Troubles de sommeil chez les enfants

ParStephen Brian Sulkes, MD, Golisano Children’s Hospital at Strong, University of Rochester School of Medicine and Dentistry
Vérifié/Révisé mai 2023
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Les faits en bref

La plupart des enfants dorment par périodes d’au moins 5 heures à l’âge de 3 mois, mais peuvent se réveiller la nuit pendant les premières années de vie, souvent lorsqu’ils sont malades. En grandissant, la proportion de sommeil paradoxal de type REM (mouvements oculaires rapides) augmente, et c’est lors de cette phase du cycle de sommeil que les rêves, y compris les cauchemars, surviennent.

Les familles n’ont pas toutes la même attitude à l’égard des enfants qui dorment avec leurs parents et des autres habitudes de sommeil, et les cultures n’ont pas non plus la même attitude à l’égard des habitudes de sommeil. Les spécialistes recommandent de faire dormir le nourrisson dans la même chambre que ses parents, mais pas dans le même lit (partage du lit). Le partage du lit augmenterait le risque de syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN). Il est important que les parents discutent ouvertement de leurs préférences pour éviter le stress et les idées contradictoires chez l’enfant.

Chez la plupart des enfants, les troubles du sommeil se manifestent de façon discontinue et transitoire et ne nécessitent pas de traitement.

(Voir aussi Présentation des problèmes comportementaux chez l’enfant.)

Cauchemars

Les cauchemars sont des rêves effrayants qui surviennent au cours de la phase de sommeil paradoxal. Un enfant qui fait un cauchemar peut se réveiller complètement et se souvenir de manière très réaliste des détails du rêve.

Les cauchemars ne doivent pas systématiquement faire rechercher une cause, sauf s’ils sont très fréquents. Ils peuvent être plus fréquents pendant des périodes de stress ou après que l’enfant a vu un film violent ou un programme effrayant à la télévision. Si les cauchemars se répètent fréquemment, les parents peuvent tenir un journal afin d’essayer d’en identifier la cause.

Terreurs nocturnes et somnambulisme

Les terreurs nocturnes sont des épisodes de réveil incomplet dans un état d’angoisse extrême, peu de temps après l’endormissement. Elles se produisent pendant le sommeil non paradoxal et sont le plus souvent observées entre l’âge de 3 et 8 ans.

Au cours d’une terreur nocturne, l’enfant hurle et paraît terrorisé, le rythme cardiaque et la respiration sont rapides, et l’enfant transpire. Il ne semble pas s’apercevoir de la présence de ses parents. Il peut se débattre violemment et ne répond pas aux tentatives pour le calmer, il peut parfois parler mais ne répond pas aux questions. Les enfants ne doivent pas être réveillés, car cela les effraie encore plus. Généralement, après quelques minutes, ils se rendorment profondément. Contrairement aux cauchemars, l’enfant ne se souvient pas des détails de ces épisodes. Les terreurs nocturnes sont inquiétantes car l’enfant peut crier et être inconsolable pendant l’épisode.

Environ un tiers des enfants qui font des terreurs nocturnes font également des épisodes de somnambulisme (lever du lit et marche en dormant). Environ 15 % des enfants âgés de 5 à 12 ans ont fait au moins un épisode de somnambulisme.

Les terreurs nocturnes et le somnambulisme se résolvent le plus souvent sans traitement, bien que des épisodes sporadiques puissent persister pendant de nombreuses années. Un traitement devient nécessaire si la pathologie persiste à l’adolescence ou à l’âge adulte, et se manifeste sous une forme grave. Les enfants qui ont besoin de traitement contre les terreurs nocturnes sont parfois aidés par un sédatif ou certains antidépresseurs. Toutefois, ces médicaments sont puissants et peuvent avoir des effets secondaires.

Parfois le sommeil est perturbé en raison d’un syndrome des jambes sans repos, et certains enfants, en particulier ceux qui se débattent et ronflent, peuvent présenter une apnée obstructive du sommeil. Le médecin peut recommander des suppléments alimentaires contenant du fer si l’enfant souffre du syndrome des jambes sans repos, même s’il ne souffre pas d’une anémie due à une carence en fer, et peut suggérer une évaluation à la recherche d’une apnée du sommeil si l’enfant se débat et ronfle.

Refus du coucher

Les enfants, notamment entre 1 et 2 ans, résistent souvent pour aller au lit à cause d’une angoisse de la séparation. Chez l’enfant plus âgé, cette attitude est généralement due à une tentative de maîtrise de son environnement. Le jeune enfant peut également pleurer lorsqu’il est laissé seul dans son berceau ou en sortir pour chercher ses parents.

Une autre cause fréquente du refus d’aller se coucher est le retardement de l’endormissement. Cela se produit si l’enfant est autorisé à se coucher plus tard que d’habitude pour plusieurs nuits consécutives ; au fur et à mesure son horloge interne se reprogramme pour retarder son endormissement. Le fait d’avancer l’heure du coucher de quelques minutes chaque soir est le meilleur moyen de réinitialiser l’horloge interne, mais, si nécessaire, un bref traitement avec un somnifère en vente libre, tel que la mélatonine ou un antihistaminique, peut aider l’enfant à réinitialiser son horloge interne.

Les difficultés de couchage ne s’améliorent pas si les parents restent dans la chambre pour réconforter l’enfant ou le laissent se lever. À l’inverse, ces réactions contribuent à augmenter la fréquence des réveils nocturnes et l’enfant n’arrive pas à se rendormir tout seul. Une méthode pour éviter ces problèmes consiste à rester assis dans le couloir, silencieusement mais à la vue de l’enfant, afin de s’assurer qu’il reste couché. Ainsi l’enfant apprend à s’endormir tout seul et que se lever n’est pas autorisé. Il apprend également que ses parents sont tout près mais qu’il ne peut pas les retenir dans la pièce pour raconter d’autres histoires ou pour jouer. Il se détend finalement et s’endort. Fournir à l’enfant un objet d’attachement (doudou) aide souvent (comme une peluche). Une petite veilleuse, un générateur de bruit blanc, ou les deux, peuvent être réconfortants. Certains parents peuvent trouver utile de fixer des limites en donnant à l’enfant un « pass nocturne » qu’il peut utiliser pour se lever une seule fois.

Réveils nocturnes

Tout le monde se réveille plusieurs fois par nuit. Mais la plupart des gens se rendorment généralement seuls. Chez l’enfant, les réveils nocturnes répétés font le plus souvent suite à un déménagement, une maladie ou tout autre événement stressant. Les troubles du sommeil peuvent s’aggraver lorsqu’un enfant dort plusieurs heures en fin d’après-midi ou reste hyperstimulé par le jeu juste avant d’aller dormir. Parfois le sommeil est perturbé en raison d’un syndrome des jambes sans repos, et certains enfants, en particulier ceux qui se débattent et ronflent, peuvent présenter une apnée obstructive du sommeil. Le médecin peut recommander des suppléments alimentaires contenant du fer si l’enfant souffre du syndrome des jambes sans repos, même s’il ne souffre pas d’une anémie due à une carence en fer, et peut suggérer une évaluation à la recherche d’une apnée du sommeil si l’enfant se débat et ronfle.

Autoriser l’enfant à dormir avec ses parents en raison des réveils nocturnes peut aggraver cette situation. Il est également contre-productif de jouer avec l’enfant, de lui donner à manger, de le gronder ou de lui donner une fessée pendant la nuit. Remettre l’enfant au lit avec un simple réconfort est en général l’action la plus efficace.

Il est souvent utile d’adopter un rituel du coucher : lire une courte histoire, donner le doudou ou la couverture préférée, utiliser une veilleuse (chez les enfants de plus de 3 ans). Pour diminuer la fréquence des réveils nocturnes, il est important que les conditions et l’emplacement dans lesquels l’enfant se réveille pendant la nuit soient identiques à ceux dans lesquels il a l’habitude de s’endormir. Ainsi, même si un enfant peut être autorisé à se calmer à un autre endroit (par exemple, dans une autre pièce avec les parents), il ne doit pas être totalement endormi lorsqu’il est mis dans son berceau ou son lit.

Les parents et les autres personnes qui s’occupent de l’enfant doivent essayer de maintenir ces rituels tous les soirs, de façon à ce que l’enfant sache ce qui l’attend. Si l’enfant n’est pas malade, le laisser pleurer quelques minutes lui permet d’apprendre qu’il a besoin de se calmer tout seul, ce qui diminue les réveils nocturnes.

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