Une prothèse de membre est un membre artificiel qui remplace un membre manquant, généralement après une amputation.
Les principales causes d’amputation d’un membre sont les suivantes :
Maladie des vaisseaux sanguins (vasculaire), en particulier due au diabète ou à une maladie artérielle périphérique
Cancer
Blessure (par exemple, à la suite d’un accident de la route, d’un accident lié au travail ou d’opérations militaires)
Malformation congénitale
Aux États-Unis, environ 1 personne sur 200 vit actuellement avec un membre en moins, et environ 500 amputations sont pratiquées chaque jour. Cette proportion est susceptible d’augmenter, car plus la population vieillit, plus le nombre de personnes à développer un diabète et une maladie vasculaire est important.
Le port d’une prothèse (membre artificiel) est souvent recommandé aux personnes qui ont fait l’objet d’une amputation pour remplacer le membre amputé. Au minimum, une prothèse doit permettre à la personne de réaliser les activités quotidiennes (telles que marcher, manger et s’habiller) de façon indépendante et aisément. Au mieux, une prothèse peut permettre à la personne de fonctionner aussi bien ou presque qu’avant l’amputation.
La pose réussie d’une prothèse est plus probable lorsque l’équipe clinique est composée de nombreux types de professionnels différents, selon les besoins de la personne. Les membres de l’équipe centrale comprennent au minimum le chirurgien, le prothésiste et un kinésithérapeute. Les prothésistes sont des experts qui évaluent les capacités fonctionnelles globales de la personne et qui développent un plan de traitement prothétique, qui comprend la conception, la prise de mesures, la fabrication et l’adaptation de la prothèse, ainsi que les soins de suivi à vie pour entretenir la prothèse et fournir des conseils et des instructions sur les soins. Dans les cas plus complexes, l’équipe peut également inclure un médecin rééducateur, un ergothérapeute, un assistant social, un psychologue et des membres de la famille de la personne.
La personne peut avoir des inquiétudes concernant le passage au contrôle de sécurité à l’aéroport avec une prothèse. Le personnel de sécurité ne demande généralement pas aux personnes qui portent une prothèse de la retirer. Et le cas échéant, ils sont obligés de le faire dans un cadre privé, car cela nécessite généralement de retirer certains vêtements. Il peut être utile pour le prothésiste d’écrire une lettre indiquant que la prothèse contient des composants métalliques et un microprocesseur, et que le fait de retirer la prothèse pendant plus de 10 à 15 minutes pourrait empêcher la personne de la remettre en place en raison de l’augmentation du volume de liquide dans le membre résiduel.
Objectifs
Les objectifs vont d’une mobilité simple à la capacité à participer à une activité à fort impact, comme la course à pied et le saut. Les composants de la prothèse sont personnalisés pour aider la personne à atteindre ses objectifs individuels. Les progrès réalisés au niveau des matériaux de rembourrage, de la conception de l’emboîture prothétique et des technologies des composants des pieds, des chevilles, des genoux, des mains, des poignets et des coudes ont permis d’améliorer de manière significative le confort et la fonction des prothèses. Lors de l’ajustement de la prothèse, le prothésiste fait en sorte de s’assurer que la personne ne souffre d’aucun inconfort, qu’elle est stable en position debout et lors de la marche, et qu’elle est capable d’atteindre ses objectifs individuels.
Les personnes amputées qui sont fortement motivées et par ailleurs en bonne santé peuvent accomplir de nombreux exploits extraordinaires (par exemple, sauter en parachute, gravir des montagnes, participer à des triathlons, pratiquer pleinement des sports ou reprendre un emploi exigeant ou un service actif dans l’armée). Qu’une prothèse soit utilisée uniquement pour la mobilité essentielle ou pour des activités plus exigeantes, elle peut apporter des bénéfices psychologiques profonds et améliorer la qualité de vie.
L’utilisation réussie d’une prothèse dépend des facteurs suivants :
Les autres pathologies de la personne
Les capacités physiques et cognitives de la personne
Les caractéristiques du membre résiduel
L’ajustement de l’emboîture de la prothèse et la connexion avec le corps
L’ajustement de la prothèse est une compétence spécialisée. De plus, il peut être difficile pour les personnes de faire les ajustements physiques et mentaux nécessaires pour fonctionner avec la prothèse. Ainsi, l’ensemble du processus de sélection et d’ajustement des composants, et d’évaluation de la fonction globale de la prothèse est difficile et nécessite beaucoup de temps. Toutes les personnes ne sont pas candidates à tous les types de prothèses.
Niveaux d’amputation
L’amputation peut concerner un membre entier ou une partie de celui-ci. Les médecins prennent en compte de nombreux facteurs lors de l’amputation d’un membre. Il est très important de :
Retirer les tissus nécrosés (morts) ou infectés
S’assurer que l’afflux sanguin dans le membre résiduel est suffisant
Autres considérations importantes :
Préserver autant que possible les muscles et leurs insertions osseuses
Stabiliser les os
Couvrir l’extrémité du membre résiduel avec du muscle
Préparation à l’amputation
Faire l’objet d’une amputation est un processus difficile pour les personnes. La perte d’un membre est non seulement difficile sur le plan physique, mais elle entraîne également une altération de l’image d’elles-mêmes des personnes après avoir perdu une partie « d’elles-mêmes ». Les médecins et les prothésistes essayent de préparer les personnes et leur famille en expliquant pourquoi une amputation est nécessaire et ce qui se passera avant et après l’amputation, ainsi que pendant le processus d’ajustement de la prothèse. Les personnes qui comprennent le processus et qui ont des attentes réalistes quant aux difficultés auxquelles elles pourraient être confrontées et aux résultats les plus probables sont plus susceptibles de persévérer et d’obtenir de meilleurs résultats. Les médecins font parfois en sorte que les personnes puissent discuter avec quelqu’un qui a déjà fait l’objet d’une amputation et s’y est bien adapté.
Avant l’intervention chirurgicale, les médecins essayent de faire en sorte que les personnes soient dans le meilleur état de santé possible. Ils essayent de résoudre autant que possible les problèmes médicaux existants, tels qu’une mauvaise nutrition, un diabète et une maladie cardiaque ou pulmonaire. Comme le tabagisme interfère avec la cicatrisation, il est important de prendre des mesures de sevrage tabagique. Si le temps le permet, les personnes affaiblies ou fragilisées peuvent avoir recours à la kinésithérapie et au sport pour se renforcer et gagner en souplesse.
Après l’intervention chirurgicale
Immédiatement après l’intervention chirurgicale, l’équipe médicale commence à prendre des mesures visant à :
Préserver l’amplitude de mouvement des articulations pour qu’elles ne se rigidifient pas
Maintenir ou augmenter la force et la condition physique globale des personnes
Gérer le gonflement (œdème) du membre résiduel
Lorsque la cicatrisation le permet, les personnes doivent commencer à désensibiliser l’extrémité du membre résiduel en la massant, en la tapotant, en appliquant y des vibrations et en commençant à s’appuyer dessus.
L’ajustement de la prothèse peut commencer lorsque la cicatrisation de la plaie est assez avancée et que le gonflement a suffisamment diminué, à condition que la personne dispose d’une force globale et d’une mobilité articulaire suffisantes. L’ajustement de la prothèse est généralement réalisé environ 7 à 10 semaines après l’amputation.
Le membre résiduel continue à évoluer pendant 6 à 18 mois après l’amputation, car du liquide continue de s’évacuer et les muscles sont remodelés. Bien que ces changements soient continus, les prothésistes peuvent ajuster une ou plusieurs emboîtures provisoires jusqu’à ce que le membre résiduel se stabilise. Une fois que le membre résiduel semble proche de sa taille et de sa forme définitives, les prothésistes procèdent à l’ajustement d’une prothèse définitive. Une prothèse provisoire permet aux personnes de s’habituer à la pression et à la force impliquées dans l’utilisation d’une prothèse.
La rééducation précoce facilite la récupération et favorise une utilisation réussie de la prothèse (voir Rééducation après l’amputation d’un membre). Lorsque cela est possible pour les personnes dont l’amputation est programmée, la rééducation commence avant l’amputation. Pour les personnes dont l’amputation est réalisée sans avoir été programmée (par exemple, en raison d’une blessure survenue lors d’un accident de la route ou d’une opération militaire), la rééducation commence dès le premier jour suivant la chirurgie.
Complications après une amputation
Les complications peuvent inclure une douleur persistante dans le membre résiduel, un retard de cicatrisation souvent dû à une mauvaise circulation sanguine, des déchirures cutanées, une infection cutanée, et un œdème du membre résiduel. Ces complications peuvent être dues à un problème au niveau du membre résiduel ou de la prothèse et/ou de l’emboîture.
Informations supplémentaires
Les ressources suivantes, en anglais, peuvent être utiles. Veuillez noter que le Manuel n’est pas responsable du contenu de ces ressources.
Amputee Coalition (Coalition des amputés) : Informations visant à promouvoir la prévention de la perte de membres et à sensibiliser, soutenir et défendre les personnes touchées par une perte de membre
U.S. Department of Veterans Affairs (Département américain des affaires des anciens combattants) : Services prothétiques et de rééducation : Ressources concernant les politiques et programmes nationaux de rééducation médicale et les services de prothèses et d’aides sensorielles qui favorisent la santé, l’indépendance et la qualité de vie des vétérans handicapés