Présentation des soins du post-partum

(Soins après la grossesse et l’accouchement)

ParJulie S. Moldenhauer, MD, Children's Hospital of Philadelphia
Vérifié/Révisé août 2024
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Les faits en bref

Le post-partum, qui désigne les 6 semaines suivant la grossesse et l’accouchement, est la période où la mère retrouve son état initial d’avant la grossesse.

Après l’accouchement, la femme peut s’attendre à des changements physiques et à de nombreuses sensations différentes, dont certaines sont normales et d’autres peuvent nécessiter une prise en charge médicale. Les problèmes de santé graves sont rares après l’accouchement. Les médecins, les sages-femmes et le personnel infirmier discutent avec les femmes des changements post-partum et de ce à quoi elles doivent s’attendre. En général, une consultation de suivi avec un professionnel de santé est programmée 6 semaines après la naissance (et parfois également 2 semaines après la naissance). La femme reçoit également des instructions pour savoir quand appeler un professionnel de santé à propos des symptômes qui peuvent être le signe d’une complication.

Les complications les plus fréquentes après l’accouchement sont les suivantes :

L’hémorragie du post-partum peut se produire aussi bien immédiatement après l’accouchement que jusqu’à 6 semaines plus tard.

Le risque de développer des caillots est augmenté pendant 6 semaines environ après l’accouchement (voir Maladie thromboembolique pendant la grossesse). Les caillots sanguins qui se forment dans les veines profondes des jambes (thrombose veineuse profonde) peuvent passer dans les poumons (embolie pulmonaire), ce qui est une affection potentiellement mortelle.

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Soins au cours des 2 premiers jours suivant l’accouchement

Pendant 1 à 4 heures après l’accouchement, la femme est étroitement surveillée par un médecin, une sage-femme ou un membre du personnel infirmier. Si elle a reçu une anesthésie (péridurale par exemple) ou si elle a eu des problèmes pendant le travail et l’accouchement, elle peut être surveillée pendant plus longtemps, généralement dans une chambre d’hôpital bien équipée avec accès à de l’oxygène, à des liquides administrés par voie intraveineuse (dans une veine) et à des médicaments, si nécessaire.

Pendant la période de surveillance étroite, la tension artérielle, la fréquence cardiaque et la température de la femme sont contrôlées. Normalement, dans les 24 heures qui suivent l’accouchement, le rythme cardiaque de la femme commence à diminuer pour revenir à la normale et sa température peut augmenter légèrement, avant de revenir à la normale au cours des premiers jours.

Le personnel hospitalier s’occupe de prévenir toute douleur et le risque de saignement et d’infection.

Saignements vaginaux

Immédiatement après l’accouchement, les contractions de l’utérus constituent le principal moyen de contrôler les saignements. L’utérus est principalement un organe musculaire, et lorsqu’il se contracte, le muscle comprime les vaisseaux sanguins, ce qui ralentit le saignement.

L’équipe soignante prend des mesures pour prévenir les saignements excessifs. Un médicament appelé ocytocine est généralement administré par voie intraveineuse ou par injection intramusculaire pour stimuler les contractions utérines.

Après l’expulsion du placenta, un membre du personnel infirmier peut masser régulièrement l’abdomen de la femme afin de faciliter les contractions utérines et de les prolonger.

Si la femme perd beaucoup de sang pendant et après l’accouchement, une analyse de sang est réalisée à la recherche d’une anémie.

Douleur ou gonflement du vagin, de la vulve et du périnée

La zone qui entoure l’ouverture du vagin est généralement douloureuse et peut piquer lors de la miction. Les déchirures du périnée (zone située entre le vagin et l’anus) ou les réparations d’épisiotomie peuvent contribuer à la douleur et provoquer un gonflement.

Tout de suite après l’accouchement et pendant les 24 premières heures, de la glace ou des packs réfrigérés peuvent être utilisés pour soulager la douleur et le gonflement. Des crèmes ou des sprays anesthésiants peuvent être appliqués sur la peau si nécessaire. L’utilisation d’un vaporisateur d’eau tiède peut également être apaisante.

La femme doit être prudente lorsqu’elle s’assoit et, si la position assise est douloureuse, elle doit s’asseoir sur un oreiller (un oreiller avec un trou au milieu, comme une bouée, peut être utile).

Miction

La production d’urine augmente souvent de façon significative après l’accouchement, mais revient à la normale après quelques jours.

Les sensations au niveau de la vessie peuvent être diminuées en raison de la pression exercée sur la vessie par la tête du fœtus pendant l’accouchement. Par conséquent, la femme est encouragée à essayer d’uriner régulièrement, au moins toutes les 4 heures. De cette manière, on évite une rétention d’urine, source d’infections vésicales.

Le personnel infirmier ou autre personnel médical peut appuyer doucement sur l’abdomen de la femme ou utiliser un échographe portable pour vérifier la vessie et déterminer si elle est pleine.

Occasionnellement, si la femme ne parvient pas à uriner d’elle-même, un cathéter doit être inséré de façon temporaire dans la vessie afin de vider l’urine. Dans de rares cas, un cathéter à demeure (cathéter laissé en place dans la vessie pendant un certain temps) est nécessaire.

Transit intestinal

La femme est encouragée à aller à la selle dans les 3 premiers jours suivant l’accouchement. Si cela ne se produit pas, les médecins peuvent recommander à la femme de prendre des émollients fécaux ou des laxatifs. Si la peau ou les muscles qui entourent l’anus ont été déchirés pendant l’accouchement, il est important de prendre des émollients fécaux pour éviter toute pression sur cette zone.

La première défécation après l’accouchement peut être difficile, parfois avec des selles dures ou une douleur dans la région anale ou du périnée. Les femmes qui font l’objet d’une césarienne ou qui présentent une douleur sévère peuvent se voir prescrire des analgésiques opioïdes, qui peuvent provoquer une constipation.

De plus, la première défécation peut être retardée de quelques jours, parfois parce que la femme craint de pousser et d’exercer une pression sur les points de suture, ou parce que la vulve ou le périnée sont douloureux ou gonflés.

Les poussées pendant l’accouchement ou la constipation après l’accouchement peuvent entraîner ou aggraver les hémorroïdes, qui peuvent être douloureuses pendant la défécation ou en général. La douleur peut être soulagée par des bains de siège chauds et/ou l’application d’un anesthésique local. Les hémorroïdes disparaissent généralement dans les 2 à 4 semaines.

Régime alimentaire et activité physique

En général, la femme peut manger et boire à tout moment après l’accouchement, sauf si elle a des nausées.

Elle doit se lever et marcher dès que possible.

Douche et bain

Après un accouchement par voie basse, la femme peut prendre une douche dès qu’elle peut se tenir debout sans avoir de vertiges.

Après un accouchement par césarienne, la femme peut prendre une douche une fois le pansement retiré et lorsqu’elle est en mesure de se tenir debout dans la douche sans avoir de vertiges. Il conviendra de prendre soin de ne pas frotter le site d’incision. Les bains doivent être évités tant que les agrafes ou les sutures ne sont pas retirées et que l’incision n’est pas complètement cicatrisée, soit environ 6 semaines après l’accouchement.

Après un accouchement par voie basse ou par césarienne, il ne faudra rien insérer dans le vagin pendant au moins 2 semaines, y compris des tampons et des douches vaginales. Il conviendra d’éviter de pratiquer une activité vigoureuse et de soulever du poids pendant environ 6 semaines.

Médicaments

Après l’accouchement, la femme ressent souvent une douleur au niveau de la région vulvovaginale ou de l’incision de césarienne et peut prendre des médicaments pour soulager la douleur selon les recommandations de son médecin.

Le paracétamol et l’ibuprofène sont des antalgiques relativement sûrs pour la femme qui allaite. La femme qui a besoin de prendre des médicaments pendant l’allaitement doit en parler à son médecin.

Vaccinations

(Voir aussi Vaccins pendant la grossesse, CDC : Recommandations relatives à la vaccination de la femme enceinte et CDC : Les vaccins contre le COVID-19 pendant la grossesse ou l’allaitement.)

Les vaccinations sont recommandées chez certaines femmes après l’accouchement et sont généralement administrées dans les 2 premiers jours (ou avant la sortie de l’hôpital). Une femme peut être vaccinée si le dépistage prénatal montre qu’elle n’est pas immunisée contre une certaine infection ou si elle doit recevoir un vaccin de routine. Certains vaccins (par exemple, les vaccins vivants ou vivants atténués) ne peuvent pas être administrés pendant la grossesse, ils sont donc administrés après l’accouchement, si nécessaire. La plupart des vaccins, à quelques exceptions près (comme le vaccin contre la variole et la plupart des utilisations du vaccin contre la fièvre jaune), peuvent être administrés en toute sécurité pendant la période d’allaitement.

La femme reçoit le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole si elle n’est pas immunisée contre un ou plusieurs de ces virus (il arrive qu’une personne ait été vaccinée auparavant, mais que l’immunité ne se soit pas développée).

La femme enceinte qui n’a jamais eu la varicelle ni reçu le vaccin contre la varicelle doit recevoir la première dose de ce vaccin après l’accouchement, et la seconde 4 à 8 semaines plus tard.

Idéalement, le vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos (dcaT) est administré pendant chaque grossesse, de préférence entre la 27e et la 36e semaine. Si la femme n’a jamais reçu le vaccin dcaT au cours de cette grossesse ou d’une grossesse précédente, ni à l’adolescence ou à l’âge adulte, il doit être administré dans les premiers jours suivant l’accouchement, qu’elle allaite ou non. Si des membres de la famille qui seront en contact avec le nouveau-né n’ont jamais reçu le vaccin dcaT, ils doivent être vaccinés au moins deux semaines avant d’entrer en contact avec le nouveau-né. Le vaccin dcaT protège de la coqueluche et réduit donc le risque que les nouveau-nés non immunisés puissent être infectés.

La femme éligible pour le vaccin contre le papillomavirus humain qui n’a pas été vaccinée ou qui n’a pas terminé la série de vaccins peut être vaccinée après l’accouchement.

Groupe sanguin Rhésus négatif

Si le groupe sanguin de la femme est Rh-négatif et celui de son enfant Rh-positif (incompatibilité Rhésus), on administrera à la femme une injection intramusculaire d’immunoglobuline Rho(D) dans les 3 jours suivant l’accouchement. Ce médicament masque les globules rouges du bébé qui ont pu être transmis à la mère afin que les globules rouges ne déclenchent pas la production d’anticorps par la mère. Ces anticorps peuvent empêcher les grossesses ultérieures.

Avant la sortie de l’hôpital ou de la maternité

Avant de quitter l’hôpital ou la maternité, la mère est examinée. Si la mère et l’enfant se portent bien, ils quittent généralement l’hôpital dans les 24 à 48 heures après un accouchement par voie basse, ou dans les 96 heures après une césarienne. Parfois, la sortie est autorisée dès 6 heures après l’accouchement s’il n’y a pas eu d’anesthésie générale et si aucun problème n’est survenu.

Des consultations de suivi régulières sont programmées, en général à partir de 2 à 8 semaines après l’accouchement. En cas de complications pendant la grossesse ou l’accouchement, la première consultation peut être programmée plus tôt.

Soins au cours des 6 premières semaines suivant l’accouchement

Après l’accouchement, la femme présente de nombreux changements physiques et parfois émotionnels. Les cliniciens fournissent des conseils aux femmes sur les changements à attendre, donnent des instructions sur la manière de gérer ces changements à domicile et leur expliquent quand elles doivent consulter un médecin.

Pertes et saignements vaginaux

Jusqu’à 6 semaines après l’accouchement, la femme présente des saignements vaginaux, puis des pertes qui diminuent de volume et changent de couleur. Le mélange de sang et de pertes après l’accouchement est appelé lochies, lesquelles comportent 3 stades : lochies rubra, lochies serosa et lochies alba. Les saignements vaginaux sont normaux après l’accouchement, mais il est essentiel de reconnaître quand ils sont trop importants ou quand ils peuvent être le signe d’un problème (par exemple, si les saignements s’arrêtent pendant une semaine puis reprennent). Si la femme est préoccupée par un saignement important ou inattendu, elle doit contacter son médecin.

Les saignements peuvent être abondants au cours des premières heures, puis diminuer jusqu’à atteindre le volume de règles abondantes. Les saignements se poursuivent pendant 3 à 4 jours (lochies rubra).

Les pertes vaginales se transforment ensuite en pertes vaginales roses ou brunes (lochies serosa), qui durent environ 14 jours. Environ 1 à 2 semaines après l’accouchement, la croûte qui recouvre le site à l’intérieur de l’utérus où le placenta était fixé se détache, ce qui provoque un saignement abondant, puis un saignement léger qui dure environ 1 à 2 heures.

Ensuite, la couleur des pertes devient blanc-jaunâtre (lochies alba). Cette phase dure jusqu’à 14 jours.

Des serviettes hygiéniques, changées fréquemment, peuvent être utilisées pour absorber les saignements ou les pertes. Les tampons ne doivent pas être utilisés avant 6 semaines après l’accouchement.

Soins de la vulve, du vagin et du périnée

Après un accouchement par voie basse, en particulier s’il y a eu une déchirure ou une épisiotomie et des points de suture, la femme ressent généralement une douleur ou un gonflement au niveau du vagin, de la vulve et du périnée.

Des bains de siège dans de l’eau chaude permettent de soulager la douleur. Ils se prennent en position assise, l’eau recouvrant au moins le périnée et les fesses. Après un bain de siège, la zone doit être complètement séchée avant de mettre des sous-vêtements.

Soins d’une incision de césarienne

Si la femme a fait l’objet d’une césarienne, le pansement est généralement retiré après 1 à 2 jours. Les agrafes chirurgicales ou les sutures non résorbables sont généralement retirées dans un délai de 1 semaine. Les sutures résorbables ou la colle chirurgicale n’ont pas besoin d’être retirées.

Le site d’incision devra être maintenu propre et sec. En cas de rougeur autour de l’incision ou de drainage du sang ou du liquide de l’incision, la femme doit appeler son médecin.

La douleur autour du site d’incision diminue avec le temps. La femme peut recevoir des antalgiques opioïdes pendant les premiers jours suivant l’accouchement. Ensuite, la douleur peut être traitée avec du paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l’ibuprofène). La zone autour de l’incision peut être sensible au toucher ou à la pression pendant quelques mois, et l’engourdissement peut durer encore plus longtemps.

La femme doit éviter de porter des charges lourdes (généralement définies comme tout ce qui est plus lourd qu’un bébé) pendant 6 semaines après la césarienne.

Changements au niveau d’autres parties de l’organisme

L’utérus est encore hypertrophié jusqu’à 4 semaines après l’accouchement. Il est principalement composé de muscle, qui continue à se contracter, ce qui réduit progressivement la taille de l’utérus jusqu’à ce qu’il retrouve sa taille normale. Les contractions peuvent être douloureuses au cours des premiers jours suivant l’accouchement. Normalement, l’utérus peut encore être palpé à travers l’abdomen pendant 1 à 2 semaines après l’accouchement, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment petit pour que la partie supérieure (fond utérin) soit en dessous du niveau de l’os pubien. Les contractions sont exacerbées par l’allaitement. L’allaitement déclenche la production de l’hormone ocytocine. Cette ocytocine stimule la montée de lait (appelé réflexe d’émission du lait) et stimule également les contractions utérines.

La peau et les muscles de l’abdomen sont distendus et lâches après l’accouchement, et le tonus revient progressivement sur plusieurs semaines. Cependant, le tonus de la peau abdominale et des muscles ne revient généralement pas à l’état d’avant la grossesse pendant plusieurs mois, indépendamment de l’activité physique. Même après plusieurs mois, chez de nombreuses femmes, l’abdomen continue à être plus proéminent qu’avant la grossesse.

Les vergetures de la peau de l’abdomen ou des seins ne disparaissent pas, mais elles peuvent s’atténuer progressivement sur une année.

De nombreuses femmes perdent leurs cheveux au cours des premières semaines suivant l’accouchement. Elles peuvent voir tous les cheveux perdus sur leur peigne ou leur brosse, ou dans le siphon de la douche. Pendant la grossesse, comme le taux d’œstrogènes plus élevé entraîne une diminution du nombre de follicules pileux en phase de repos (chute des cheveux pendant cette phase), les cheveux sont plus épais qu’en temps normal. Cependant, après l’accouchement, le taux d’œstrogènes et le cycle de croissance des cheveux reviennent à la normale et les cheveux excédentaires tombent.

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Humeur

Une tristesse (baby blues) est fréquente durant les jours qui suivent l’accouchement. La femme peut aussi se sentir irritable, d’humeur changeante ou anxieuse, et peut avoir du mal à se concentrer ou souffrir de troubles du sommeil (trop ou pas assez). Ces symptômes disparaissent généralement après 1 à 2 semaines. Cependant, si ces symptômes persistent plus de 2 semaines ou interfèrent avec les soins à apporter au nouveau-né ou avec les activités quotidiennes, la femme doit consulter son médecin. Dans ces cas-là, il peut s’agir d’une dépression du post-partum ou d’un autre trouble psychiatrique.

Poids

De nombreuses femmes ne perdent pas de poids immédiatement après l’accouchement, et le poids peut même augmenter au cours des premiers jours. Bien que le bébé et le placenta aient été expulsés, l’utérus est encore hypertrophié. De plus, le poids peut augmenter en raison de l’augmentation du liquide dans le sang due à la grossesse, de l’augmentation du liquide provenant de tout liquide intraveineux reçu pendant le travail et du lait maternel.

Les liquides excédentaires quittent l’organisme par la miction au cours des 2 premières semaines. Le retour au poids d’avant la grossesse prend généralement de 6 à 12 mois, avec une alimentation saine et la pratique d’une activité physique.

Activité physique

La femme peut généralement commencer la pratique d’exercices physiques pour renforcer les muscles abdominaux ou les muscles du plancher pelvien (exercices de Kegel) quelques jours après un accouchement par voie basse, s’il n’y a pas eu de lésion du sphincter anal pendant l’accouchement.

L’accouchement par césarienne est une chirurgie majeure, et la femme ne doit pas reprendre l’exercice physique avant d’avoir eu le temps de se rétablir complètement et de permettre la cicatrisation de l’incision chirurgicale, ce qui prend généralement environ 6 semaines.

La femme peut reprendre ses activités physiques habituelles d’avant la grossesse après l’autorisation de son médecin lors de la visite du post-partum.

Activité sexuelle et planification familiale (contraception)

L’activité sexuelle peut être reprise dès que la femme le souhaite et si elle est à l’aise, bien qu’il soit conseillé d’attendre au moins 6 semaines après l’accouchement ou la guérison complète de toute déchirure ou réparation d’épisiotomie. L’activité sexuelle après un accouchement par césarienne doit être retardée jusqu’à la cicatrisation de l’incision chirurgicale.

Si les rapports sexuels sont douloureux, la femme doit arrêter toute activité sexuelle et contacter son médecin pour un examen. Parfois, les rapports vaginaux sont gênants si la femme allaite, car l’allaitement peut réduire les taux d’œstrogènes et ainsi entraîner une sécheresse vaginale.

En général, la femme qui n’allaite pas reprend son ovulation environ 4 à 6 semaines après l’accouchement. Une fois que l’ovulation a eu lieu, les règles apparaissent environ 2 semaines plus tard. Cependant, l’ovulation peut survenir plus tôt. Certaines femmes débutent une grossesse dès 2 semaines après l’accouchement. La femme qui allaite exclusivement (nourrit son enfant uniquement au lait maternel) a tendance à ovuler et à avoir ses règles plus tard, généralement dans les 6 mois qui suivent l’accouchement, bien que certaines femmes ovulent et aient leurs règles (et débutent une grossesse) aussi rapidement que les femmes qui n’allaitent pas.

Afin de minimiser les probabilités de grossesse, la femme qui a des rapports sexuels avec un ou plusieurs hommes doit commencer à utiliser une contraception avant de reprendre son activité sexuelle. Les professionnels de santé recommandent d’attendre au moins 6 mois, mais de préférence 18 mois, après l’accouchement avant de débuter une autre grossesse.

En cas de vaccination récente contre la rubéole et/ou la varicelle, la femme doit attendre au moins 1 mois avant de débuter une nouvelle grossesse, en raison des risques pour le fœtus.

Les médecins abordent fréquemment les méthodes de contraception avant et après l’accouchement.

Certaines méthodes contraceptives peuvent être instaurées immédiatement après l’accouchement, notamment :

  • Contraceptifs progestatifs (implants, injections ou pilules) : Peuvent être instaurés immédiatement après un accouchement par voie basse ou par césarienne

  • Dispositifs intra-utérins : Une insertion immédiate est possible après un accouchement par voie basse, dans les 10 minutes suivant l’expulsion du placenta

  • Stérilisation féminine : Peut être réalisée au cours de la même procédure que la césarienne ou dans les 1 à 2 jours suivant l’accouchement par voie basse

La plupart des types de contraception peuvent être utilisés même si la femme allaite, bien que les pilules contraceptives (ou anneaux ou patchs) qui contiennent des œstrogènes ne doivent pas être commencées avant 3 semaines après l’accouchement, car les œstrogènes peuvent augmenter le risque de caillots sanguins (thrombose veineuse profonde ou embolie pulmonaire). De plus, la contraception avec des œstrogènes peut temporairement diminuer la quantité de lait produite par la femme. Certaines femmes préfèrent attendre que l’allaitement soit bien établi avant de commencer à utiliser ces méthodes.

Les méthodes hormonales qui sont progestatives, comme certains types de pilules contraceptives, les injections d’acétate de médroxyprogestérone et les implants progestatifs, ont peu ou pas d’effets sur la formation de caillots sanguins et n’ont pas d’effet sur la production de lait. 

Un dispositif intra-utérin (DIU) peut être mis en place immédiatement après l’accouchement par voie basse ou à tout autre moment post-partum.

La femme qui ne souhaite pas débuter une grossesse à l’avenir peut opter pour une stérilisation féminine. Ces interventions chirurgicales consistent à sectionner ou à obstruer les trompes de Fallope pour empêcher les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule et de le féconder. La stérilisation féminine peut être réalisée dans les 1 à 2 jours suivant un accouchement par voie basse (par le biais d’une petite incision sous le nombril), au cours de la même procédure que l’accouchement par césarienne, ou après la période post-partum (6 semaines suivant l’accouchement). Ces procédures sont considérées comme définitives et irréversibles. Les partenaires masculins peuvent également choisir la stérilisation masculine (vasectomie).

Un diaphragme ne peut être mis en place qu’une fois l’utérus revenu à son état normal, en général après 6 à 8 semaines environ. Si une femme a utilisé un diaphragme avant la grossesse, elle doit le faire ajuster après l’accouchement, car il se peut qu’un diaphragme de taille différente soit nécessaire. Si elle a une activité sexuelle avant, elle peut utiliser des mousses ou des gels spermicides et des préservatifs.

Le saviez-vous ?

  • Une femme peut retomber enceinte dès 2 semaines après son accouchement.

Allaitement

Les médecins recommandent à la femme d’allaiter son enfant pendant au moins 6 mois, sans compléter l’allaitement avec d’autres aliments. Elle doit ensuite poursuivre l’allaitement pendant 6 autres mois tout en introduisant d’autres aliments. Après quoi, la femme est encouragée à poursuivre l’allaitement aussi longtemps qu’elle ou son bébé en ont envie.

Si la mère ne peut pas allaiter ou choisit de ne pas le faire, le bébé peut être nourri au biberon avec du lait infantile.

De nombreuses femmes trouvent utile de se familiariser avec l’allaitement avant l’accouchement. Les informations sur l’allaitement peuvent provenir de livres ou de sites Internet, d’un hôpital local, d’une organisation de soutien à l’allaitement ou d’un(e) conseiller(-ère) en allaitement. Souvent, après l’accouchement, un membre du personnel infirmier ou une sage-femme peut aider la femme à apprendre à allaiter.

Instauration de l’allaitement

Pendant les 2 à 6 premiers jours suivant la naissance, les seins produisent du colostrum, épais et généralement jaune. Les seins commencent ensuite à produire du lait. Lors de cette transition (« montée de lait »), les seins sont lourds et chauds, et le lait a une couleur blanche et une consistance plus liquide que le colostrum.

Soins des seins

La mère qui allaite doit apprendre comment positionner le bébé durant la tétée. Si le bébé est mal positionné, les mamelons de la mère pourraient devenir douloureux et se crevasser. Par exemple, il arrive que le bébé rentre sa lèvre inférieure et la suce, ce qui irrite le mamelon. Dans de tels cas, la mère peut faciliter la sortie de la lèvre du bébé à l’aide de son pouce. Pour retirer le mamelon de la bouche de l’enfant, la mère doit d’abord glisser un doigt dans la bouche de l’enfant afin d’interrompre la succion.

Après une tétée, la mère peut laisser le lait sécher naturellement sur les mamelons ou les tapoter doucement. Si elle le désire, elle peut sécher les mamelons avec un sèche-cheveux à faible vitesse. Après l’allaitement, la femme peut appliquer de la lanoline à 100 % sur les mamelons pour les protéger et soulager la douleur.

Lorsqu’une femme allaite, du lait peut s’écouler de ses mamelons. Des compresses de cotons peuvent être portées pour absorber le lait. Les doublures de soutien-gorge en plastique peuvent irriter les mamelons et ne doivent pas être utilisées.

Régime alimentaire au cours de l’allaitement

Pendant l’allaitement, la mère a besoin d’augmenter son apport calorique d’environ 300 à 500 calories par jour. Elle doit également accroître la quantité prise pour la plupart des vitamines et sels minéraux, tels que le calcium. En général, tout ce que la mère doit faire, c’est avoir une alimentation équilibrée (incluant des produits laitiers et des légumes verts à feuilles en suffisance) et continuer à prendre une fois par jour des vitamines prénatales contenant des folates. Les vitamines prénatales doivent contenir au moins 400 microgrammes de folates. La femme qui allaite doit boire suffisamment de liquides pour garantir une production appropriée de lait. La mère ayant un régime alimentaire particulier doit consulter son médecin à propos de la nécessité de prendre des suppléments de vitamines et de sels minéraux, comme de la vitamine B12 dans le cas d’un régime végétarien.

Si la femme qui allaite consomme du poisson, elle doit opter pour des types de poisson pauvres en mercure. Voir Mercure dans les fruits de mer pour de plus amples informations.

Engorgement mammaire

Les seins peuvent augmenter de volume, être durs, tendus et douloureux, car ils sont engorgés (pleins de lait). L’engorgement peut survenir à n’importe quel stade de la production de lait (lactation).

Pour la femme qui allaite, les mesures suivantes peuvent être utiles si ses seins sont engorgés :

  • Mettre l’enfant au sein régulièrement

  • Porter un soutien-gorge d’allaitement 24 heures sur 24

  • Tirer le lait à la main ou à l’aide d’un tire-lait entre les tétées (cependant, cette mesure tend à stimuler la production de lait et à prolonger l’engorgement)

Si les seins sont très enflés, la femme peut tirer son lait juste avant d’allaiter afin de réduire la fermeté des seins et permettre à la bouche du bébé de s’adapter à l’aréole (zone de peau pigmentée autour du mamelon).

Pour la femme qui n’allaite pas ou qui a cessé d’allaiter, les mesures suivantes peuvent être utiles :

  • Porter un soutien-gorge bien ajusté pour exercer une pression sur les seins et contribuer ainsi à la suppression de la production de lait

  • Appliquer des packs de glace et prendre des antalgiques (tels que du paracétamol ou de l’ibuprofène) de façon à réduire l’inconfort jusqu’à ce que la production de lait s’arrête d’elle-même

  • S’abstenir de tirer manuellement le lait, car cela peut augmenter la production de lait en signalant à l’organisme qu’une quantité plus importante de lait est nécessaire

Dans certaines situations, le médecin peut suggérer de prendre un médicament, comme la cabergoline, pour supprimer la production de lait.

Le saviez-vous ?

  • Lorsque les seins sont engorgés de lait, le fait de tirer du lait entre les tétées soulage temporairement la tension, mais dans l’ensemble, cela tend à aggraver l’engorgement, car cela signale à l’organisme qu’une quantité plus importante de lait est nécessaire.

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