Présentation de la fonction sexuelle et de la dysfonction sexuelle chez les hommes

ParIrvin H. Hirsch, MD, Sidney Kimmel Medical College of Thomas Jefferson University
Vérifié/Révisé mars 2022
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Chez les hommes, les dysfonctions sexuelles sont les difficultés à avoir des rapports sexuels. Les troubles sexuels comprennent un grand nombre de troubles affectant :

  • Excitation sexuelle (libido)

  • Capacité à atteindre ou maintenir une érection (dysfonction érectile ou impuissance)

  • Capacité à éjaculer

  • Capacité à atteindre une érection sans déformation du pénis

  • Capacité à atteindre un orgasme

Le dysfonctionnement sexuel peut provenir de facteurs physiques ou de facteurs psychologiques. Beaucoup de problèmes sexuels résultent de l’association de facteurs physiques et psychologiques. Un trouble physique peut être à l’origine de difficultés psychologiques (telles que l’angoisse, la dépression ou le stress), qui peuvent aussi à leur tour aggraver le trouble physique. Parfois, les hommes se sentent obligés d’atteindre certaines performances sexuelles pour leur partenaire et en éprouvent une angoisse dite de performance. L’angoisse de performance peut devenir envahissante et diminuer le plaisir des hommes à avoir des relations sexuelles.

Les troubles de l’éjaculation constituent la plus fréquente des dysfonctions sexuelles chez les hommes. Les troubles comprennent :

La dysfonction érectile est courante chez les hommes d’âge moyen et chez les hommes plus âgés. La baisse de libido atteint également certains hommes.

Causes psychologiques des dysfonctions sexuelles

  • Animosité envers une partenaire

  • Anxiété

  • Dépression

  • Désaccord ou ennui avec la partenaire

  • Peur de la grossesse, de la dépendance envers une autre personne ou d’une perte de contrôle

  • Sentiment de désintérêt envers l’activité sexuelle ou la partenaire

  • Culpabilité

  • Inhibitions ou ignorance des comportements sexuels

  • Angoisse de la performance (inquiétude concernant la performance sexuelle pendant le rapport)

  • Expériences sexuelles précédentes traumatiques (p. ex., viol, inceste, abus sexuels ou troubles sexuels précédents)

Fonction sexuelle masculine normale

L’activité sexuelle normale est le fruit d’une interaction complexe entre l’esprit et le corps. Les systèmes nerveux et endocriniens (hormonaux), ainsi que l’appareil circulatoire s’associent à l’esprit pour donner une réponse sexuelle. Chez les hommes, la réponse sexuelle est sous le contrôle d’un équilibre délicat entre tous les composants de ces systèmes.

Le désir (également appelé excitation sexuelle ou libido) est la volonté d’avoir un rapport sexuel. Il est stimulé par les pensées, les mots, la vue, l’odorat ou le toucher. Le désir conduit au premier stade de la réponse sexuelle, l’excitation.

Il s’ensuit une excitation, ou stimulation sexuelle. Pendant l’excitation, le cerveau envoie des signaux nerveux dans la moelle épinière jusqu’au pénis. Les artères qui apportent le sang aux tissus érectiles (corps caverneux et corps spongieux) répondent à ces signaux en se dilatant (relaxation et dilatation). Il en résulte une importante augmentation du débit sanguin en direction des structures érectiles du pénis, qui se remplissent de sang et augmentent donc de volume. Cette expansion exerce une pression qui comprime les veines qui sont normalement responsables du drainage, retarde l’écoulement du sang vers l’organisme et élève la tension artérielle dans le pénis. Cette augmentation de la tension dans le pénis entraîne la rigidité et l’érection. La tension musculaire monte également dans tout l’organisme.

À la phase de plateau, l’excitation et la tension musculaire s’intensifient.

L’orgasme correspond au pic ou à l’acmé de l’excitation sexuelle. Au moment de l’orgasme, la tension musculaire s’élève encore dans tout l’organisme, les muscles pelviens se contractent avant l’éjaculation.

L’éjaculation se produit lorsque les nerfs stimulent les contractions musculaires dans les organes reproducteurs masculins : vésicules séminales, prostate et canaux épididymaires et déférents. Ces contractions poussent le sperme dans l’urètre. La contraction des muscles situés autour de l’urètre pousse le sperme davantage hors du pénis. Le col vésical se contracte également, empêchant le sperme de refluer vers la vessie.

Organes reproducteurs masculins

Bien que l’éjaculation et l’orgasme se produisent généralement de manière simultanée, ils restent deux événements séparés. Rarement, l’éjaculation peut se produire sans orgasme. De même, l’orgasme peut avoir lieu sans éjaculation, surtout avant la puberté, ou comme effets secondaires de certains médicaments (tels que certains antidépresseurs) ou après une intervention chirurgicale (telle que l’ablation du côlon ou de la prostate). L’orgasme est généralement très agréable.

L’organisme revient ensuite à un état de non-excitation. Une fois l’éjaculation terminée ou après un orgasme, les artères péniennes se resserrent et le muscle lisse des corps caverneux et des corps spongieux se contracte, ce qui diminue l’arrivée de sang et augmente sa sortie, de telle sorte que le pénis redevient flasque (détumescence). Après l’orgasme, les hommes ne peuvent pas avoir de nouvelle érection immédiatement (période réfractaire), il leur faut attendre environ 20 minutes, un peu moins chez les hommes jeunes, un peu plus chez les hommes d’âge mûr. L’intervalle entre deux érections augmente avec l’âge.

Activité sexuelle et troubles cardiaques

L’activité sexuelle est généralement moins éprouvante qu’une activité physique moyenne ou intense. Elle n’est d’ailleurs pas interdite aux hommes qui souffrent d’une maladie cardiaque. Le risque d’infarctus du myocarde est plus élevé pendant l’activité sexuelle qu’au repos, mais il reste cependant très faible au cours d’un rapport sexuel.

Cependant, les hommes sexuellement actifs et atteints de troubles du cœur et du système cardiovasculaire (comme angine de poitrine [angor], hypertension, insuffisance cardiaque, troubles du rythme cardiaque et obstruction de la valvule aortique [sténose aortique]) doivent consulter leur médecin. Habituellement, l’activité sexuelle est sans danger si la maladie est légère, si elle entraîne peu de symptômes et si la tension artérielle est normale. Si la maladie est de gravité modérée ou si les hommes présentent d’autres troubles qui augmentent le risque d’accident cardiaque, il peut être nécessaire de réaliser des tests afin de déterminer si l’activité sexuelle est dépourvue de risques. Si la maladie est grave ou si les hommes ont un cœur dilaté avec obstacle à l’éjection du sang hors du ventricule gauche (cardiomyopathie obstructive), l’activité sexuelle doit être différée tant que le traitement n’a pas réduit les symptômes.

Les hommes doivent demander à leur médecin combien de temps après la crise cardiaque ils peuvent redevenir sexuellement actifs. L’American Heart Association (Association américaine du cœur) conseille de reprendre l’activité sexuelle dès la semaine suivant la crise cardiaque si l’activité physique légère à modérée n’entraîne ni douleur thoracique ni essoufflement.

L’utilisation de sildénafil, vardénafil, avanafil ou tadalafil est dangereuse chez les hommes prenant de la nitroglycérine car la tension artérielle peut devenir dangereusement basse.

Habituellement, le test réalisé afin de préciser le degré d’innocuité de l’activité sexuelle consiste à surveiller les signes cardiaques de mauvais apport sanguin, tandis que l’homme réalise un effort physique sur un tapis roulant. Si durant l’effort, l’apport de sang au cœur est suffisant, un infarctus du myocarde au cours de l’activité sexuelle est très improbable.

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