La prise de certaines catégories de médicaments (p. ex., antalgiques, anticoagulants, antihypertenseurs, antiparkinsoniens, diurétiques, hypoglycémiants, psychotropes) est susceptible d'entraîner des effets indésirables retrouvés particulièrement chez le patient âgé. Certains médicaments, bien que leur utilisation soit raisonnable chez l'adulte jeune, sont si risqués qu'ils doivent être considérés comme inappropriés chez la plupart des personnes âgées. Les critères de Beers de l'American Geriatrics Society® sont le plus souvent utilisés pour identifier ces médicaments potentiellement inappropriés (1). Ces critères sont destinés à être utilisés chez les adultes âgés de ≥ 65 ans, sauf pour ceux en soins palliatifs ou en fin de vie. Les critères catégorisent les médicaments potentiellement inappropriés en 5 groupes:
Médicaments à éviter chez les personnes âgées
Médicaments susceptibles d'exacerber une maladie ou un syndrome en raison d'interactions médicament-maladie et médicament-syndrome
Médicaments qui doivent être utilisés avec prudence en raison du potentiel d'effets indésirables
Médicaments avec des interactions médicamenteuses potentiellement importantes qui doivent être évités
Médicaments qui doivent être évités ou dont la dose doit être réduite en fonction du niveau de la fonction rénale
Certains groupes de médicaments fréquemment prescrits et particulièrement préoccupants sont
Antalgiques
Anticoagulants
Antidépresseurs
Hypoglycémiants
Antihypertenseurs
Médicaments antiparkinsoniens
Antipsychotiques
Anxiolytiques et hypnotiques
La digoxine
Diurétiques
Antalgiques
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) oraux sont couramment utilisés par les personnes âgées et sont disponibles avec ou sans ordonnance.
Les personnes âgées peuvent être sujettes aux effets indésirables de ces médicaments et les effets indésirables peuvent être plus sévères pour les raisons suivantes:
Les AINS sont extrêmement liposolubles, et comme le tissu adipeux augmente habituellement avec l'âge, le volume de distribution de ces médicaments est plus large.
Les protéines plasmatiques sont souvent diminuées, entraînant une augmentation des taux de médicament non lié (libre et donc actif) et une majoration des effets pharmacologiques pour les médicaments qui sont fortement liés aux protéines.
La fonction rénale est altérée chez de nombreux adultes, provoquant une diminution de la clairance rénale et des concentrations plus élevées de médicaments.
Des effets indésirables sévères comprennent les ulcères gastroduodénaux et les hémorragies gastro-intestinales hautes; leur risque de survenue est majoré en début de traitement par AINS et lors de l'augmentation des posologies. Le risque d'hémorragies gastro-intestinales hautes augmente lorsque les AINS sont administrés avec des corticostéroïdes, de la warfarine, des anticoagulants oraux directs, de l'aspirine, ou d'autres antiagrégants plaquettaires (p. ex., clopidogrel). Les AINS peuvent aussi augmenter le risque d'événements cardiovasculaires et peuvent entraîner une rétention hydrosodée, et parfois une néphropathie.
L'utilisation chronique des AINS peut également augmenter la pression artérielle; cet effet peut être méconnu et conduire à une intensification du traitement antihypertenseur (une cascade de prescriptions) (2). Ainsi, les médecins doivent garder cet effet à l'esprit lorsque la pression artérielle augmente chez les patients âgés, et les interroger sur l'utilisation d'AINS, en particulier ceux en vente libre.
Les inhibiteurs sélectifs de la COX-2 (cyclo-oxygénase-2) (coxibs) entraînent moins d'ulcérations gastro-intestinales et d'inhibition plaquettaire que les autres AINS. Néanmoins, les coxibs présentent toujours un risque d'hémorragies gastro-intestinales, en particulier chez les patients qui prennent de la warfarine, des anticoagulants oraux plus récents, du clopidogrel ou de l'aspirine (même à faible dose) et chez ceux qui ont des antécédents d'événements gastro-intestinaux. Les coxibs, en tant que classe, augmentent vraisemblablement le risque de complications cardiovasculaires, mais ce risque peut varier selon le médicament, la dose, la durée et la présence préalable d'une maladie cardiovasculaire; ils doivent être utilisés avec prudence. Les coxibs entraînent des complications rénales comparables aux autres AINS.
Des alternatives à moindre risque (p. ex., paracétamol, gel topique de diclofénac) doivent être utilisées lorsque cela est possible. Si des AINS sont utilisés chez les personnes âgées, la dose efficace la plus faible doit être utilisée, et la nécessité et l'efficacité doivent être réévaluées fréquemment. Lorsque les AINS sont utilisés à long terme, la créatininémie et la pression artérielle doivent être étroitement surveillées, en particulier chez les patients qui ont d'autres facteurs de risque (p. ex., insuffisance cardiaque, atteinte rénale, cirrhose avec ascite, déplétion volémique, prise de diurétiques) et un médicament gastroprotecteur (p. ex., inhibiteur de la pompe à protons ou misoprostol) doit être envisagé en association.
Anticoagulants
Le vieillissement peut sensibiliser l'effet anticoagulant de la warfarine. Une administration attentive et un suivi de routine peuvent largement contre-balancer le risque accru d'hémorragies chez le patient âgé qui est traité par la warfarine. De plus, comme les interactions médicamenteuses avec la warfarine sont fréquentes, une surveillance plus étroite est nécessaire lorsque de nouveaux médicaments sont ajoutés, d'anciens sont arrêtés ou la dose est modifiée; des programmes informatiques d'interactions médicamenteuses doivent être consultés si les patients prennent de nombreux médicaments. Les patients doivent également être surveillés en ce qui concerne les interactions entre la warfarine et les aliments, l'alcool et les médicaments et les suppléments en vente libre. Les nouveaux anticoagulants oraux (dabigatran, rivaroxaban, apixaban, edoxaban) peuvent être plus faciles à doser et avoir moins d'interactions médicamenteuses et d'interactions aliments-médicaments que la warfarine. Comparés à la warfarine, les nouveaux anticoagulants oraux sont aussi efficaces, voire plus efficaces, dans la réduction du risque d'accident vasculaire cérébral et présentent un risque plus faible d'hémorragie intracrânienne chez les patients atteints de fibrillation auriculaire (3); cependant, ces agents augmentent toujours le risque de saignement chez les personnes âgées, en particulier celles présentant une insuffisance rénale.
Antidépresseurs
Les antidépresseurs tricycliques sont efficaces mais ne doivent être utilisés que rarement chez le patient âgé. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et les inhibiteurs mixtes comme les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline sont aussi efficaces que les antidépresseurs tricycliques et sont moins toxiques; cependant, il existe certaines inquiétudes au regard de certains de ces médicaments (plus bas). En outre, tous les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline et les antidépresseurs tricycliques peuvent augmenter le risque de chutes et d'hyponatrémie chez les personnes âgées.
Paroxétine: plus sédative que d'autres inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, a des effets anticholinergiques, et, comme certains autres inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, peut inhiber l'activité enzymatique du cytochrome P-450 2D6 hépatique, modifiant éventuellement le métabolisme de plusieurs médicaments, dont le tamoxifène, certains antipsychotiques, opioïdes, antiarythmiques et antidépresseurs tricycliques.
Citalopram et escitalopram: limiter les doses chez les sujets âgés à un maximum de 20 mg/jour et à 10 mg/jour, respectivement, car l'allongement de l'intervalle QT est une préoccupation.
Venlafaxine et duloxétine: peuvent augmenter la pression artérielle
Mirtazapine: peut être sédatif et stimuler l'appétit/prise de poids.
Sertraline: présente le risque le plus élevé de diarrhée
Bupropion: réduit le seuil épileptogène et est un puissant inhibiteur de l'activité de l'enzyme hépatique cytochrome P-450 2D6, pouvant altérer le métabolisme de plusieurs médicaments, de façon similaire à la paroxétine et à la fluoxétine
Hypoglycémiants
Les doses d'hypoglycémiants doivent être titrées prudemment chez le diabétique. Le risque d'hypoglycémie due aux sulfamides hypoglycémiants peut augmenter avec l'âge. Le chlorpropamide n'est pas recommandé chez les patients âgés en raison du risque accru d'hypoglycémie et d'hyponatrémie due au syndrome de sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique (SIADH). Le risque d'hypoglycémie est également plus important avec le glyburide et le glimépiride qu'avec les autres antidiabétiques oraux car sa clairance rénale est réduite chez le sujet âgé.
La metformine, un biguanide excrété par les reins, augmente la sensibilité des tissus périphériques à l'insuline et peut être efficace administrée seule ou en association avec les sulfamides hypoglycémiants. Le risque d'acidose lactique, complication rare mais grave, augmente avec l'importance de l'insuffisance rénale et l'âge du patient. L'insuffisance cardiaque symptomatique est une contre-indication.
Les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2) (p. ex., la canagliflozine, la dapagliflozine et l'empagliflozine) peuvent augmenter le risque d'infections urinaires, d'infections fongiques et d'hypovolémie avec hypotension orthostatique; ils doivent être évités chez les patients présentant une insuffisance rénale.
Les agonistes du récepteur du peptide-1 apparenté au glucagon (GLP1) peuvent être utilisés chez les personnes âgées mais nécessitent une attention particulière quant à la tolérance gastro-intestinale (constipation et diarrhée), à la perte d'appétit et de poids, et à la perte de masse musculaire.
Antihypertenseurs
Chez de nombreux patients âgés, des doses d'antihypertenseurs basses au début peuvent être nécessaires pour réduire le risque d'effets indésirables; cependant, chez la plupart des patients âgés hypertendus, atteindre les objectifs de pression artérielle nécessite le recours à des posologies standards et à des associations médicamenteuses. Le traitement initial de l'hypertension chez les personnes âgées comprend généralement un diurétique thiazidique, un inhibiteur de l'ECA, des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II, ou des inhibiteurs calciques dihydropyridiniques, en fonction des comorbidités. Les bêta-bloqueurs doivent être réservés aux patients souffrant de maladies cardiaques ou au contrôle de la fréquence de la fibrillation auriculaire. La nifédipine à courte durée d'action peut augmenter la mortalité et ne doit pas être utilisée.
La mesure de la pression artérielle en position assise et debout doit être contrôlée, en particulier lorsqu'on utilise plusieurs antihypertenseurs, pour rechercher une hypotension orthostatique, ce qui peut augmenter le risque de chutes et de fractures. La surveillance ambulatoire ou la surveillance de la pression artérielle à domicile peut également être plus précise chez les personnes âgées que la pression artérielle en clinique parce que de nombreux adultes âgés souffrent d'un syndrome en blouse blanche (une augmentation de la pression artérielle chez le médecin) ou d'une hypertension masquée (une diminution de la pression artérielle au cabinet du médecin). On doit trouver un équilibre entre les objectifs de pression artérielle et le risque d'effets indésirables chez les sujets âgés (comme induire une hypotension orthostatique ou augmenter le risque de chute).
Médicaments antiparkinsoniens
La clairance de la lévodopa est diminuée chez les patients âgés, qui sont également plus sensibles aux effets indésirables de la molécule, en particulier à l'hypotension orthostatique et à la confusion. Par conséquent, le patient âgé doit recevoir une dose initiale de lévodopa plus faible et la survenue des effets indésirables doit être attentivement surveillée. Le patient qui souffre de confusion au cours d'un traitement par lévodopa est également susceptible de ne pas tolérer les agonistes dopaminergiques (p. ex., pramipéxole, ropinirole). Les personnes âgées atteintes de parkinsonisme pouvant également présenter des symptômes cognitifs concomitants, les médicaments à effets anticholinergiques (p. ex., la diphenhydramine, la benztropine, le trihexyphénidyl) doivent être évités.
Antipsychotiques
Les antipsychotiques ne doivent être utilisés qu'en cas de psychose ou comme traitement adjuvant chez certains patients sélectionnés souffrant de trouble dépressif majeur difficile à traiter. Chez les patients agités, non psychotiques, les antipsychotiques ne contrôlent guère mieux les symptômes que ne le font les placebos et peuvent avoir des effets indésirables graves. Chez les sujets atteints de démence, les études ont montré que les antipsychotiques augmentaient la mortalité et le risque d'accident vasculaire cérébral, ce qui a conduit l'U.S. Food and Drug Administration (FDA) à émettre un avertissement (dit "black box" du fait du liséré noir qui l'entoure) sur leur utilisation chez ces patients. Généralement, les problèmes de comportement liés à la démence (p. ex., l'errance, les cris, le manque de coopération) ne répondent pas aux antipsychotiques. Les antipsychotiques ne doivent pas être utilisés simplement du fait d'un problème de comportement (p. ex., crier, répéter des phrases) gênant pour les soignants ou d'autres personnes que le patient. Le brexpiprazole est un antipsychotique de deuxième génération utilisé pour traiter l'agitation associée à la démence due à la maladie d'Alzheimer, mais il n'a démontré que des bénéfices modestes sur les symptômes d'agitation par rapport au placebo dans des essais randomisés (4, 5). Le brexpiprazole comporte le même avertissement encadré que les autres antipsychotiques concernant l'augmentation du risque de mortalité chez les patients atteints de démence. Il est également associé à des céphalées, des symptômes extrapyramidaux, une sédation et des chutes.
Lorsqu'un antipsychotique est utilisé, la dose de départ doit être d'environ un quart de la dose de départ habituelle pour adultes et elle doit être augmentée progressivement, avec une surveillance fréquente de la réponse et des effets indésirables. Une fois que le patient répond, la dose doit être diminuée, si possible, à la dose efficace la plus faible. Le médicament doit être arrêté s'il est inefficace. Les données des essais cliniques relatives à la posologie, à l'efficacité et à la sécurité de ces médicaments chez le patient âgé sont limitées.
Les antipsychotiques peuvent réduire les états paranoïaques, mais ils peuvent aggraver une confusion mentale (voir aussi Médicaments antipsychotiques: antipsychotiques conventionnels). Les patients âgés et particulièrement les femmes, présentent une augmentation du risque de dyskinésies tardives, qui sont souvent irréversibles. Une sédation, une hypotension orthostatique, des effets anticholinergiques et une akathisie (agitation motrice subjective) peuvent survenir chez 20% des adultes âgés prenant un antipsychotique, et un parkinsonisme induit par les médicaments peut persister pendant 6 à 9 mois après l'arrêt du médicament.
Un dysfonctionnement extrapyramidal peut se développer même lorsque des antipsychotiques de deuxième génération (p. ex., l'olanzapine, la quétiapine, la rispéridone) sont utilisés, en particulier à des doses plus élevées. Les risques et les avantages de l'utilisation d'un antipsychotique doivent être discutés avec le patient ou avec la personne en charge des soins. Les antipsychotiques ne doivent être envisagés en cas de problèmes de comportement que lorsque les options non pharmacologiques ont échoué et que les patients représentent une menace pour eux-mêmes ou les autres.
Anxiolytiques et hypnotiques
Les causes de l'insomnie doivent être recherchées et traitées avant d'utiliser des hypnotiques. Des mesures non pharmacologiques, comme les thérapies cognitivo-comportementales et l'hygiène du sommeil (p. ex., éviter les boissons contenant de la caféine, limiter la sieste durant la journée, modifier l'heure du coucher), doivent être essayées en premier lieu. L'utilisation à court terme de certains médicaments pour l'insomnie peut être plus sûre que d'autres et présente des preuves d'efficacité chez les personnes âgées. Ces médicaments comprennent la doxépine à faible dose (jusqu'à 6 mg), le daridorexant, le lemborexant, le suvorexant et le rameltéon. Les hypnotiques non benzodiazépiniques (p. ex., le zolpidem, l'eszopiclone, le zaleplon) et les benzodiazépines à courte, intermédiaire et longue durée d'action sont associés à un risque accru de troubles cognitifs, de confusion, de chutes, de fractures et d'accidents de la circulation chez les personnes âgées et doivent être évités pour le traitement de l'insomnie. Les benzodiazépines peuvent être appropriées dans le traitement de l'anxiété ou des crises de panique de la personne âgée.
La durée du traitement par anxiolytiques ou hypnotiques doit être si possible limitée, en raison du risque de perte d'efficacité et du développement d'une dépendance; leur arrêt peut conduire à un rebond de l'anxiété ou de l'insomnie.
Les antihistaminiques (p. ex., diphenhydramine, hydroxyzine) ne sont pas recommandés en tant qu'anxiolytiques ou hypnotiques du fait de leurs effets anticholinergiques, et en raison d'un développement rapide de la tolérance aux effets sédatifs.
Le buspirone, un agoniste partiel de la sérotonine, peut être efficace dans le traitement de l'anxiété généralisée; les patients âgés tolèrent relativement bien des doses allant jusqu'à 30 mg/jour. La lente apparition de son effet anxiolytique (jusqu'à 2 à 3 semaines) peut être un inconvénient en cas d'urgence.
Digoxine
La digoxine, un glycoside cardiaque, est utilisée pour augmenter la force contractile du myocarde et pour traiter les troubles du rythme supraventriculaires. Cependant, elle doit être utilisée prudemment chez les personnes âgées. Chez l'homme insuffisant cardiaque dont la fraction d'éjection ventriculaire gauche est ≤ 45%, des concentrations sériques de digoxine > 0,8 ng/mL (1,0 nmol/L) sont associées à une mortalité accrue. Les effets indésirables sont généralement liés à son index thérapeutique étroit. Une étude a montré que la digoxine était bénéfique chez la femme lorsque les concentrations sériques étaient comprises entre 0,5 et 0,9 ng/mL (0,6 à 1,2 nmol/L) mais peut être nuisible lorsque leurs taux étaient ≥ 1,2 ng/mL (1,5 nmol/L) (6).
De nombreux facteurs augmentent la probabilité de l'intoxication digitalique chez les personnes âgées. L'insuffisance rénale, la déshydratation temporaire et l'utilisation d'AINS (fréquentes chez les personnes âgées) peuvent réduire la clairance rénale de la digoxine. De plus, la clairance de la digoxine diminue en moyenne de 50% chez le patient âgé qui a une créatininémie normale. Ainsi, si la masse maigre est réduite, comme cela peut survenir avec le vieillissement, le volume de distribution de la digoxine diminue. Par conséquent, le traitement doit être débuté à des posologies faibles (0,125 mg/jour) et celles-ci doivent être adaptées à la réponse clinique et à la digoxinémie (normale de 0,8 à 2,0 ng/mL [1,0 à 2,6 nmol/L]). Cependant, les valeurs de la digoxinémie ne sont pas toujours corrélées à la toxicité potentielle. En outre, les critères de Beers de l'American Geriatric Society® suggèrent d’éviter les doses > 0,125 mg/jour (1) et d'éviter la digoxine pour le traitement de première intention de l'insuffisance cardiaque et de la fibrillation auriculaire. L'arrêt de la digoxine chez les patients cliniquement stables souffrant d'insuffisance cardiaque peut être approprié si le patient reçoit un autre traitement approprié de l'insuffisance cardiaque (7).
Diurétiques
Des doses plus faibles de diurétiques thiazidiques (p. ex., l'hydrochlorothiazide ou la chlorthalidone) peuvent contrôler efficacement l'hypertension chez de nombreuses personnes âgées et présentent un risque moindre d'hypokaliémie et d'hyperglycémie que d'autres diurétiques. Ainsi, une supplémentation en potassium peut être moins souvent nécessaire.
Les diurétiques épargneurs du potassium doivent être utilisés avec prudence chez les personnes âgées; la kaliémie doit être attentivement surveillée, en particulier lorsque ces diurétiques sont administrés avec des inhibiteurs de l'ECA ou des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II ou lorsque le patient a une fonction rénale dégradée.
Références
1. The 2023 American Geriatrics Society Beers Criteria® Update Expert Panel. American Geriatrics Society 2023 updated AGS Beers Criteria® for potentially inappropriate medication use in older adults. J Am Geriatr Soc. 2023;71(7):2052-2081. doi:10.1111/jgs.18372
2. Ruschitzka F, Borer JS, Krum H, et al. Differential blood pressure effects of ibuprofen, naproxen, and celecoxib in patients with arthritis: the PRECISION-ABPM (Prospective Randomized Evaluation of Celecoxib Integrated Safety Versus Ibuprofen or Naproxen Ambulatory Blood Pressure Measurement) Trial. Eur Heart J. 2017;38(44):3282-3292. doi:10.1093/eurheartj/ehx508
3. Writing Committee Members, Joglar JA, Chung MK, et al. 2023 ACC/AHA/ACCP/HRS Guideline for the Diagnosis and Management of Atrial Fibrillation: A Report of the American College of Cardiology/American Heart Association Joint Committee on Clinical Practice Guidelines [published correction appears in J Am Coll Cardiol. 2024 Mar 5;83(9):959. doi: 10.1016/j.jacc.2024.01.020.] [published correction appears in J Am Coll Cardiol. 2024 Jun 25;83(25):2714. doi: 10.1016/j.jacc.2024.05.033.]. J Am Coll Cardiol. 2024;83(1):109-279. doi:10.1016/j.jacc.2023.08.017
4. Grossberg GT, Kohegyi E, Mergel V, et al. Efficacy and Safety of Brexpiprazole for the Treatment of Agitation in Alzheimer's Dementia: Two 12-Week, Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Trials. Am J Geriatr Psychiatry. 2020;28(4):383-400. doi:10.1016/j.jagp.2019.09.009
5. Lee D, Slomkowski M, Hefting N, et al. Brexpiprazole for the Treatment of Agitation in Alzheimer Dementia: A Randomized Clinical Trial. JAMA Neurol. 2023;80(12):1307-1316. doi:10.1001/jamaneurol.2023.3810
6. Adams KF Jr, Patterson JH, Gattis WA, et al. Relationship of serum digoxin concentration to mortality and morbidity in women in the digitalis investigation group trial: a retrospective analysis. J Am Coll Cardiol. 2005;46(3):497-504. doi:10.1016/j.jacc.2005.02.091
7. Lam PH, Liu K, Ahmed AA, et al. Digoxin Discontinuation in Patients With HFrEF on Beta-Blockers: Implication for Future 'Knock-Out Trials' in Heart Failure. Am J Med. 2025;138(3):495-503.e1. doi:10.1016/j.amjmed.2024.10.015