Médicaments antiépileptiques

ParBola Adamolekun, MD, University of Tennessee Health Science Center
Vérifié/Révisé janv. 2024
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Aucun médicament ne permet de contrôler tous les types de crises et la réponse aux médicaments varie d'un patient à l'autre. Certains patients ont besoin de plusieurs médicaments. (Voir aussi the practice guideline for the treatment of refractory epilepsy from the American Academy of Neurology and the American Epilepsy Society [1, 2].)

Rarement, un médicament anti-convulsivant efficace pour un type de crise peut aggraver un autre type de crise.

Références générales

  1. 1. Kanner AM, Ashman E, Gloss D, et al: Practice guideline update: Efficacy and tolerability of the new antiepileptic drugs I: Treatment of new-onset epilepsy. Report of the Guideline Development, Dissemination, and Implementation Subcommittee of the American Academy of Neurology and the American Epilepsy Society. Neurology 91 (2):74–81, 2018. doi: 10.1212/WNL.0000000000005755 Epub 2018 Jun 13.

  2. 2. Kanner AM, Ashman E, Gloss D, et al: Practice guideline update summary: Efficacy and tolerability of the new antiepileptic drugs II: Treatment-resistant epilepsy. Epilepsy Curr 18 (4):269–278, 2018. doi: 10.5698/1535-7597.18.4.269

Principes du traitement au long cours

Il existe des principes généraux d'utilisation médicaments anti-épileptiques (également appelés médicaments anticonvulsivants):

  • Un seul médicament, habituellement le 1er ou le 2e essayé, contrôle les crises d'épilepsie chez environ 60% des patients.

  • Si les crises sont difficiles à contrôler, dès le départ (chez 30 à 40% des patients), 2 médicaments peuvent être finalement nécessaires.

  • Si les crises sont rebelles (réfractaires à un essai de 2 médicaments), les patients doivent être adressés à un centre traitant l'épilepsie afin de déterminer s'ils sont candidats à une chirurgie.

Certains médicaments (p. ex., phénylhydantoïne, valproate), administrés en IV ou par voie orale, atteignent la cible thérapeutique très rapidement. D'autres (p. ex., lamotrigine, topiramate) doivent être commencés à des doses relativement faibles avec une augmentation progressive sur plusieurs semaines jusqu'à atteindre la dose thérapeutique standard, qui est fonction de la masse maigre du patient. La posologie doit être adaptée à la tolérance du patient au médicament. Certains patients présentent des symptômes d'intoxication avec des taux sanguins de médicaments faibles; d'autres tolèrent des taux élevés sans symptômes. Si les crises persistent, la posologie journalière du médicament est augmentée par paliers.

La posologie appropriée pour chaque médicament est la plus faible possible permettant le contrôle des crises avec le moins d'effets indésirables indépendamment du taux sanguin du médicament. Les taux sanguins des médicaments ne sont que des lignes directrices. Une fois que la réponse au médicament est connue, suivre l'évolution clinique est plus utile que de mesurer les taux sanguins.

Pièges à éviter

  • Déterminer la dose de médicament sur des critères cliniques (la plus faible possible permettant le contrôle des crises avec le moins d'effets indésirables) indépendamment du taux sanguin.

Si des signes de surdosage surviennent avant que les crises ne soient contrôlées, la posologie est diminuée jusqu'à disparition des signes de surdosage. Ensuite, un autre médicament est progressivement associé à une faible dose jusqu'à ce que les crises soient maîtrisées. Les patients doivent être étroitement surveillés, car les 2 médicaments peuvent interagir, perturbant ainsi le taux de dégradation métabolique de chacun des médicament.s Le médicament initial est ensuite progressivement diminué puis finalement arrêté.

L'utilisation de plusieurs médicaments doit être évitée, car l'incidence d'effets indésirables, la mauvaise observance et des interactions médicamenteuses augmentent de manière importante. L'ajout d'un 2e médicament est utile chez 10% environ des patients, mais le taux d'effets indésirables est plus que doublé. Le taux sanguin des antiépileptiques est altéré par de nombreux autres médicaments et vice-versa. Les médecins doivent être informés des interactions médicamenteuses éventuelles avant de prescrire un nouveau médicament.

Une fois les crises contrôlées, le traitement doit être poursuivi sans interruption jusqu'à ce que le patient n'ait plus de crises pendant au moins 2 ans. À ce moment, il faut envisager d'arrêter le médicament. La plupart des médicaments peuvent être diminués de 10% toutes les 2 semaines.

Une rechute est plus fréquente dans l'un des cas suivants:

  • Épilepsie depuis l'enfance

  • Nécessité d'administrer > 1 médicament pour être libre de crises

  • Antécédents de convulsions pendant la prise d'un médicament antiépileptique

  • Crises à début focal ou myocloniques

  • Encéphalopathie (non évolutive) fixée sous-jacente

  • Résultats anormaux de l'électro-encéphalographie (EEG) au cours de l'année passée

  • Lésions structurelles (vues à l'imagerie)

Les patients qui rechutent lorsqu'ils ne prennent pas de médicaments antiépileptiques doivent être traités indéfiniment.

Choix du médicament pour le traitement à long terme

Les médicaments préférés varient selon le type de crise (voir tableau Choix des médicaments pour traiter les convulsions). D'autres facteurs qui influencent le choix des médicaments comprennent les effets indésirables, les interactions avec d'autres médicaments, les comorbidités, la programmation d'une grossesse et les préférences des patients.

Traditionnellement, les médicaments antiépileptiques étaient classés en groupes anciens et nouveaux, en fonction de la date à laquelle ils sont devenus disponibles. Cependant, certains nouveaux médicaments sont à présent disponibles depuis de nombreuses années.

Les anti-convulsivants à large spectre (qui sont efficaces dans les convulsions à début focal et divers types de convulsions généralisées) comprennent les médicaments suivants

  • Lamotrigine

  • Lévétiracétam

  • Topiramate

  • Valproate

  • Zonisamide

En cas de crises à début focal et de crises généralisées tonico-cloniques, les médicaments anti-convulsivants les plus récents (p. ex., clobazam, clonazépam, ezogabine, felbamate, lacosamide, lamotrigine, lévétiracétam, oxcarbazépine, prégabaline, tiagabine, topiramate, zonisamide) ne sont pas plus efficaces que les médicaments qui ont déjà fait leur preuve. Cependant, les nouveaux médicaments ont souvent moins d'effets indésirables et sont mieux tolérés.

Les spasmes épileptiques (anciennement appelés infantiles), les crises atoniques et les crises myocloniques sont difficiles à traiter. La préférence va au valproate et à la vigabatrine puis au clonazépam. Pour les spasmes épileptiques, les corticostéroïdes administrés pendant 8 à 10 semaines au total sont souvent efficaces. La meilleure option thérapeutique est toujours controversée. L'ACTH (adrenocorticotropic hormone) 20 à 60 unités IM 1 fois/jour peut être utilisée. Un régime alimentaire cétogène (régime très riche en graisse qui entraîne une cétose) peut être utile, mais est difficile à maintenir au long cours.

Dans le cas de l'épilepsie myoclonique juvénile, un traitement à vie par le valproate ou un autre antiépileptique est habituellement recommandé. L'épilepsie myoclonique juvénile peut être aggravée par la carbamazépine, l'oxcarbazépine ou la gabapentine. La lamotrigine peut être utilisée en monothérapie (p. ex., chez la femme en âge de procréer) de deuxième intention ou en traitement d'appoint de l'épilepsie myoclonique juvénile; cependant, elle peut aggraver les crises myocloniques dans certains cas d'épilepsie myoclonique juvénile.

Pour les crises fébriles, un traitement médicamenteux n'est pas recommandé, à moins que l'enfant ne développe des crises en dehors d'un contexte fébrile. Antérieurement, de nombreux médecins prescrivaient du phénobarbital et autres antiépileptiques aux enfants présentant des crises fébriles compliquées pour éviter l'apparition de crises non fébriles, mais ce traitement s'avère inefficace et l'utilisation à long terme de phénobarbital réduit les capacités d'apprentissage.

En cas de crises dues à un sevrage alcoolique, un médicament antiépileptique n'est pas recommandé. La prise en charge du syndrome de sevrage permet d'éviter des crises. Le traitement comprend habituellement une benzodiazépine.

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Effets indésirables

Les différents effets indésirables des anticonvulsivants peuvent influer sur le choix des médicaments pour un patient individuel. Par exemple, les anticonvulsivants cause de prise de poids (p. ex., le valproate) peuvent ne pas représenter la meilleure option chez un patient en surpoids, et le topiramate ou le zonisamide peuvent ne pas être appropriés chez les patients qui ont des antécédents de calculs rénaux.

Certains effets indésirables des anticonvulsivants peuvent être réduits en augmentant progressivement la posologie.

Dans l'ensemble, les anticonvulsivants plus récents présentent des avantages, comme une meilleure tolérance, moins de sédation et moins d'interactions médicamenteuses.

Tous les antiépileptiques peuvent causer une éruption scarlatiniforme ou morbilliforme allergique.

Certains types de crises peuvent être aggravés par certains anticonvulsivants. Par exemple, la prégabaline et la lamotrigine peuvent aggraver les crises myocloniques; la carbamazépine peut aggraver les absences, les crises myocloniques et les crises atoniques.

Certains anticonvulsivants (phénobarbital, carbamazépine, phénylhydantoïne) sont de puissants inducteurs du système du cytochrome P450 (CYP450) et peuvent entraîner une réduction des taux sanguins de plusieurs médicaments, dont les contraceptifs oraux, les anticoagulants, les antirétroviraux, le traitement cytotoxique et certains autres médicaments antiépileptiques. Ils peuvent également entraîner une baisse des taux de vitamine D, augmentant le risque d'ostéoporose.

Les autres effets indésirables des médicaments (voir Médicaments anti-épileptiques spécifiques).

Utilisation des anticonvulsivants pendant la grossesse

Les anticonvulsivants sont associés à un risque accru de tératogénicité.

Le syndrome fœtal des antiépileptiques (bec-de-lièvre, fentes palatines, anomalies cardiaques, microcéphalie, retard de croissance, retard de développement, faciès anormal, hypoplasie des doigts ou des membres) survient chez 4% des enfants de mères qui ont pris des antiépileptiques pendant la grossesse.

Néanmoins, puisque les crises généralisées non contrôlées pendant la grossesse peuvent conduire à des lésions fœtales et à la mort, la poursuite des médicaments est généralement conseillée. Les femmes doivent être informées des risques des anticonvulsivants pour le fœtus et les risques doivent être discutés: l'alcool est plus toxique pour le développement du fœtus que n'importe quel anticonvulsivant.

De nombreux antiépileptiques diminuent les taux de folate et de B12 sériques; des suppléments vitaminiques oraux peuvent empêcher cet effet. La supplémentation en acide folique avant la conception réduit le risque d'anomalies du tube neural et doit être recommandée à toutes les femmes en âge de procréer et prenant des médicaments antiépileptiques.

Le risque de tératogénicité est inférieur avec la monothérapie et il varie en fonction des médicaments; aucun n'est complètement sûr pendant la grossesse. Le risque avec la carbamazépine, la phénytoïne et le valproate est relativement élevé; des données probantes indiquent qu'ils ont provoqué des malformations congénitales chez les humains (voir tableau Certains médicaments ayant des effets indésirables pendant la grossesse). Le risque d'anomalies du tube neural est un peu plus élevé avec du valproate que d'autres antiépileptiques couramment utilisés. Le risque avec certains des nouveaux médicaments (p. ex., lamotrigine) semble être moindre.

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Plus d'information

Les sources d'information suivantes en anglais peuvent être utiles. S'il vous plaît, notez que LE MANUEL n'est pas responsable du contenu de ces ressources.

  1. Kanner AM, Ashman E, Gloss D, et al: Practice guideline update: Efficacy and tolerability of the new antiepileptic drugs I: Treatment of new-onset epilepsy. Report of the Guideline Development, Dissemination, and Implementation Subcommittee of the American Academy of Neurology and the American Epilepsy Society.

  2. Kanner AM, Ashman E, Gloss D, et al: Practice guideline update summary: Efficacy and tolerability of the new antiepileptic drugs II: Treatment-resistant epilepsy.

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