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Évaluation du patient présentant des troubles urologiques

ParGeetha Maddukuri, MD, Saint Louis University
Reviewed ByNavin Jaipaul, MD, MHS, Loma Linda University School of Medicine
Vérifié/Révisé Modifié mars 2025
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Voir l’éducation des patients

Les patients présentant des troubles urologiques peuvent avoir des symptômes se rapportant aux reins ainsi qu'à d'autres parties du tractus génito-urinaire. (Voir aussi Évaluation des patients présentant des troubles rénaux.)

Anamnèse du patient présentant des troubles urologiques

La douleur provenant des reins ou des uretères est habituellement localisée au niveau des hypochondres ou de la région lombaire basse et peut irradier vers la fosse iliaque homolatérale, la partie supérieure de la cuisse, les testicules ou les grandes lèvres. Habituellement, la douleur liée à un calcul urétéral évolue par crises et peut être très intense; elle est plus constante si elle est provoquée par une infection. Une rétention vésicale aiguë entraîne une intense douleur sus-pubienne; la rétention urinaire chronique est peu ou asymptomatique. La dysurie est un symptôme d'irritation vésicale ou urétrale. La douleur prostatique se manifeste par un vague inconfort ou une pesanteur des régions périnéale, rectale ou sus-pubienne.

Les symptômes d'obstruction vésicale chez l'homme comprennent une attente du jet, une nécessité de pousser, une diminution de la force et du calibre du jet urinaire et des gouttes mictionnelles retardataires. L'incontinence a plusieurs formes. L'énurésie après l'âge de 3 à 4 ans peut être un symptôme de sténose urétrale chez les filles, de valvules urétrales postérieures chez le garçon, de malaise psychique ou, si l'apparition est nouvelle, d'infection.

Une pneumaturie (de l’air éliminé avec l’urine) évoque une fistule vésicovaginale, entérovésicale ou urétéro-entérique; les 2 dernières peuvent être causées par une diverticulite, une maladie de Crohn, un abcès, ou un cancer du côlon. Une pneumaturie pourrait également être due à une pyélonéphrite emphysémateuse.

Examen clinique du patient présentant des troubles urologiques

L'examen clinique porte sur la fosse lombaire, l'abdomen, le rectum, l'aine et les organes génitaux. Chez les femmes présentant des symptômes urinaires, un examen pelvien est habituellement effectué.

Fosses lombaires

La douleur entraînée par une percussion douce dans le dos, les hypochondres et l'angle formé par la 12e côte et le rachis lombaire (sensibilité costovertébrale) peut indiquer une pyélonéphrite, des calculs ou une obstruction des voies urinaires.

Abdomen

La plénitude visuelle de la partie supérieure de l'abdomen est un signe extrêmement rare et non spécifique d'une masse abdominale ou rénale. Une matité à la percussion dans la région hypogastrique témoigne d’une rétention vésicale (globe vésical); normalement, même une vessie pleine ne peut être repérée au-dessus de la symphyse pubienne. La palpation de la vessie peut être utilisée pour confirmer la distension et la rétention urinaire.

Rectum

Au toucher rectal, une prostatite peut être perçue comme une prostate bosselée et douloureuse. Des nodules focaux et des zones dures moins discrètes doivent être distingués d’un cancer de la prostate. La prostate peut être augmentée de volume de façon symétrique, caoutchouteuse, et non sensible en cas d'hyperplasie bénigne de la prostate.

Aine et organes génitaux

L’examen des régions inguinales et des organes génitaux doit être pratiqué sur le patient en position debout. Une hernie inguinale ou des adénopathies peuvent expliquer la douleur scrotale ou de l'aine. Une asymétrie importante, un gonflement, un érythème, une anomalie de coloration des testicules peut indiquer une infection, une torsion, une tumeur, ou autre masse. Une position horizontale du testicule (déformation en battant de cloche) indique un risque accru de torsion testiculaire. L'ascension d'un testicule (habituellement le gauche est le plus bas situé) peut être un signe de torsion testiculaire. Le pénis est examiné avec et sans rétraction du prépuce. L'inspection du pénis peut retrouver

La palpation peut révéler une hernie inguinale. Le réflexe crémastérien peut être absent en cas de torsion testiculaire. La localisation de la tumeur et de la douleur permet de différencier une lésion testiculaire d'une lésion épididymaire (p. ex., spermatocèle, épididymite, hydrocèle, tumeurs). Devant une grosse bourse, la transillumination peut différencier une hydrocèle d'une tumeur solide. Des plaques fibreuses au niveau des corps caverneux sont le signe de la maladie de La Peyronie.

Examens du patient présentant des troubles urologiques

L'analyse d'urine avec microscopie est essentielle pour l'évaluation des troubles urologiques. Chez les patients chez qui une infection est suspectée, une culture d'urine et un dépistage des infections sexuellement transmissibles doivent être effectués. Les patients présentant une hématurie doivent subir une évaluation urologique complète, y compris pour rechercher une malignité et des calculs rénaux. Les patients présentant des symptômes des voies urinaires inférieures, tels qu’une pollakiurie ou une dysurie, et une aggravation de la fonction rénale doivent être évalués à la recherche d’une obstruction des voies urinaires à l’aide d’un examen de la vessie après miction et d’examens d’imagerie (p. ex., échographie, tomodensitométrie [TDM], imagerie par résonance magnétique [IRM]) selon les indications. Certains patients nécessitent des études urodynamiques, une pyélographie intraveineuse ou une cysto-urétrographie pour évaluer plus en détail les anomalies du système collecteur et de la vessie causant une rétention urinaire. Pour les tests de sperme, voir Troubles des spermatozoïdes.

La cytologie urinaire a une faible sensibilité et les marqueurs moléculaires ont moins de spécificité et ne doivent pas remplacer la cystoscopie dans l’évaluation d’une hématurie pour le diagnostic du cancer de la vessie. Elle peut servir d'appoint à la cystoscopie chez certains patients, car la sensibilité augmente dans les tumeurs de haut grade (84%) et varie de 28 à 100% (1). Le dépistage systématique du cancer de la vessie n’est pas recommandé, mais il peut être bénéfique chez les patients à haut risque (2). Le test de l’antigène tumoral vésical a une meilleure sensibilité que la cytologie pour la surveillance des tumeurs vésicales de bas grade (3, 4).

L'antigène spécifique de la prostate (PSA) est une glycoprotéine produite par des cellules épithéliales prostatiques. Son augmentation est observée dans le cancer de la prostate mais aussi dans d'autres pathologies prostatiques fréquentes (p. ex., hyperplasie bénigne de la prostate, infection, traumatismes). Le PSA est mesuré afin de déceler les récidives de cancer après traitement; son utilisation généralisée pour le dépistage du cancer de la prostate est abordée ailleurs.

Références pour les tests

  1. 1. Babjuk M, Burger M, Capoun O, et al. European Association of Urology Guidelines on Non-muscle-invasive Bladder Cancer (Ta, T1, and Carcinoma in Situ). Eur Urol 2022;81(1):75-94. doi:10.1016/j.eururo.2021.08.010

  2. 2. Lobo N, Afferi L, Moschini M, et al. Epidemiology, Screening, and Prevention of Bladder Cancer. Eur Urol Oncol 2022;5(6):628-639. doi:10.1016/j.euo.2022.10.003

  3. 3. Lotan Y, Roehrborn CG. Sensitivity and specificity of commonly available bladder tumor markers versus cytology: results of a comprehensive literature review and meta-analyses. Urology 2003;61(1):109-118. doi:10.1016/s0090-4295(02)02136-2

  4. 4. Yafi FA, Brimo F, Steinberg J, Aprikian AG, Tanguay S, Kassouf W. Prospective analysis of sensitivity and specificity of urinary cytology and other urinary biomarkers for bladder cancer. Urol Oncol 2015;33(2):66.e25-66.e6.6E31. doi:10.1016/j.urolonc.2014.06.008

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