Parties des prothèses

ParJan J. Stokosa, CP, American Prosthetics Institute, Ltd
Vérifié/Révisé mars 2024
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    Une prothèse de membre comporte quatre parties principales :

    • Interface

    • Suspension

    • Composants structurels

    • Composants esthétiques

    Interface entre le membre résiduel et la prothèse

    La prothèse est reliée au corps par contact cutané direct ou par le biais d’une interface composée de plusieurs fines couches de matériaux amortissants placées sur le membre résiduel.

    Un manchon en gel amortissant, porté sur le membre résiduel, protège la peau et permet de répartir la pression. Des interfaces moulées personnalisées peuvent être nécessaires lorsque le membre résiduel a des contours irréguliers (par exemple, cicatrices profondes, os pointus ou brûlures). Idéalement, les personnes doivent disposer de deux interfaces identiques pour pouvoir alterner au quotidien. Alterner entre deux interfaces permet d’en maintenir l’élasticité et la forme et d’améliorer leur durabilité. Il est généralement recommandé de remplacer les interfaces tous les 6 mois, voire tous les 3 à 4 mois pour les personnes très actives.

    Une chaussette de prothèse peut être portée au lieu d’un manchon en gel ou en complément de celui-ci. Les chaussettes se composent de laine, de nylon ou de tissus synthétiques, parfois avec un gel inclus dans les couches de tissu. Les chaussettes sont disponibles en différentes épaisseurs (couches). Il est normal que la taille du membre résiduel varie au fil de la journée, selon les activités pratiquées, les conditions météorologiques et d’autres facteurs. Les chaussettes de prothèse et des coussinets spéciaux sont utilisés pour gérer ces changements. En plaçant une ou plusieurs chaussettes de différentes épaisseurs ou en enlevant les chaussettes, la personne peut adapter l’ajustement de l’emboîture pour la rendre plus confortable, en fonction des changements de taille du membre résiduel au cours de la journée. Si les chaussettes de prothèse ou les coussinets spéciaux ne permettent pas d’obtenir un confort ou une stabilité suffisants, le prothésiste (spécialiste qui conçoit, mesure, fabrique et ajuste les prothèses) peut ajuster l’emboîture.

    Suspension

    La suspension fait référence au dispositif qui maintient la prothèse au membre résiduel. Certaines matières utilisées pour l’interface en gel sont mieux adaptées à certains systèmes de suspension spécifiques (valve d’aspiration, tige ou suspension à vide).

    Les systèmes de suspension suivants sont fréquemment utilisés :

    • À vide : Une pompe à vide électrique ou mécanique extrait l’air de l’emboîture. Il s’agit de la méthode la plus efficace pour maintenir la prothèse contre le membre résiduel, et elle permet également de stabiliser la quantité de liquide présente dans le membre résiduel. Les matériaux de l’interface en gel à base d’uréthane sont privilégiés pour ce type de système de suspension.

    • Dépressurisation passive : Lorsque le membre résiduel est placé dans l’emboîture, l’air est expulsé. Un joint étanche placé au-dessus empêche l’air de pénétrer, ce qui crée une succion. Une valve unidirectionnelle peut être placée au fond de l’emboîture pour permettre à l’air de sortir.

    • Interface avec tige d’ancrage : Un manchon amortissant, équipé au fond d’une tige de suspension en acier inoxydable amovible et ajustable, est inséré dans un mécanisme d’ancrage au fond de l’emboîture en plastique. Pour retirer la prothèse, la personne appuie sur un bouton qui relâche la tige.

    • Anatomique : Les extrémités bosselées des os, comme au niveau du genou, de la cheville ou du coude, peuvent être utilisées pour maintenir l’emboîture contre le membre résiduel.

    • Ceintures et harnais : Une ceinture et/ou un harnais peuvent être utilisés pour maintenir la prothèse si la personne ne supporte pas les systèmes de suspension à vide, d’aspiration ou de tige, ou si elle les trouve trop complexes.

    Composants structurels d’une prothèse de membre

    Les composants de base d’une prothèse comprennent :

    • Emboîture (réceptacle en plastique destiné à accueillir le membre résiduel)

    • Extrémité (main ou pied)

    • Articulation (poignet, coude, épaule, cheville, genou ou hanche)

    • Module de liaison, qui relie l’extrémité et l’articulation à l’emboîture

    L’emboîture est le composant le plus important, car elle constitue le point d’appui du corps et transmet la pression et les forces qui accompagnent le mouvement au membre résiduel.

    En ce qui concerne les membres inférieurs, des chevilles et des genoux contrôlés par microprocesseur peuvent offrir de meilleurs résultats en termes de sécurité, de stabilité et de réduction de la dépense d’énergie, et de la sollicitation des articulations voisines et de la colonne vertébrale.

    En ce qui concerne les membres supérieurs, les prothèses mécaniques de propre force nécessitent une épaule et un bras totalement fonctionnels pour utiliser le câble de traction qui contrôle la main ou le crochet de la prothèse. Les prothèses de membre supérieur myoélectriques ne nécessitent pas que l’épaule et le bras soient totalement fonctionnels et s’appuient plutôt sur les signaux électriques naturels des muscles de la personne. Les électrodes présentes dans l’emboîture détectent l’activité musculaire et transmettent les signaux qui permettent d’activer la main, le poignet et/ou le coude. Aucun autre mouvement du corps n’est nécessaire.

    Apparence d’une prothèse de membre

    Certaines personnes choisissent d’avoir une prothèse qui a un aspect naturel. Les techniciens appliquent et mettent en forme un matériau souple à base de mousse, dont la consistance rappelle les muscles et les tissus humains, par-dessus les composants en plastique et en métal. Ce matériau permet de limiter les dégâts sur les vêtements et peut prendre la forme d’un membre naturel de la personne.

    De la peau synthétique peut être appliquée sur la forme anatomique en utilisant une couleur qui correspond à la carnation de la personne.

    Certaines personnes, en particulier les athlètes pendant les compétitions, préfèrent ne pas utiliser de forme anatomique et de peau synthétique, et laisser les composants en plastique et métal exposés. Cela permet d’alléger la prothèse et de réaliser des ajustements plus précis qui peuvent améliorer les performances.

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