Le virus West Nile est un flavivirus qui est à présent la principale cause d'encéphalite à arbovirus aux États-Unis. La plupart des patients n'ont pas ou peu de symptômes. Environ 1 patient sur 150 développe une infection sévère impliquant le système nerveux central. Le diagnostic repose sur le test sérologique. Le traitement est un traitement de support avec une surveillance stricte des infections graves.
Le virus West Nile a été introduit aux États-Unis en 1999 à New York. Il est à présent dans les 48 États contigus (pas en Alaska), dans le sud du Canada, au Mexique, en Amérique Centrale et du Sud et dans les Caraïbes. Le virus West Nile est également largement répandu en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe du Sud, en ex-Union soviétique, en Inde et en Indonésie.
Le virus West Nile est présent chez de nombreuses espèces d'oiseaux. De nombreux oiseaux infectés sont asymptomatiques, mais d'autres, en particulier les corneilles et les geais, sont malades et meurent et sont donc probablement un indicateur de la maladie dans une région. Les chevaux infectés par le virus West Nile peuvent tomber malades et mourir. La survenue de cas équins est une bonne indication de la transmission du virus West Nile dans une région. Un vaccin équin est disponible. Le virus se transmet entre les oiseaux et les humains principalement par le moustique culex, mais peut également être transmis par transfusion sanguine, transplantation d'organes ou parfois par voie transplacentaire à un fœtus.
Symptomatologie du virus du Nil occidental
La plupart (4 sur 5) des patients infectés par le virus West Nile n'ont aucun symptôme. Environ 1 sur 5 développe une fièvre associée à d'autres symptômes tels que des céphalées, des courbatures, des douleurs articulaires, des vomissements, une diarrhée ou une éruption cutanée. Environ 1 patient sur 150 développe une atteinte sévère du système nerveux central avec encéphalite, méningite ou paralysie flasque (Centers for Disease Control and Prevention [CDC]: West Nile Virus). Les symptômes de l'infection du système nerveux central comprennent une fièvre élevée, des céphalées, une raideur de la nuque, une stupeur, une désorientation, un coma, des tremblements, des convulsions, une faiblesse musculaire, une perte de vision, un engourdissement et une paralysie. Une maladie grave peut affecter n'importe quel âge, mais les sujets de > 60 ans ou qui ont certaines pathologies chroniques (p. ex., diabète, hypertension) sont plus à risque. Environ 1 sujet sur 10 présentant une atteinte grave du système nerveux central décède (CDC: West Nile Virus; Clinical Evaluation & Disease).
Une paralysie flasque aiguë peut survenir qui est habituellement cliniquement et pathologiquement identique à celle de la poliomyélite, avec des lésions des cellules de la corne antérieure. La paralysie flasque aiguë due au virus West Nile (virus du Nil occidental) peut survenir sans fièvre ni prodrome viral apparent et se présente souvent comme une parésie ou une paralysie isolée des membres et peut évoluer vers une paralysie respiratoire nécessitant une ventilation mécanique.
La plupart des sujets qui ont une fièvre et des myalgies typiques guérissent complètement, mais la fatigue et la faiblesse peuvent durer des semaines ou des mois. Les patients qui guérissent d'une encéphalite à virus West Nile ou d'une paralysie flasque aiguë ont souvent des déficits neurologiques résiduels.
Diagnostic du virus du Nil occidental
Tests sérologiques
L'infection par le virus West Nile est diagnostiquée par la découverte d'anticorps IgM spécifiques du virus West Nile dans le sérum ou le liquide céphalorachidien. Ces anticorps sont habituellement détectables 3 à 8 jours après le début de la maladie et persistent pendant 30 à 90 jours, mais une persistance plus longue a été documentée. Des résultats faussement positifs peuvent résulter d'une réaction croisée des anticorps due à une infection par d'autres flavivirus, à une vaccination récente par des vaccins contre les flavivirus (fièvre jaune ou encéphalite japonaise) ou à une réactivité non spécifique.
Les tests de séro-neutralisation par réduction des plaques (plaque reduction neutralization test, PRNT) effectués dans des laboratoires de référence, dont certains laboratoires de santé publique et le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), peuvent permettre de diagnostiquer les flavivirus infectants spécifiques, dont le virus West Nile. Les tests de séro-neutralisation par réduction des plaques (plaque reduction neutralization test, PRNT) peuvent également confirmer une infection aiguë en mettant en évidence un changement de quadruple ou plus du titre d'anticorps de neutralisation spécifique du virus West Nile entre les prélèvements sériques de phase aiguë et de convalescence prélevés à 2 à 3 semaines d'intervalle.
Des cultures et des tests viraux pour détecter l'ARN viral (p. ex., reverse transcriptase-polymerase chain reaction [RT-PCR]) peuvent être effectués sur le sérum ou le liquide céphalorachidien et utilisés pour confirmer l'infection.
Traitement du virus du Nil occidental
Soins de support
Les soins de support en cas de maladie grave par le virus West Nile virus comprennent
Surveillance étroite des patients présentant une encéphalite à la recherche d'une hypertension intracrânienne et de convulsions
Surveillance étroite des patients qui ont une encéphalite ou une paralysie flasque aiguë à la recherche d'une incapacité à protéger leurs voies respiratoires
Ventilation mécanique si nécessaire
Une insuffisance respiratoire aiguë peut se développer rapidement et une assistance ventilatoire prolongée peut être nécessaire.
Prévention du virus du Nil occidental
Programmes publiques de lutte contre les moustiques
Mesures de protection individuelle pour éviter les piqûres de moustiques
Aucun vaccin contre le virus West Nile n'est autorisé pour une utilisation chez l'homme.
Des mesures de protection individuelle oivent être utilisées pour diminuer l'exposition aux moustiques infectés, dont le diéthyltoluamide (DEET), les moustiquaires et les vêtements de protection.
Le sang et certains donneurs d'organes sont dépistés à la recherche du virus West Nile par des tests basés sur les acides nucléiques. Les professionnels de santé doivent rester vigilants en ce qui concerne la possible transmission du virus West Nile par transfusion sanguine ou transplantation d'organe.
Il n'existe aucune preuve que les humains contractent l'infection par le virus West Nile en manipulant des oiseaux morts ou infectés, mais le CDC recommande toujours de porter des gants lors de la manipulation des oiseaux morts (ou de tout animal).
Points clés
Le virus West Nile est répandu par les oiseaux et transmis à l'homme par la piqûre d'un moustique infecté.
La plupart des patients ont des symptômes légers ou absents, mais certains développent une infection sévère impliquant le système nerveux central.
Le diagnostic repose sur les tests sérologiques de recherche des IgM spécifiques du virus du Nil occidental ou sur les tests de neutralisation par réduction des plaques qui montrent une augmentation significative entre les IgG aiguës et de convalescence.
Les patients qui développent une infection sévère doivent être étroitement surveillés à la recherche d'une pression intracrânienne élevée, d'une incapacité à protéger leurs voies respiratoires et d'une défaillance respiratoire nécessitant une ventilation mécanique.
Plus d'information
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Centers for Disease Control and Prevention: West Nile virus: Information for health care providers on prevention, diagnosis and reporting, and treatment of West Nile virus