Fibromes utérins

(Léïomyomes; myomes)

ParCharles Kilpatrick, MD, MEd, Baylor College of Medicine
Vérifié/Révisé févr. 2025
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Les fibromes utérins (léiomyomes) sont des tumeurs bénignes des muscles lisses de l'utérus. Les fibromes provoquent souvent des saignements utérins anormaux et une pression pelvienne et parfois des symptômes urinaires ou intestinaux, une infertilité ou des complications de la grossesse. Le diagnostic repose sur l'examen pelvien ou l'échographie ou d'autres imageries. Le traitement des patientes dépend des symptômes, du désir de fertilité et des préférences de la patiente. Le traitement peut comprendre des contraceptifs œstroprogestatifs, un traitement progestatif, de l'acide tranéxamique, des agonistes/antagonistes de l'hormone de libération des gonadotrophines, une embolisation de l'artère utérine et des interventions chirurgicales (p. ex., myomectomie, hystérectomie).

Les fibromes utérins (léiomyomes) sont des tumeurs musculaires lisses qui proviennent généralement du myomètre et constituent la tumeur pelvienne la plus courante. De nombreux fibromes sont petits ou asymptomatiques.

Aux États-Unis, la prévalence des fibromes utérins à l'âge de 50 ans est d'environ 70% chez les femmes blanches et de 80% chez les femmes noires (1). La prévalence est accrue chez les femmes ayant une ménarche précoce, une obésité et une hypertension; une parité élevée (3 naissances ou plus) est associée à une diminution du risque (2).

Bien que les patientes soient souvent préoccupées par la crainte de la présence d'un cancer dans le fibrome, la transformation sarcomateuse est observée dans < 1% des cas (3).

La plupart des patientes atteintes de fibromes ont de multiples fibromes. Les localisations anatomiques des fibromes dans l’utérus sont

  • Sous-séreux

  • Intramuraux

  • Sous-muqueux

Parfois, les fibromes se développent au niveau du ligament large (intraligamentaire), du col de l'utérus ou rarement des trompes de Fallope. Certains fibromes sont pédiculés et d'autres sont sessiles. Les fibromes sous-muqueux peuvent s'étendre dans la cavité utérine (fibromes sous-muqueux intracavitaires) ou être prolabés à travers le col de l'utérus (fibrome prolabé).

Le système de classification FIGO (International Federation of Gynecology and Obstetrics) des causes de saignements utérins anormaux (système PALM-COEIN) possède une sous-classification pour l'emplacement des fibromes et le degré de saillie dans la cavité endométriale (4).

Système de sous-classification PALM-COEIN* du léiomyome utérin (fibrome)

Catégories de localisation des léiomyomes

Type

Localisation spécifique dans l'utérus

Sous-muqueux (en contact avec l'endomètre et/ou faisant saillie dans la cavité utérine)

0

Intracavitaire pédonculé

1

< 50% intra-muraux

2

≥ 50% intra-muraux

3

Contacte l'endomètre, 100% intra-muros

Autre: intra-muraux (dans le myomètre); sous-séreux (en contact avec la séreuse et/ou faisant saillie dans la cavité péritonéale); ou d'autres localisations (p. ex., cervicales, parasitaires)

4

Intramuraux

5

Sous-séreux ≥ 50% intra-muraux

6

Sous-séreux < 50% intra-muraux

7

Pédonculés sous-séreux

8

Autre (préciser, p. ex., cervicaux, parasitaires)

Hybride (en contact avec l'endomètre et la séreuse)

2–5†

L'image montre un exemple: sous-muqueux et sous-séreux, chacun ayant moins de la moitié du diamètre dans les cavités endométriale et péritonéale

*PALM-COEIN est un mnémonique pour les causes structurelles (PALM) et non structurelles (COEIN) des saignements anormaux (voir figure Système de classification PALM-COEIN).

† Les léiomyomes hybrides sont documentés par 2 nombres séparés par un trait d'union. Par convention, le premier chiffre correspond à la relation avec l'endomètre et le second chiffre correspond à la relation avec la séreuse.

Définitions: endomètre = muqueuse glandulaire de la cavité utérine (également appelée cavité endométriale); myomètre = couche musculaire lisse de l'utérus, située entre l'endomètre et la séreuse; séreuse = fine paroi externe de l'utérus qui fait face à la cavité péritonéale (abdominale), composée de mésothélium et de tissu conjonctif lâche.

Adapté d'après Munro MG, Critchley HOD, Fraser IS; FIGO Menstrual Disorders Committee. The two FIGO systems for normal and abnormal uterine bleeding symptoms and classification of causes of abnormal uterine bleeding in the reproductive years: 2018 revisions [published correction appears in Int J Gynaecol Obstet. 2019 Feb;144(2):237]. Int J Gynaecol Obstet. 2018;143(3):393-408. doi:10.1002/ijgo.12666.

Chaque fibrome se développe à partir d'une seule cellule musculaire lisse monoclonale, ils sont donc d'origine monoclonale. Comme ils répondent aux œstrogènes, les fibromes ont tendance à augmenter de taille pendant la période fertile et à régresser après la ménopause.

Les fibromes peuvent grossir au point que leur approvisionnement en sang devient insuffisant et ainsi dégénérer. La dégénérescence est décrite comme hyaline, myxoïde, calcifiée, kystique, grasse, rouge (habituellement seulement pendant la grossesse), ou nécrotique.

Références

  1. 1. Baird DD, Dunson DB, Hill MC, et al. High cumulative incidence of uterine leiomyoma in black and white women: ultrasound evidence. Am J Obstet Gynecol 188(1):100-107, 2003. doi:10.1067/mob.2003.99

  2. 2. Pavone D, Clemenza S, Sorbi F, et al. Epidemiology and Risk Factors of Uterine Fibroids. Best Pract Res Clin Obstet Gynaecol 46:3-11, 2018. doi:10.1016/j.bpobgyn.2017.09.004

  3. 3. Kho KA, Lin K, Hechanova M, Richardson DL. Risk of Occult Uterine Sarcoma in Women Undergoing Hysterectomy for Benign Indications [published correction appears in Obstet Gynecol. 2016 May;127(5):968. doi: 10.1097/AOG.0000000000001427]. Obstet Gynecol. 2016;127(3):468-473. doi:10.1097/AOG.0000000000001242

  4. 4. Munro MG, Critchley HOD, Fraser IS; FIGO Menstrual Disorders Committee. The two FIGO systems for normal and abnormal uterine bleeding symptoms and classification of causes of abnormal uterine bleeding in the reproductive years: 2018 revisions [published correction appears in Int J Gynaecol Obstet. 2019 Feb;144(2):237]. Int J Gynaecol Obstet 143(3):393-408, 2018. doi:10.1002/ijgo.12666

Symptomatologie des fibromes utérins

De nombreux fibromes sont asymptomatiques; environ 15 à 30% des patientes qui ont des fibromes développent des symptômes sévères (1). Les fibromes peuvent provoquer des saignements utérins anormaux (p. ex., saignements menstruels abondants, saignements intermenstruels). Les saignements peuvent être suffisamment graves pour provoquer une anémie.

Les symptômes de masse, y compris la douleur pelvienne chronique ou la pression, résultent de la taille ou de la position des fibromes ou de l'élargissement de l'utérus dû aux fibromes (2). Les symptômes urinaires (p. ex., pollakiurie ou impériosité) peuvent résulter de la compression de la vessie et les symptômes intestinaux (p. ex., constipation) peuvent résulter de la compression intestinale.

Moins fréquemment, les fibromes se développent et dégénèrent ou une torsion des fibromes pédonculés se produit, et une douleur aiguë sévère peut en résulter.

Les fibromes peuvent être associés à une infertilité, en particulier les fibromes sous-muqueux. Pendant la grossesse, les fibromes sont généralement asymptomatiques, mais peuvent provoquer des douleurs, des avortements spontanés récurrents, des contractions utérines prématurées, un décollement placentaire ou une présentation fœtale anormale. Les fibromes peuvent également provoquer des hémorragies du post-partum, en particulier s'ils sont situés dans le segment inférieur de l'utérus (3).

Références pour la symptomatologie

  1. 1. Havryliuk Y, Setton R, Carlow JJ, et al. Symptomatic Fibroid Management: Systematic Review of the Literature. JSLS 21(3):e2017.00041, 2017. doi:10.4293/JSLS.2017.00041

  2. 2. Soliman AM, Margolis MK, Castelli-Haley J, Fuldeore MJ, Owens CD, Coyne KS. Impact of uterine fibroid symptoms on health-related quality of life of US women: evidence from a cross-sectional survey. Curr Med Res Opin. 2017;33(11):1971-1978. doi:10.1080/03007995.2017.1372107

  3. 3. Qidwai GI, Caughey AB, Jacoby AF. Obstetric outcomes in women with sonographically identified uterine leiomyomata. Obstet Gynecol. 2006;107(2 Pt 1):376-382. doi:10.1097/01.AOG.0000196806.25897.7c

Diagnostic des fibromes utérins

  • Imagerie (échographie, échographie avec injection de solution physiologique ou IRM)

Le diagnostic de fibromes utérins est clinique et est probable si l'examen pelvien bimanuel détecte un utérus augmenté de volume, irrégulier et mobile.

Si un utérus augmenté de volume, irrégulier et mobile est un signe d'apparition récente ou si les signes de l'examen pelvien ont changé (p. ex., augmentation de la taille de l'utérus, possible masse annexielle, masse fixe, sensibilité/douleur d'apparition récente), des examens d'imagerie doivent être effectués pour rechercher des fibromes ou d'autres pathologies gynécologiques (p. ex., masses ovariennes). L'imagerie peut également être indiquée si la patiente présente de nouveaux symptômes (p. ex., saignement, douleur).

L'échographie pelvienne (généralement transvaginale) est généralement le test d'imagerie de première intention préféré (1).

Si des fibromes sous-muqueux sont suspectés en raison de saignements utérins anormaux ou d'infertilité, une sonohystérographie peut être réalisée. Lors de l'échographie avec perfusion de sérum physiologique, du sérum physiologique est instillé dans l'utérus, ce qui améliore la visualisation de la cavité utérine. Comme alternative, l'hystéroscopie peut être utilisée pour visualiser directement les fibromes utérins sous-muqueux suspectés et, si nécessaire, pour biopsier ou réséquer de petits fibromes.

Une IRM est généralement réalisée si une échographie ou d'autres facteurs (p. ex., croissance rapide d'un fibrome présumé, masse pelvienne fixe) suggèrent un diagnostic de variante de léiomyomes (p. ex., tumeurs musculaires lisses à potentiel malin incertain) ou une masse utérine maligne (p. ex., léiomyosarcome) (2). L'IRM est également couramment utilisée chez les patientes avant une myomectomie pour déterminer la localisation des fibromes.

Les patientes présentant des saignements post-ménopausiques avec ou sans fibromes doivent être évaluées à la recherche d'un cancer de l'utérus.

Références pour le diagnostic

  1. 1. Mension E, Carmona F, Vannuccini S, Chapron C. Clinical signs and diagnosis of fibroids from adolescence to menopause. Fertil Steril. 2024;122(1):12-19. doi:10.1016/j.fertnstert.2024.05.003

  2. 2. Expert Panel on GYN and OB Imaging, Ascher SM, Wasnik AP, et al. ACR Appropriateness Criteria® Fibroids. J Am Coll Radiol. 2022;19(11S):S319-S328. doi:10.1016/j.jacr.2022.09.019

Traitement des fibromes utérins

  • Médicaments hormonaux ou non hormonaux pour diminuer les saignements (p. ex., anti-inflammatoires non stéroïdiens [AINS], acide tranexamique, contraceptifs œstro-progestatifs ou progestatifs)

  • Myomectomie (pour préserver la fertilité) ou hystérectomie

  • Parfois, d'autres procédures (p. ex., embolisation des fibromes utérins)

Les options de traitement peuvent être classées en médicales, procédurales ou chirurgicales.

Les fibromes utérins asymptomatiques ne nécessitent pas de traitement. Les patientes présentant des fibromes de petite taille et stables peuvent être réévaluées périodiquement (p. ex., tous les 12 mois).

Dans le cas des fibromes symptomatiques, les options pharmacologiques sont généralement utilisées en premier, avant d'envisager des traitements chirurgicaux ou procéduraux. Les médicaments sont efficaces chez certaines patientes mais sont souvent infra-optimaux. Chez la femme en périménopause qui a des symptômes légers, la surveillance simple est souvent privilégiée parce que les symptômes peuvent disparaître à mesure que régressent les fibromes après la ménopause.

Médicaments pour traiter les fibromes

Pour contrôler les saignements utérins anormaux dus aux fibromes, des médicaments hormonaux ou non hormonaux oraux peuvent être utilisés en première intention. Ces médicaments ne réduisent pas la taille des fibromes et, par conséquent, ne traitent pas les symptômes liés à leur volume (p. ex., douleur et pression pelviennes). Les options pharmacologiques de première intention comprennent

  • Contraceptifs œstro/progestatifs

  • Progestatifs (p. ex., dispositif intra-utérin (DIU) libérant du lévonorgestrel)

  • Acide tranexamique

  • Médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Pour les patientes qui souhaitent également une contraception, les contraceptifs œstroprogestatifs ou un stérilet au lévonorgestrel peuvent être de bonnes options.

Les progestatifs exogènes peuvent inhiber, en partie, la stimulation œstrogénique de la croissance du fibrome utérin. Le traitement oral par un progestatif peut être cyclique (10 à 14 jours de chaque cycle menstruel) ou continu (quotidien); les exemples de médicaments et de posologies comprennent l’acétate de médroxyprogestérone de 5 à 10 mg et l’acétate de mégestrol de 40 mg.

L'acétate de médroxyprogestérone retard, 150 mg IM tous les 3 mois, a des effets similaires à ceux du traitement oral continu. Avant d'initier une thérapie IM, un essai de progestatifs oraux doit être administré pour déterminer si les patientes peuvent tolérer les effets indésirables associés aux progestatifs (p. ex., prise de poids, dépression, saignements irréguliers). Un dispositif intra-utérin (DIU) libérant du lévonorgestrel est une autre option de traitement progestatif. Le traitement progestatif induit une croissance des fibromes chez certaines femmes.

L'acide tranexamique (un médicament antifibrinolytique) peut réduire les saignements utérins jusqu'à 40% (1).

Les AINS peuvent être utilisés pour traiter la douleur et peuvent légèrement diminuer le volume des saignements (2).

Les médicaments qui peuvent être utilisés pour réduire la croissance des fibromes en plus de traiter les saignements utérins anormaux dus aux fibromes comprennent:

  • Analogues de la GnRH

  • Antiprogestatifs

  • Les modulateurs sélectifs des récepteurs des œstrogènes (SERM, Selective Estrogen Receptor Modulator)

  • Danazol

Les analogues de la GnRH sont des agonistes (p. ex., leuprolide) ou des antagonistes (elagolix et relugolix) qui inhibent l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien et induisent un hypogonadisme, entraînant une diminution de la production d'œstrogènes. En règle générale, ces médicaments ne doivent pas être utilisés sur le long terme parce qu'un effet rebond avec récupération des dimensions du fibrome avant traitement est fréquent dans les 6 mois qui suivent l'arrêt. L'utilisation des analogue de la GnRH est souvent limitée par des effets indésirables hypoestrogéniques tels que des symptômes ménopausiques, des modifications défavorables du profil lipidique et/ou une diminution de la densité osseuse. Pour prévenir la déminéralisation osseuse lorsque ces médicaments sont utilisés à long terme, les cliniciens doivent envisager de donner aux patientes des œstrogènes supplémentaires (thérapie add-back), tels qu'une association œstrogène-progestatif à faible dose.

Les analogues de la GnRH sont utilisés si d'autres médicaments n'ont pas été efficaces et si le saignement est persistant et si la patiente est anémique. Comme alternative, ils sont administrés en pré-opératoire afin de réduire les fibromes et le volume utérin, facilitant la chirurgie techniquement et réduisant les pertes de sang pendant la chirurgie.

Les agonistes de la GnRH peuvent être administrés comme suit:

  • IM ou sous-cutanée (p. ex., leuprolide 3,75 mg IM chaque mois, goséréline 3,6 mg par voie sous-cutanée tous les 28 jours)

  • Sous forme de pastille hypodermique

  • Comme spray nasal (p. ex., nafaréline)

Les antagonistes de la GnRH sont disponibles en préparations orales formulées pour le traitement additif à faible dose pour limiter les effets hypoestrogéniques indésirables.

Dans le cas des antiprogestatifs (p. ex., la mifépristone), la posologie est de 5 à 50 mg 1 fois/jour pendant 3 à 6 mois. Cette posologie est inférieure aux 200 mg utilisés pour l'interruption de grossesse; elle doit donc être spécifiquement préparée par un pharmacien et peut ne pas toujours être disponible.

Les SERMS (modulateurs sélectifs des récepteurs des œstrogènes) (p. ex., le raloxifène) peuvent réduire la croissance des fibromes, mais on ne sait pas s'ils peuvent soulager les symptômes autant que d'autres médicaments.

Le danazol, un agoniste androgénique, peut inhiber la croissance du fibrome, mais induit de nombreux effets indésirables (p. ex., prise de poids, acné, hirsutisme, œdème, perte de cheveux, voix grave, bouffées de chaleur, sudation, sécheresse vaginale) et il est donc rarement utilisé.

Procédures pour traiter les fibromes

L'embolisation de l'artère utérine est un traitement guidé par l'imagerie pour provoquer un infarctus des fibromes dans tout l'utérus tout en préservant le tissu utérin normal. Pour cette procédure, l'utérus est visualisé en radioscopie, des cathéters sont placés dans l'artère fémorale et avancés dans l'artère utérine, puis des particules emboliques sont injectée pour obstruer l'apport sanguin aux fibromes.

Après cette intervention, les femmes récupèrent plus rapidement qu'après une hystérectomie ou une myomectomie, mais les taux de complications (p. ex., saignement, ischémie utérine) et de consultations secondaires tendent à être plus élevés. Les taux d’échec du traitement peuvent atteindre 25% et sont plus élevés si les artères utérines bilatérales ne sont pas embolisées (3); dans de tels cas, un traitement définitif par hystérectomie est nécessaire.

Les patientes qui envisagent une nouvelle grossesse doivent être informées que la procédure peut augmenter certaines évolutions obstétricales, dont les avortements spontanés, les accouchements par césarienne et les hémorragies du post-partum (4).

La chirurgie ultrasonore focalisée guidée par résonance magnétique est une procédure percutanée épargnant l'utérus qui utilise des ondes ultrasonores de haute intensité pour éliminer les fibromes. Les données sont limitées concernant la sécurité de la grossesse après cette intervention, et des recherches supplémentaires sont nécessaires (5).

Chirurgie des fibromes

La chirurgie est généralement réservée aux femmes présentant une ou plusieurs des caractéristiques suivantes:

  • Masse pelvienne augmentant rapidement de volume

  • Saignements utérins récurrents réfractaires aux médicaments

  • Douleur ou pression sévères ou persistantes (p. ex., qui nécessitent des antalgiques pour être contrôlées ou qui est intolérable)

  • Gros utérus qui provoque un effet de masse dans l'abdomen, causant des symptômes urinaires ou intestinaux ou la compression d'autres organes et un dysfonctionnement (p. ex., hydronéphrose, pollakiurie, dyspareunie)

  • Infertilité (si les fibromes sous-muqueux peuvent perturber la conception)

  • Fausses couches spontanées récidivantes (si une grossesse est désirée)

Les autres facteurs en faveur de la chirurgie sont le désir de la patiente d'un traitement définitif.

En cas d'hémorragie sévère, des agonistes de la gonadotrophine-releasing hormone (GnRH) peuvent être administrés avant l'intervention pour diminuer la taille des fibromes; ces médicaments stoppent souvent les règles et permettent à la numération d'augmenter.

L'ablation des fibromes par radiofréquence utilise des ultrasons en temps réel pour identifier les fibromes et appliquer l'énergie radiofréquence d'une pièce à main par approche laparoscopique ou transcervicale.

La myomectomie peut être effectuée à ciel ouvert, par laparoscopie ou par hystéroscopie (à l'aide d'un instrument comportant un télescope grand angle et une anse diathermique pour l'excision), avec ou sans techniques robotiques.

L'hystérectomie peut également être pratiquée par laparoscopie, par voie vaginale ou par laparotomie.

La plupart des indications de myomectomie et d'hystérectomie sont similaires et les patientes doivent être informés des risques et des avantages de chaque procédure.

Si les femmes désirent une grossesse future ou la conservation de l'utérus, une myomectomie est pratiquée (6). La myomectomie multiples peut être beaucoup plus difficile à effectuer qu'une hystérectomie. La myomectomie multiple implique souvent une augmentation des saignements, des douleurs post-opératoires et des adhérences, et peut augmenter le risque de rupture utérine lors des grossesses ultérieures.

Les facteurs en faveur de l'hystérectomie comprennent

  • La patiente ne désire pas de futures grossesses.

  • L'hystérectomie est le traitement radical. Après la myomectomie, de nouveaux fibromes peuvent débuter une autre phase de croissance, et environ 25% des femmes qui ont subi une myomectomie subiront une hystérectomie environ 4 à 8 ans plus tard.

  • La patiente présente d'autres anomalies qui compliquent une chirurgie plus complexe comme la myomectomie (p. ex., adhérences importantes, endométriose).

  • L'hystérectomie traiterait ou diminuerait le risque d'un autre trouble (p. ex., de néoplasies intraépithéliales cervicales, d'hyperplasie de l'endomètre, d'endométriose, de cancer de l'ovaire chez les femmes qui ont une mutation de BRCA, syndrome de Lynch).

Si une hystérectomie ou une myomectomie est effectuée par laparoscopie, des techniques doivent être utilisées pour enlever le tissu fibromateux à travers de petites incisions laparoscopiques ou par le vagin. Morcellation est un terme qui décrit la coupe de fibromes ou de tissu utérin en petits morceaux; cela peut être fait avec un bistouri ou un dispositif électromécanique. La morcellation ne doit pas être utilisée en cas de suspicion de cancer de l'utérus ou de facteurs de risque importants, en particulier de sarcome utérin. Avant la chirurgie pour des fibromes présumés, les patientes doivent être évaluées pour le cancer de l'utérus (7). Les femmes qui subissent une chirurgie pour des fibromes utérins présumés peuvent avoir un sarcome insoupçonné, non diagnostiqué ou un autre cancer de l'utérus, bien que cela soit rare; l'incidence estimée varie de 1 sur 300 à < 1 sur 10 000 chirurgies (8). Si une morcellation intrapéritonéale est effectuée, les cellules malignes peuvent être disséminées dans tout le péritoine. Les chirurgiens peuvent utiliser certaines méthodes pour prévenir la dissémination des tissus pendant la morcellation, y compris la morcellation extra-péritonéale (le tissu est saisi et tiré à travers l'incision ou le vagin) ou l'utilisation d'une poche intra-abdominale pour contenir le tissu.

Choix du traitement

Le traitement des fibromes utérins doit être individualisé, mais les facteurs suivants peuvent aider à la décision:

  • Fibromes utérins asymptomatiques: pas de traitement, continuer à suivre la patiente

  • Fibromes symptomatiques, en particulier si une grossesse future est souhaitée: médicaments oraux ou myomectomie

  • Symptômes sévères lorsque d'autres traitements ont été inefficaces, en particulier si une grossesse n'est pas souhaitée: embolisation de l'artère utérine ou hystérectomie (la sonographie focalisée de haute intensité est utilisée dans certains pays).

  • Femmes ménopausées: les patientes qui présentent des hémorragies ménopausiques doivent être évaluées à la recherche d'un cancer de l'utérus. Si les résultats sont bénins ou si les symptômes de pression sont les principaux problèmes, un essai de période d'observation est raisonnable (parce que les symptômes ont tendance à disparaître lorsque les fibromes diminuent de taille après la ménopause)

Références pour le traitement

  1. 1. Lukes AS, Moore KA, Muse KN, et al. Tranexamic acid treatment for heavy menstrual bleeding: a randomized controlled trial. Obstet Gynecol. 2010;116(4):865-875. doi:10.1097/AOG.0b013e3181f20177

  2. 2. Bofill Rodriguez M, Dias S, Jordan V, et al. Interventions for heavy menstrual bleeding; overview of Cochrane reviews and network meta-analysis. Cochrane Database Syst Rev. 2022;5(5):CD013180. Published 2022 May 31. doi:10.1002/14651858.CD013180.pub2

  3. 3. Spies JB, Bruno J, Czeyda-Pommersheim F, Magee ST, Ascher SA, Jha RC. Long-term outcome of uterine artery embolization of leiomyomata. Obstet Gynecol. 2005;106(5 Pt 1):933-939. doi:10.1097/01.AOG.0000182582.64088.84

  4. 4. Homer H, Saridogan E. Uterine artery embolization for fibroids is associated with an increased risk of miscarriage. Fertil Steril. 2010;94(1):324-330. doi:10.1016/j.fertnstert.2009.02.069

  5. 5. Zou M, Chen L, Wu C, Hu C, Xiong Y. Pregnancy outcomes in patients with uterine fibroids treated with ultrasound-guided high-intensity focused ultrasound. BJOG. 2017;124 Suppl 3:30-35. doi:10.1111/1471-0528.14742

  6. 6. Practice Committee of the American Society for Reproductive Medicine. Electronic address: ASRM@asrm.org; Practice Committee of the American Society for Reproductive Medicine. Removal of myomas in asymptomatic patients to improve fertility and/or reduce miscarriage rate: a guideline. Fertil Steril. 2017;108(3):416-425. doi:10.1016/j.fertnstert.2017.06.034

  7. 7. American College of Obstetricians and Gynecologists’ Committee on Gynecologic Practice. Uterine Morcellation for Presumed Leiomyomas: ACOG Committee Opinion, Number 822 [published correction appears in Obstet Gynecol. 2021 Aug 1;138(2):313]. Obstet Gynecol 137(3):e63-e74, 2021. doi:10.1097/AOG.0000000000004291

  8. 8. Hartmann KE, Fonnesbeck C, Surawicz T, et al. Management of Uterine Fibroids [Internet]. Rockville (MD): Agency for Healthcare Research and Quality (US); 2017 Dec. (Comparative Effectiveness Review, No. 195.)

Points clés

  • Aux États-Unis, la prévalence des fibromes utérins à l’âge de 50 ans est d’environ 70% chez les femmes blanches et de 80% chez les femmes noires.

  • Si nécessaire, confirmer le diagnostic par l'imagerie, l'échographie en général (parfois avec une échographie avec perfusion de solution physiologique) ou une IRM.

  • Pour un soulagement temporaire des symptômes mineurs, envisager des médicaments (p. ex., contraceptifs œstro-progestatifs, acide tranéxamique, progestatifs ou analogues de la GnRH).

  • Pour un soulagement plus durable, envisager une intervention chirurgicale (p. ex., myomectomie ou autres procédures de conservation de l'utérus, en particulier si une fertilité est désirée; hystérectomie pour un traitement radical).

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