Revue générale du traitement de suppléance rénale

ParL. Aimee Hechanova, MD, Texas Tech University Health Sciences Center, El Paso
Vérifié/Révisé juil. 2024
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    Le traitement de suppléance rénale remplace la fonction non endocrine rénale chez le patient souffrant d'insuffisance rénale et est parfois utilisé pour certaines formes d'intoxication. Les techniques comprennent l'hémofiltration et hémodialyse continues, l'hémodialyse intermittente et la dialyse péritonéale. Toutes les modalités consistent en un échange de soluté et à la soustraction de liquide à partir du sang, en utilisant la dialyse et la filtration à travers les membranes perméables.

    Le traitement de suppléance rénale ne corrige pas les anomalies endocriniennes (diminution de la production de l'érythropoïétine et de l'1,25-dihydroxyvitamine D3) liées à l'insuffisance rénale. Dans la dialyse, les solutés sériques (p. ex., sodium, chlore, potassium et bicarbonate calcium, magnésium, phosphate, urée, créatinine, acide urique) diffusent passivement entre les compartiments liquidiens selon un gradient négatif de concentration (transport par diffusion). Lors de la filtration, l'eau passe entre les compartiments selon un gradient de pression hydrostatique, entraînant le soluté avec elle (transport convectif). Les 2 transferts sont souvent associés (hémodiafiltration). L'hémoperfusion est une technique rarement utilisée, qui élimine les substances toxiques en filtrant le sang au contact d'un lit de matériels absorbants (habituellement résine ou charbon activé).

    La dialyse et la filtration sont réalisées de manière intermittente ou continue. Un traitement continu n'est utilisé presque qu'en cas de lésions rénales aiguës. Le traitement en continu est parfois mieux toléré que le traitement intermittent chez le patient instable car le soluté et l'eau sont éliminés plus lentement. Toutes les formes de traitement de suppléance rénale sauf la dialyse péritonéale nécessitent un accès vasculaire; les traitements continus nécessitent un circuit veinoveineux ou artérioveineux.

    Le choix de la technique dépend de multiples facteurs, dont le besoin principal (p. ex., élimination de solutés et/ou d'eau), l'indication sous-jacente (p. ex., insuffisance rénale aiguë ou chronique, intoxication), accès vasculaire, stabilité hémodynamique, disponibilité, compétence locale et préférences et capacités du patient (p. ex., pour la dialyse à domicile). Le tableau Indications et contre-indications des traitements de suppléance rénale liste les indications et les contre-indications des formes courantes de traitement de suppléance rénale.

    Tableau
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    Les soins aux patients nécessitant un traitement de suppléance rénale à long terme impliquent idéalement les compétences d'un néphrologue, d'un psychiatre, d'une assistante sociale, d'un diététicien spécialisé en nutrition rénale, d'infirmières de dialyse, d'un chirurgien vasculaire (ou autre chirurgien compétent en matière de pose de cathéter de dialyse péritonéale) et d'une équipe chirurgicale de transplantation. L'évaluation du patient doit débuter lorsque le stade terminal de la maladie rénale est prévu mais avant qu'un traitement de suppléance rénale ne soit nécessaire, de sorte que les soins puissent être coordonnés et que le patient soit informé de ses différentes options, qu'il soit évalué afin de connaître ses ressources et ses besoins et que l'on puisse créer l'accès vasculaire.

    Un examen psychosocial est important parce qu'un traitement de suppléance rénale affecte le patient socialement et émotionnellement. Il interrompt l'activité régulière, l'école et les loisirs; crée de la colère, de la frustration, de la tension, de la culpabilité vis-à-vis de la dépendance à son environnement; et il altère l'image corporelle du fait de la diminution de l'énergie physique, de la perte ou des modifications de la fonction sexuelle, des modifications de l'intégrité physique dues à une intervention invasive, à la mise en place d'un cathéter de dialyse, aux traces d'aiguille, aux maladies osseuses ou du fait d'autres détériorations physiques. Certains patients réagissent à ces sentiments par une non-observance ou par un refus de coopération avec l'équipe de traitement.

    Les traits de la personnalité pouvant améliorer le pronostic à long terme sont l'adaptabilité, l'autonomie, le self-contrôle, la tolérance aux frustrations et l'optimisme. Sont aussi importants la stabilité émotive, les encouragements de la famille, le soutien régulier du personnel de dialyse et la participation du patient et de la famille aux décisions. Les problèmes psychosociologiques sont généralement réduits par les programmes qui encouragent l'autonomie du patient et la reprise maximale des sujets d'intérêts de sa vie antérieure.

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