Sialadénite

ParAlan G. Cheng, MD, Stanford University
Vérifié/Révisé févr. 2024
Voir l’éducation des patients

La sialadénite est l'infection bactérienne d'une glande salivaire, habituellement secondaire à un calcul obstructif et/ou à l'hyposécrétion glandulaire. Les symptômes sont une tuméfaction, des douleurs, un érythème cutané et une hypersensibilité. Le diagnostic est clinique. La TDM, l'échographie et l'IRM permettent d'identifier la cause. Le traitement repose sur les antibiotiques.

Étiologie de la sialadénite

La sialadénite se développe habituellement à la suite d'une hyposécrétion salivaire ou d'une obstruction du canal excrétoire mais peut ne pas avoir de cause évidente. Les glandes salivaires les plus importantes sont les parotides, les sous-maxillaires et les sublinguales.

La sialadénite est très fréquente dans la glande parotide et se produit habituellement chez

  • Les patients à la cinquantaine et à la soixantaine

  • Les malades chroniques souffrant de xérostomie

  • Les patients qui ont un syndrome de Sjögren

  • Les adolescents et les jeunes adultes souffrant d'anorexie

  • Les enfants (âgés de 1 à 18 ans) atteints de parotidite juvénile récidivante d'étiologie indéterminée

Le microrganisme le plus souvent en cause est Staphylococcus aureus; d'autres (streptocoques, colibacilles et diverses bactéries anaérobies) sont parfois retrouvés.

L'inflammation de la glande parotide peut également se développer chez les patients qui ont subi une radiothérapie de la cavité buccale ou une thérapie à l'iode radioactif en cas de cancer de la thyroïde (1, 2, 3). Bien que parfois décrite comme une sialoadénite, cette inflammation est rarement une infection bactérienne, en particulier en l'absence de fièvre. La parotidite juvénile récidivante est un trouble d'étiologie inconnue qui touche les enfants (le plus souvent âgés de 4 à 6 ans) et qui guérit souvent à la puberté. L'allergie, l'infection, l'hérédité génétique et les maladies auto-immunes n'ont pas été confirmées comme causes. À l'exception des oreillons, la parotidite juvénile récidivante reste la deuxième forme de parotidite la plus fréquente chez l'enfant (4).

Références pour l'étiologie

  1. 1. Erkul E, Gillespie MB: Sialendoscopy for non-stone disorders: the current evidence. Laryngoscope Investig Otolaryngol 1 (5):140–145, 2016. doi: 10.1002/lio2.33

  2. 2. An YS, Yoon JK, Lee SJ, et al: Symptomatic late-onset sialadenitis after radioiodine therapy in thyroid cancer. Ann Nucl Med 27 (4):386–391, 2013. doi: 10.1007/s12149-013-0697-5

  3. 3. Kim YM, Choi JS, Hong SB, et al: Salivary gland function after sialendoscopy for treatment of chronic radioiodine-induced sialadenitis. Head Neck 38 (1):51–58, 2016. doi: 10.1002/hed.23844

  4. 4. Schwarz Y, Bezdjian A, Daniel SJ: Sialendoscopy in treating pediatric salivary gland disorders: a systematic review. Eur Arch Otorhinolaryngol 275 (2):347–356, 2018. doi: 10.1007/s00405-017-4830-2

Symptomatologie de la sialadénite

Le début est brutal avec fièvre, frissons, douleur et tuméfaction unilatérale en cas de sialadénite. La glande salivaire est indurée, douloureuse dans son ensemble avec un érythème et un œdème de la peau en regard. Le pus peut souvent être évacué du canal en pressant la glande et doit être mis en culture. Un abcès sera suspecté en cas d'œdème focalisé.

Diagnostic de la sialadénite

  • TDM, échographie ou IRM

La TDM, l'échographie et l'IRM peuvent confirmer la sialadénite ou l'abcès qui n'est pas évident cliniquement bien que l'IRM puisse méconnaître une lithiase obstructive. Si le pus peut être exprimé du canal de la glande affectée, il est envoyé pour coloration de Gram et culture.

Traitement de la sialadénite

  • Antibiotiques antistaphylococciques

  • Mesures locales (p. ex., sialagogues, compresses chaudes)

Le traitement initial de la sialadénite repose sur les antibiotiques actifs contre S. aureus (p. ex., dicloxacilline, 250 mg par voie orale 4 fois/jour, une céphalosporine de 1ère génération ou la clindamycine), adaptés selon les résultats des cultures. Avec l'augmentation de l'incidence de la résistance à la méthicilline de S. aureus, particulièrement chez les personnes âgées vivant dans les établissements de long séjour, la vancomycine est souvent nécessaire. Les bains de bouche à la chlorhexidine à 0,12% 3 fois/jour permettront de réduire la charge bactérienne dans la cavité buccale et de favoriser l'hygiène buccale.

L'hydratation, les sialagogues (p. ex., jus de citron, bonbons durs ou d'autres substances stimulant la sécrétion de salive), des compresses chaudes, le massage de la glande et une bonne hygiène buccale sont également importants. Les abcès doivent être drainés.

Parfois, une parotidectomie superficielle, une ligature du canal parotidien ou une exérèse de la glande sous-maxillaire sont indiquées en cas de sialadénite chronique ou récidivante.

Autres infections des glandes salivaires

Les oreillons provoquent souvent un gonflement des parotides (voir tableau Causes d'augmentation de volume de la glande parotide et des autres glandes salivaires).

Les patients qui présentent une infection par le VIH ont souvent une tuméfaction parotidienne due à un ou plusieurs kystes lymphoépithéliaux.

La maladie des griffes du chat provoquée par une infection à Bartonella touche souvent des ganglions lymphatiques parotidiens et peut infecter les glandes parotides par contiguïté. Bien que la maladie des griffes du chat soit localisée, le traitement antibiotique est souvent nécessaire et l'incision avec drainage est indiquée en cas d'abcès.

Les infections à mycobactéries atypiques des amygdales ou des dents peuvent se disséminer de façon contiguë vers les principales glandes salivaires. L'intradermo-réaction à la tuberculine peut être négative et le diagnostic peut nécessiter une biopsie et une culture tissulaire à la recherche de bactéries acido-résistantes. Les recommandations thérapeutiques sont controversées. Les options possibles sont la mise à plat chirurgicale avec curetage, l'exérèse complète des tissus infectés et/ou les traitements médicamenteux antituberculeux (rarement nécessaires).

Les glandes salivaires peuvent également être impliquées dans la sarcoïdose et la maladie liée aux IgG4. Le syndrome de Sjögren peut se manifester par un gonflement des glandes parotides ou sous-maxillaires

quizzes_lightbulb_red
TESTEZ VOS CONNAISSANCESTake a Quiz!
Téléchargez l’application Manuel MSD. ANDROID iOS
Téléchargez l’application Manuel MSD. ANDROID iOS
Téléchargez l’application Manuel MSD. ANDROID iOS