes, ovariennes et pulmonaires

    Les mécanismes suggérés d'origine pour des antigènes tumoraux comprennent les suivants

    • Introduction de nouvelles informations génétiques virales (p. ex., protéines du papillomavirus humain E6 et E7 dans le cancer du col de l'utérus)

    • Modification des oncogènes ou des gènes suppresseurs de tumeurs par des agents cancérigènes, ce qui génère des néoantigènes (une protéine de séquence nouvelle ou l'accumulation de protéines qui ne sont pas normalement exprimées ou exprimées à des taux très faibles, p. ex., ras ou p53), en générant la protéine de séquence nouvelle directement ou en induisant l'accumulation de ces protéines.

    • Mutations de divers gènes non directement associés aux suppresseurs de tumeurs ou aux oncogènes et qui provoquent l'apparition de néo-antigènes spécifiques de la tumeur à la surface cellulaire

    • Développement de niveaux anormalement élevés de protéines normalement présentes à de taux substantiellement inférieurs (p. ex., prostate-specific antigens [PSA], melanoma-associated antigens) ou qui ne sont exprimés que pendant le développement embryonnaire (antigène carcino-embryonnaires)

    • Démasquage d'antigène normalement enchâssés dans la membrane cellulaire du fait d'une homéostasie défectueuse de la membrane des cellules tumorales

    • Production d'antigènes normalement séquestrés à l'intérieur de la cellule ou de ses organelles lorsque la cellule tumorale meurt

    Certaines données établissent un lien entre la réponse immunitaire chez les patients qui ont un cancer et les mutations des cellules tumorales (1 2, 3).

    Références

    1. 1. Ding L, Chen F: Predicting tumor response to PD-1 blockade. N Engl J Med 381(5):477–479, 2019. doi: 10.1056/NEJMcibr1906340

    2. 2. Snyder A, Makarov V, Merghoub T, et al: Genetic basis for clinical response to CTLA-4 blockade in melanoma. N Engl J Med 37:2189–2199, 2014. doi: 10.1056/NEJMoa1406498

    3. 3. Van Allen EM, Miao D, Schilling B, et al: Genomic correlates of response to CTLA-4 blocker in metastatic melanoma. Science 350:207–211, 2015. doi: 10.1126/science.aad0095

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