La scintigraphie radio-isotopique est un type d’imagerie médicale qui produit des images en détectant les rayonnements après l’administration d’une substance radioactive.
Au cours d’une scintigraphie radio-isotopique, une petite quantité d’un radio-isotope fixé à une autre substance (appelés ensemble, traceur radioactif) est administrée, généralement par injection. Le radio-isotope émet de petites quantités de rayonnements qui sont mesurées pendant l’examen pour créer des images. Contrairement aux autres types d’imagerie médicale, la scintigraphie radio-isotopique peut parfois fournir des informations sur le fonctionnement d’un tissu, ainsi que sur son aspect.
(Voir aussi Présentation des examens d’imagerie.)
Déroulement de la scintigraphie radio-isotopique
Marquage avec un radio-isotope
En imagerie, un radio-isotope est utilisé pour marquer une substance qui s’accumule dans une partie spécifique du corps. Différentes substances sont utilisées en fonction de la partie du corps à examiner.
Une substance peut s’accumuler parce que le corps l’utilise (la métabolise), comme pour les substances suivantes :
L’iode est utilisé pour produire les hormones thyroïdiennes et s’accumule donc dans la thyroïde.
Le diphosphonate s’accumule à l’endroit où l’os se répare et se reconstruit.
Une substance peut aussi s’accumuler dans une zone spécifique, comme dans les cas suivants :
Les globules rouges s’accumulent dans l’intestin lorsque celui-ci saigne rapidement.
Les globules blancs s’accumulent dans des zones d’inflammation ou d’infection.
Suivre le radio-isotope
L’association du radio-isotope et de la substance qu’il marque est appelée un « traceur radioactif ». Avec l’imagerie, les médecins peuvent voir où le traceur s’accumule et émet un rayonnement, qui est détecté par des scanners ou des caméras spéciaux, tels qu’une caméra gamma. La caméra génère une image plane de l’endroit où le traceur s’accumule. Parfois, un ordinateur analyse le rayonnement pour produire une série d’images bidimensionnelles semblables à des coupes du corps.
Le traceur est généralement injecté dans une veine, mais pour certains examens, le traceur est avalé, inhalé ou injecté sous la peau (par voie sous-cutanée) ou dans une articulation. L’imagerie est réalisée après que le traceur a eu le temps de circuler jusqu’aux tissus cibles (ce qui peut être quasiment immédiat ou prendre jusqu’à plusieurs heures).
Avant, pendant et après la procédure
Avant certains examens, tels qu’une imagerie de la vésicule biliaire, les personnes doivent s’abstenir de manger et de boire pendant plusieurs heures. En général, il n’est pas nécessaire de se dévêtir.
Les personnes doivent rester immobiles pendant l’examen, qui dure en général 15 minutes environ. Cependant, l’examen doit parfois être répété après un certain temps, souvent quelques heures plus tard.
Après l’examen, une prise de boisson importante aide l’organisme à éliminer le radio-isotope. Les activités normales peuvent reprendre immédiatement.
Un radio-isotope dans le corps peut parfois déclencher les détecteurs de radioactivité utilisés aux fins de sécurité. Les détecteurs peuvent se trouver chez la police ou aux alentours des centres de transport et dans d’autres zones de haute sécurité. La durée pendant laquelle le radio-isotope peut déclencher les détecteurs est variable selon le radio-isotope, mais elle est généralement de quelques jours ou moins. Afin de prévenir les problèmes de sécurité, les médecins remettent souvent aux personnes une note indiquant qu’elles ont reçu une scintigraphie radio-isotopique.
Utilisations de la scintigraphie radio-isotopique
La scintigraphie radio-isotopique peut être utilisée pour évaluer de nombreuses parties du corps, comme la thyroïde, le foie et la vésicule biliaire, les poumons, les voies urinaires, les os, le cerveau et certains vaisseaux sanguins.
Parce que le corps métabolise beaucoup des substances (telles que l’iode) utilisées pour marquer le radio-isotope, la scintigraphie radio-isotopique peut parfois fournir des informations sur le fonctionnement d’un tissu, ainsi que sur son aspect.
Divers radio-isotopes sont utilisés pour visualiser différentes parties du corps ou différents types de troubles ; par exemple :
Flux sanguin jusqu’au cœur : Le thallium est utilisé pour montrer le flux sanguin dans les artères qui véhiculent le sang jusqu’au cœur. Par conséquent, il peut aider les médecins à évaluer les coronaropathies. Afin de déterminer le fonctionnement du cœur lorsqu’il travaille beaucoup, les médecins utilisent parfois le thallium pendant une épreuve d’effort, en demandant généralement aux personnes de marcher ou de courir sur un tapis de course. Cet examen peut aussi indiquer si le cœur pompe le sang correctement. Cet examen peut être réalisé après une crise cardiaque pour aider les médecins à estimer le pronostic.
Os : Parce que le technétium, un traceur, s’accumule dans les os, il est utilisé pour visualiser le squelette. Il est utilisé pour vérifier un cancer qui s’est étendu (qui a métastasé) aux os et pour les infections osseuses.
Inflammation : Le technétium ou d’autres radio-isotopes sont utilisés pour marquer les globules blancs, qui se regroupent aux sites d’inflammation ou d’infection. Cet examen aide les médecins à identifier une inflammation ou une infection.
Saignement : Le technétium est utilisé pour marquer les globules rouges. Cet examen aide les médecins à localiser un saignement dans l’intestin.
Vésicule biliaire et canaux biliaires : l’acide iminodiacétique est marqué. Le foie traite ce radio-isotope comme il traiterait la bile. Par conséquent, l’acide iminodiacétique s’accumule là où la bile s’accumule. Cet examen est utilisé pour détecter les obstructions dans les canaux biliaires, les fuites de bile et les troubles de la vésicule biliaire.
La scintigraphie radio-isotopique est également utilisée pour vérifier certains cancers, tels qu’un cancer du poumon qui s’est propagé au foie, le cancer de la thyroïde et le cancer colorectal.
Variantes de la scintigraphie radio-isotopique
Tomographie d’émission monophotonique (SPECT)
La TEMP est similaire à la tomodensitométrie, mais utilise des rayons gamma de radio-isotopes plutôt que des rayons X.
Pour la TEMP, les personnes s’allongent sur une table motorisée. Une caméra gamma rotative prend des images de différents angles (tomogrammes), chacune représentant une tranche du corps, et un ordinateur est utilisé pour les reconstituer en images bidimensionnelles et tridimensionnelles. Ces images aident les médecins à localiser plus précisément les structures et les anomalies.
En fonction de la zone évaluée, on peut demander aux personnes de restreindre la prise de nourriture ou de boisson avant l’examen. Cet examen dure en général de 30 à 90 minutes.
Inconvénients de la scintigraphie radio-isotopique
La quantité d’exposition au rayonnement par la scintigraphie isotopique dépend du radio-isotope utilisé ainsi que de la quantité de celui-ci. Par exemple, pour une visualisation des poumons, la dose est similaire à celle utilisée pour environ 100 radiographies thoraciques à prise de vue unique. D’autres examens peuvent comporter plus ou moins de rayonnement.
La scintigraphie radio-isotopique peut prendre des heures en raison de l’attente nécessaire entre l’injection et la prise d’images, pour donner le temps au radio-isotope d’atteindre le tissu cible.
Les images générées par la scintigraphie radio-isotopique ne sont pas aussi précises que celles des radiographies, de la tomodensitométrie (TDM), de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et de nombreux autres examens d’imagerie.
Comme le rayonnement peut affecter le fœtus, les femmes enceintes ou susceptibles de l’être doivent en avertir leur médecin.